• Les principaux personnages

      

    Commandement allié (6 juin 1944)

      

    Débarquement et Bataille de Normandie

    Débarquement et Bataille de Normandie

          D.D Eisenhower

                                                 

    Débarquement et Bataille de Normandie

      O. Bradley 

     

    Débarquement et Bataille de Normandie

    B. Montgomery  

     

      Commandement Allié (Septembre 1944)

    Débarquement et Bataille de Normandie

     Débarquement et Bataille de Normandie 

    De Lattre de Tassigny

      

    Commandement allemand (Bataille de Normandie)

      

    Débarquement et Bataille de Normandie

      

    Débarquement et Bataille de Normandie

    Karl Rudolf Gerd von Rundstedt

    Débarquement et Bataille de Normandie

    Erwin Rommel

    Débarquement et Bataille de Normandie

    Johannes Von Blaskowitz


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  • LE JOUR J

      

    6 juin 1944. Une aube blafarde se lève sur les côtes normandes. Des nuages bas, une mer grise, agitée. Une matinée comme les autres pour les centaines de guetteurs allemands qui, depuis de semaines, scrutent anxieusement l'horizon ? En réalité, les dieux en on décidé autrement. Overlord, le débarquement tant attendu, est en marche. Une immense armada est à la mer. Des centaines de navires convergent vers les côtes de France. Soudain, l'orage éclate. En vagues successives, des essaims de bombardiers font pleuvoir une grêle de bombes sur les défenses allemandes. Emergeant de la brume, les bâtiments de guerre prennent la relève, et des milliers d'obus de tout calibre s'abattent sur les fortifications du mur de l'Atlantique qui disparaissent dans la poussière et la fumée. Bientôt, c'est l'heure de l'assaut. Les landing craft approchent, s'immobilisent. Lourdement chargés, le cœur étreint par l'angoisse, les hommes sautent dans les vagues écumeuses tandis que la riposte se déchaîne. Des centaines de points lumineux s'allument sur les falaises "comme les plots d'un immense billard électrique". De là commença… LE JOUR LE PLUS LONG.

     

     

    CHAPITRE I 


    STRATEGIE DE LA GUERRE - ELABORATION PROGRESSIVE DES DECISIONS ALLIEES

      

    « You will enter the continent of Europe and, in conjonction with the other United Nations, undertake operations aimed at the heart of Germany and the destruction of her armed forces... » (« Vous pénétrerez en Europe, et conjointement avec les autres nations unies, vous entreprendrez des opérations dont le but sera le cœur de l'Allemagne et la destruction de ses forces armées... »).

     

      

    Tel est le libellé de la mission donnée au général Eisenhower, commandant des forces expéditionnaires alliées. Dans sa simplicité, cette directive exprime le but même de la guerre ; une certitude qu'il convient, pour les chefs alliés, de faire réussir, et pour Hitler, de faire échouer.

     

    Le 17 septembre 1940, Hitler renonce à envahir l'Angleterre alors que le moment en était favorable.

     

    Il donne l'ordre à la marine allemande de concentrer ses efforts contre le trafic maritime entre Angleterre et Amérique : la bataille de l'Atlantique déjà ouverte va s'amplifier. 

      

    A l'inverse, Churchill prévoit d'ores et déjà qu'il sera un jour nécessaire de faire retour sur le continent. Les relations entre Grande-Bretagne et États-Unis à partir de juillet 1940 se multiplient et se resserrent. 

     

    Successivement sont mises en vigueur des mesures d'échange et d'assistance, prêts de navires, fourniture de matériels compensant les pertes de la campagne de France, extension de la zone américaine de sécurité et de patrouille dans l'Atlantique... La progression de cette aide sera couronnée par le vote le 8 mars 1941 de la loi prêt-bail (Land-Lease Bill) par le Sénat américain.

      

    L'ouverture des hostilités entre le Japon et les États-Unis instaure une phase nouvelle. Immédiatement après Pearl Harbor, Churchill et Roosevelt se réunissent à Washington en décembre 1941 (conférence Arcadia).

      

    C'est la deuxième conférence des chefs d'États alliés; la première a eu lieu en août 1941 à Terre-Neuve et a abouti à la formulation de la « charte de l'Atlantique ». 
     

    Les ressources américaines sont immenses, mais en janvier 1942, la puissance de l'axe Allemagne - Italie - Japon est en fait à son zénith. Elle est victorieuse partout, en Russie, dans le Pacifique, en Atlantique, en Méditerranée ... Après l'arrêt de cette expansion, la reconquête de la liberté maritime est une des conditions préalables d'une traversée en force de la Manche par les Alliés. 

      

    La victoire navale américaine de Midway, au milieu du Pacifique, le 4 juin 1942 marque le tournant de la guerre. C'est le premier revers des puissances de l'Axe. Celles-ci ont volé jusque-là de réussites en succès, et Midway, le premier coup d'arrêt, fait peu à peu passer l'initiative du côté des Alliés. Le déclin apparaît à l'horizon mais pour le moment il est encore loin.

      

    La menace sur l'Europe de l'Ouest sera entretenue par des attaques aériennes, des mesures de déception, des raids de commandos tel celui de Dieppe en août 1942. Ce débarquement, très coûteux pour les Canadiens qui le mènent, confirme la valeur de la défense allemande et donne aux Alliés des indications utiles sur son organisation.

      

     Le commandement allemand le place au niveau d'un débarquement plus que d'un raid à objectif limité. Il en grossit l'insuccès, il en acquiert une confiance excessive dans sa propre capacité de réaction défensive.

      

    En janvier 1943, Roosevelt et Churchill se rencontrent à Casablanca. Ils prennent la décision de réunir en 1943 les conditions préalables nécessaires à la réalisation du débarquement sur le continent en 1944, notamment la condition sine qua non de gagner la bataille de l'Atlantique, mais aussi grâce à cette liberté maritime reconquise réunir en Angleterre une force d'au moins 40 divisions, et enfin diminuer la capacité industrielle allemande actuellement toujours croissante par une campagne de bombardements aériens. La conférence de Casablanca ajoute à ces décisions concrètes une déclaration de principe « La guerre sera poursuivie jusqu'à la reddition sans condition des puissances adverses.». Cette déclaration en ne laissant au peuple allemand aucune autre issue que la lutte sans espoir est susceptible de prolonger la guerre.

     


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  • CHAPITRE II 

     

    LA PREPARATION A LONG TERME

      

    Le 12 mars 1943, est désigné un chef d'état-major du commandant de l'opération du débarquement, le général britannique F. Morgan, Chief Of staff to Supreme Allied Commander, C.O.S.S.A.C., il a pour mission de préparer trois types d'opérations possibles : 

      

    ·  Starkey : opération de diversion en 1943 pour fixer les forces adverses à l'Ouest et interdire le renforcement allemand en Russie et en Italie.

      

    ·  Rankin : retour sur le continent à tout moment en cas de désintégration allemande.

      

    ·  Overlord : assaut en force aussitôt que possible en 1944. 

     

    Pour Starkey, les plans sont poussés assez loin. En effet un exercice a lieu le 8 septembre 1943. Il consiste en un rassemblement de troupes et de bateaux dans le sud-est de l'Angleterre  et en des débuts d'embarquement et de formation de convois. Il a pour objet de créer l'impression du montage d'un débarquement au travers de Douvres en direction du Pas-de-Calais, là où le franchissement est le plus court. Ce montage est délicat, il doit attirer l'attention de la Luftwaffe sans pour autant provoquer de bombardements supplémentaires au détriment de la population environnante. Il doit être interrompu assez vite, puis présenté rapidement à la presse, non comme un échec, mais pour ce qu'il est réellement, un exercice. Il doit néanmoins durer assez longtemps pour que l'aviation alliée et les résistants clandestins puissent observer les réactions allemandes : alerte des unités d'infanterie, d'artillerie et mouvement éventuel des réserves.

     

    Pour ce qui est de la réalisation d'Overlord, deux problèmes sont essentiels à résoudre : le choix du lieu de débarquement et la détermination des forces à engager.
    Le lieu le plus logique pour atteindre rapidement le coeur de l'Allemagne se trouve limité à deux zones sur les côtes de la Manche : celle du Pas-de-Calais - Somme et celle de basse Normandie. La zone nord, Pas-de-Calais - Somme, plus proche de l'Angleterre, présente des avantages incontestables : traversée maritime la plus courte ; distance de vol la plus brève ; plages favorables, deux grands ports (Le Havre et Anvers). La basse Normandie présente des plages de sable d'accès facile ; mais au-delà le bocage est souvent favorable à la défense. Les ports de Brest et Cherbourg sont bien placés pour accueillir par la suite des bateaux venant directement des Etats-Unis. En juin 1943, Cossac décide en faveur de la basse Normandie et poursuit ses études sur cette hypothèse. Ainsi se trouve soulevé le problème de l'entretien de la tête de pont pendant deux semaines, uniquement par les plages conquises. La création d'un port artificiel est une idée séduisante mais les moyens techniques de sa réalisation n'existent pas, tout au moins pas encore.

      

    La conférence de Québec (Quadrant) réunit, en août 1943, Roosevelt et Churchill. Il en ressort des ajustements portants sur les plan établis par COSSAC : ses prévisions de mises à terre, exagérément optimistes (de l'ordre de 18 divisions débarquées à J+18) sont revues à la baisse ; il est par contre est envisagé un débarquement dans le Midi de la France pour le mois d'août 44, mais Overlord est confirmée comme l'opération prioritaire pour l'année 1944 (date prévue mai).

      

    Par voie de conséquence, l'état-major Cossac jusqu'alors uniquement planificateur, devient opérationnel. Il devient sous l'autorité des chefs d'états-majors combinés (Combined Chiefs of Staff) habilité à prendre des mesures d'exécution. 

     En novembre 1943, 7 divisions (4 U.S. et 3 britanniques) ayant l'expérience des combats et des débarquements sont ramenés d'Italie et d'Afrique pour constituer le noyau dur et entraîné de la force de débarquement.

     


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  • CHAPITRE III 

     

    REALISATION DES CONDITIONS PREALABLES

     

    Pour réaliser les conditions préalables au succès d'Overlord, les décisions portent essentiellement sur deux domaines : l'acquisition de la liberté maritime par la victoire dans la bataille de l'Atlantique, et l'amoindrissement du potentiel industriel par les bombardements stratégiques sur l'Allemagne.

     

    La bataille de l'Atlantique a commencé dès septembre 1939. Entre cette date et juillet 1940, la marine allemande a perdu une quinzaine de sous-marins. Quelques chiffres illustrent cette formidable bataille qui ne basculera en faveur des Alliés qu'en mai 1943. En septembre 1939, la marine allemande possède 51 sous-marins, fin 1942, elle en dispose de 400. Recouvrer la liberté maritime est une condition préalable indispensable à l'envoi sur le sol anglais d'une force de plus d'un million d'hommes... Le tournant sera pris au mois de mai 1943 ; la vie des sous-marins allemands devient de plus en plus difficile, ce qui n'empêche pas que la bataille restera âpre jusqu'à la fin des hostilités : Durant les quatre premiers mois de 1944, le tonnage coulé par les sous-marins allemands atteint encore 120 000 tonnes par mois, mais, au regard à la production américaine de Liberty-Ship devenue considérable, ce chiffre est alors négligeable.

     

    La 8e Air Force atteint fin 1943 près de 1 000 bombardiers. Cette bataille aérienne sur l'Allemagne est également très dure, elle s'attaque en premier lieu aux usines aéronautiques de chasseurs pour en débarrasser le ciel. Mais les bombardiers alliés doivent pénétrer de plus en plus profondément en Allemagne pour atteindre les centres industriels. Ces missions de jour et sans escorte de chasseurs sont très coûteuses. En octobre 1943, la 8e Air Force exécute avec 228 bombardiers une mission de bombardements sur le centre de production de roulement à billes de Schweinfurt. Il en coûtera 62 avions détruits, 138 endommagés et la perte de 599 aviateurs américains. Sans aucun doute, ces bombardements exercent en Allemagne un effet moral considérable et apportent une perturbation importante des communications.

      

    En cette fin de 1943, Churchill, Staline, Roosevelt se réunissent à Téhéran du 27 au 30 novembre. La situation générale de la guerre très améliorée est néanmoins encore précaire. Dans le Pacifique, l'arrêt des Japonais est réalisé, il laisse aux Américains la liberté de pouvoir porter toutes leurs forces en Europe. La bataille de l'Atlantique a basculé favorablement depuis juin dernier. Mais l'Allemagne reste militairement et industriellement très forte.

      

    Se concentrant sur elle-même, sachant exécuter quelques replis opportuns face à l'Est, elle peut tenir assez longtemps pour développer ses armes nouvelles et donner à la guerre un cours victorieux et définitif cette fois.

     

     


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  • CHAPITRE IV 


    LA DEFENSE ALLEMANDE 

     

    Au sommet de la hiérarchie militaire est Hitler. Il a souvent forcé la main de ses généraux par des initiatives d'une audace excessive, et à laquelle la fortune a souri. 

     

    Convaincu de son génie militaire intuitif, Hitler intervient directement au niveau de la conduite de la guerre : Il ne laisse aucune initiative aux généraux, et ne leur accorde qu'une faible confiance. Cependant, astreint à la défensive dès le début de 1943, il adopta pour idée dominante de ne pas céder un pouce de terrain. Des unités remarquables par leurs connaissances tactiques, leur expérience du combat et leur courage ont été ainsi transformées en hordes de prisonniers laissant sur le terrain des morts innombrables.

      

    A l'Ouest, Hitler attend depuis longtemps le débarquement.  Les renseignements parvenus après la conférence de Téhéran le lui confirment pour le printemps 1944.

      

     Von Rundstedt est à nouveau rappelé pour l'ouverture du second front à l'ouest. Il a peu confiance dans le "mur de l'Atlantique" et dans les obstacles défensifs. Tenant classique de la mobilité qui lui a valu ses succès, il veut se constituer des réserves pour rejeter à la mer les forces débarquées, constituant un échec cuisant et définitif. Il donne priorité à la zone du Pas-de-Calais, il écarte la côte normande qui n'ouvre pas accès rapidement à un port : il ignore - faiblesse du renseignement allemand - que depuis un an Churchill a lancé la fabrication d'éléments permettant la création d'un port artificiel.

      

     Début 1944, Hitler nomme à la tête d'un de ces deux groupes, au nord de la Loire, Rommel, le plus jeune maréchal. Rommel a des conceptions différentes de son chef von Rundstedt ; pour lui tous les moyens blindés doivent être répartis près des côtes pour agir au plus vite. De même, les défenses côtières doivent jouer un rôle essentiel, et être portées à leur maximum d'efficacité. Il en est venu à la conclusion - inverse encore de celle de Von Rundstedt - que la zone la plus dangereuse est la côte normande. Néanmoins la défense doit être uniforme car l'offensive alliée comportera probablement une attaque principale et une de diversion. Le "mur de l'Atlantique" couvre, en principe, de fortifications bétonnées et de défenses accessoires la totalité des côtes de la mer du Nord, de la Manche et de l'Atlantique.

    Les organisations offensives du Pas-de-Calais de 1940 sont devenues défensives dès 1941 pour protéger le coeur de l'Allemagne. De plus sont prévues les mises en place dans cette zone nord des plates-formes de lancement des V.-1.

      

    Rommel se met à l'œuvre avec l'énergie coutumière qu'on lui a connue durant toute sa carrière. Convaincu que le débarquement aura lieu à marée haute pour porter fantassins et véhicules au plus près des défenses actives et des objectifs, il truffe les plages d'obstacles de son invention qui éventreront bateaux et véhicules : pieux de fer entrecroisés, rails pointus fichés dans le sol, tétraèdres en béton, levées de béton destinées à gêner les sorties de plage des blindés. Il fait inonder les parties basses (au sud-ouest de Carentan par exemple) et couvrir "d'asperges de Rommel" (pieux pointus dressés vers le ciel) les terrains dégagés propices aux parachutages et atterrissage des planeurs.

      

    Au moment du débarquement, la défense allemande, pour beaucoup grâce à Rommel, aura été considérablement améliorée au cours des quatre derniers mois : aménagement des obstacles, entraînement des unités. Elle comportera cependant des lacunes : déficience de certaines unités, insuffisance du renseignement, déficits en matériels, canons, munitions : ainsi certaines fortifications seront lors du débarquement démunies des canons pour l'usage desquels elles avaient été construites.


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