• Gold Beach

       

    Gold Beach est la première des trois zones d'invasion Britanniques. Elle est située à 24 kilomètres à l'est d'Omaha Beach.

       

     Les unités qui débarqueront en premier sur Gold Beach appartiennent à la 50ème division d'infanterie (Northumbrian) et au Commando numéro 47 de la Marine Royale. Ces deux groupements sont réunis au sein du 30ème corps d'Armée Britannique (sous le commandement du général de Corps d'Armée G. C. Bucknall), l'un des deux corps d'assaut de la 2ème armée (commandé par le général de Corps d'Armée Miles Dempsey). 

      

    La plage de Gold, située entre les localités de Port-en-Bessin et de la Rivière, est divisée en quatre grands secteurs : "How" à l'extrême Ouest, suivi à l'est de "Item", "Jig" puis "King". L'assaut se fera essentiellement sur les secteurs "Item", "Jig" et "King", entre Asnelles-sur-Mer et La Rivière, de manière à garder intacte la ville d'Arromanches, qui sera utile lors de la création et de l'utilisation d'un futur port artificiel que les Alliés doivent installer une fois la tête de pont installée.

       

    Gold Beach est défendue par les hommes de la 716ème division d'infanterie allemande, composée de 29 compagnies et armée de 500 mitrailleuses, 50 mortiers et 90 canons de divers calibres. Des éléments de la 352ème division d'infanterie sont également positionnés à l'ouest de Gold Beach.

       

    Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, de nombreux avions bombardiers écrasent les positions allemandes du mur de l'Atlantique. Peu après cinq heures du matin, soit moins d'une heure avant le début du lever du soleil (prévu ce jour là à exactement 5 heures 58) le bombardement naval commence à son tour : il durera deux heures. 137 bâtiments de guerre prennent part à ce terrible bombardement qui embrase littéralement la côte.

      

     Un des principaux objectifs des artilleurs alliés est la batterie allemande située à proximité du village de Longues-sur-Mer, derrière les plages du secteur "Item" de Gold Beach. Elle est composée de quatre canons de 150 mm Tbts.K.C/36 sous  masque blindé. Les quatre casemates qui abritent ces canons de marine ont été copieusement bombardées mais la batterie est encore en activité à l'aube.

      

       

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

                          Batteries de Longues / mer

      

      

      

    Quelques minutes après le lever du soleil, un échange de tirs s'effectue entre la batterie de Longues et les navires alliés, notamment le croiseur HMS Ajax qui parvient à loger deux obus à l'intérieur de deux des quatre casemates.

       

    Aux alentours de 6h15, soit une heure après le début du bombardement naval qui se poursuit, les chalands de débarquement sont mis à l'eau à environ 7 kilomètres du rivage et les soldats britanniques s'y placent avec leur matériel.

     

    La traversée de cette distance doit durer environ une heure et quart selon le plan, sachant que la marée montante va accélérer la vitesse des embarcations.

     

    Afin de faciliter le travail des sapeurs, des hommes-grenouilles sont envoyés quelques dizaines de minutes avant l'assaut de la première vague, dans le but de dégager et de baliser des accès pour les barges. Ces dernières progressent difficilement car la mer est véritablement démontée.

     

    Certains d'entre eux, les "Crabes", débarquent parmi les premiers afin d'ouvrir un passage dans les champs de mines. Alors que ces derniers évoluent sur le sable entre les défenses de plage, les péniches de débarquement, sous le feu des positions allemandes, approchent du rivage.

     
     

    La première vague d'assaut, composée des hommes du 1er bataillon des Royal Hampshire, de la 231ème brigade, atteint la plage et les rampes des barges s'ouvrent pour que les soldats britanniques débarquent. Les échanges de tirs sont violents et de nombreux soldats s'écroulent sur le sable, atteints dans leur course par des balles ou des éclats d'obus.

     

    A l'est du secteur "Item", devant le village Le Hamel, qui doit servir de point de départ vers Arromanches pour les Britanniques, oppose une farouche résistance aux assaillants. En effet, des éléments de la 352 ème division allemande, situés sur le sommet d'une falaise à l'ouest du village, pilonnent la plage et les péniches de débarquement avec un canon de 88. L'infanterie, bombardée par les positions allemandes, attaque à revers la falaise, appuyée par des chars "funnies" et notamment un char "Pétard" qui bombarde à son tour la position ennemie.

     

    Les membres du Commando numéro 47 débarquent sous un feu nourri à l'est de la localité d'Arromanches. Ils doivent se diriger ensuite vers l'ouest pour libérer les villages de la côte et capturer Port-en-Bessin, où ils doivent effectuer leur jonction avec les troupes américaines venant d'Omaha Beach. Ils sont accueillis par une pluie de projectiles donnant la mort : sur le 14 embarcations qui les mènent vers la plage, 4 sont détruites par les canons ou les mortiers allemands.

     

    Rapidement, les différents points d'appuis sont détruits ou capturés par l'infanterie britannique, épaulés par les chars "funnies". Courageusement, les soldats britanniques du Commando 47, portant près de 40 kilogrammes de matériel, se dirigent sous les tirs ennemis vers leurs objectifs. Dans le village de la Rivière, le 6ème bataillon des Green Howards et le 5ème bataillon des East Yorkshire progressent lentement, faisant face à des résistances farouches, et notamment à cet endroit par une pièce de 88. Les chars spéciaux appuient au mieux l'infanterie, en éliminant ces différentes poches de résistance.

     
     

    C'est aux environs de 11 heures que la plupart des brèches sont réalisées par les sapeurs sur Gold Beach, permettant aux renforts de débarquer sans encombre et de sortir rapidement de la plage. A 12 heures, le Commando 47 contrôle les hauteurs de la ville de Port-en-Bessin, située à 12 kilomètres de leur lieu de débarquement.

       

    Au soir du 6 juin 1944 sur Gold Beach, la 50ème division d'infanterie et le commando numéro 47 défendent une tête de pont de près de 10 kilomètres de profondeur sur 10 kilomètres de large. Les Britanniques sont aux portes de Bayeux et ils ont atteint la route reliant cette ville à Caen, ce qui gêne considérablement les mouvements des renforts allemands.


    votre commentaire
  • Juno Beach

     

    Juno Beach est le deuxième des trois secteurs d'invasion des forces du Commonwealth, ici débarquent les Canadiens. Les plages de Juno sont situées à 1,5 kilomètres à l'est de Gold Beach et sont délimitées entre les localités de la Rivière, à l'ouest, et de Saint-Aubin-sur-Mer, à l'est, soit une distance totale de près de 8 kilomètres.

      

    Juno Beach compte 3 grands secteurs, d'Ouest en Est : "Love", "Mike" et "Nan". Les premiers soldats qui doivent débarquer sur cette plage, à l'aube du 6 juin 1944, appartiennent à la 7ème Brigade (composée des régiments Royal Winnipeg Rifles et Regina Rifle) et à la 8ème Brigade (composée des régiments Queen Own Regiment et North Shore Regiment). Ces hommes sont sous le commandement de la 3ème division d'infanterie Canadienne, elle-même sous l'autorité du 1er Corps d'Armée Britannique du Lieutenant Général John Crocker. Ces unités sont épaulées par les troupes britanniques du Commando 48 Royal Marine débarquées à l'ouest de Sword Beach, sur le secteur "Oboe", en face de Saint-Aubin-sur-Mer.

      

    Juno Beach est défendue par des éléments du 736ème Régiment de la 716ème division d'infanterie allemande, cette dernière étant composée de 29 compagnies et armée de 500 mitrailleuses, 50 mortiers et 90 canons de divers calibres.

      

    Cet assaut est précédé, comme sur les autres plages de l'invasion, d'un bombardement aérien puis d'un bombardement naval, deux heures avant le début du débarquement, qui doit commencer à 7 heures 35. Sur Sword Beach, comme sur Gold et Juno, des hommes-grenouilles sont chargés de dégager, 20 minutes avant l'Heure H, plusieurs accès à la plage, en déplaçant ou en supprimant des éléments des défenses de plage, afin de faciliter la navigation des engins de débarquement.

                   La mer devant le secteur de Juno est, au petit matin du 6 juin 1944, extrêmement houleuse. Il existe de très nombreux rochers sous-marins devant Courseulles-sur-Mer, Bernières-sur-Mer ou encore Saint-Aubin-sur-Mer et les vagues augmentent en taille au fur et à mesure de leur approche de la plage. De plus, la tempête en Manche n'est toujours pas calmée, même si elle est nettement moins puissante que la veille. 

    L'assaut, qui doit donc commencer à 7 heures 35, est retardé par la forte houle et le manque de visibilité qui empêchent les marins britanniques de bien manoeuvrer. De nombreuses embarcations de débarquement heurtent des défenses de plage minées que la mer, démontée, recouvre. Quant aux chars amphibies, les duplex drive, ils sont également submergés par des vagues passant au-dessus de la jupe flottante.

      

    Les rochers devant Juno Beach forment une série de récifs extrêmement dangereux pour la navigation, et la mer, houleuse, les submerge. Les péniches de débarquement viennent également se heurter à ces rochers qui déchirent la carlingue métallique des barges qui coulent à pic.

      

    Ce mauvais temps est immédiatement synonyme de retard : les sapeurs, qui sont chargés d'ouvrir et baliser des brèches à travers la forêt de défenses de plage, ne peuvent pas travailler de manière optimale avec une mer aussi démontée : très vite, ils comptent près d'une demi-heure de retard et comme sur la plage d'Omaha Beach, ils ne peuvent pas réaliser suffisamment d'ouverture avant l'arrivée des chars et des péniches d'assaut de renfort.

      

    Malgré les risques, les navires transportant les chars amphibies (Landing Craft Tank, LCT), s'approchent au plus près de la plage afin de limiter les pertes. Ainsi, certains chars doivent traverser une distance de 600 mètres, mais les vagues restent dangereuses. C'est pourquoi certains navires LCT ont directement débarqué les véhicules de soutien d'infanterie à même la plage.

     
     

    Ce retard permit aux allemands de se réorganiser et de préparer la défense des plages. Ils attendent que les barges soient suffisamment à portée pour ouvrir le feu : mitrailleuses, mortiers, canons antichars... Les Canadiens font face à un redoutable mur de l'Atlantique, comme les Américains à Omaha.

     
     

    Sur les 306 embarcations de débarquement, 90 sont détruites avant même de toucher le sol Normand. Les 7ème et 8ème brigades accusent de lourdes pertes et un sérieux retard : 10 minutes pour la 7ème, 20 pour la 8ème. L'infanterie débarque avant les chars et opère sans soutien devant Bernières-sur-Mer : les hommes du Queen Own's Regiment sont accueillis par un tir extrêmement nourri qui fauche bon nombre de soldats sur la plage alors étendue de près de cent mètres.

     
     

    Les assaillants voient devant eux un mur antichar de plus de 2 mètres de haut, cachant les nombreux chemins d'accès reliant les points d'appuis. Ils sont bloqués face à ce dispositif, sans le soutien des chars. Pendant plus d'un quart d'heure, les Canadiens tentent de franchir cet obstacle, mais sans succès : l'arrivée des chars amphibies change le cours des choses.

      

    Ces derniers détruisent un à un les points de défenses allemands et permettent aux hommes des premières vagues d'attaquer les positions ennemies à l'intérieur des terres et aux renforts de débarquer.

       

    La plage témoigne alors du carnage qui aurait pu s'y dérouler, si les chars n'étaient pas arrivés à temps : elle est encombrée de centaines de véhicules détruits, de corps déchiquetés, de matériel divers abandonnés sur le sable lors de l'assaut.

       

    La réussite sur Juno Beach est principalement due à la présence des chars spéciaux qui ont appuyé après leur arrivée l'infanterie canadienne. Si tous les objectifs initialement prévus ne sont pas encore atteints, la tête de pont est solidement installée en Normandie et la jonction entre la 3ème division d'infanterie canadienne et les soldats britanniques de la 50ème division d'infanterie débarqués à Gold Beach s'effectue (la tête de pont est alors à cet endroit large de près de 19 kilomètres), mais à l'ouest, avec les troupes britanniques débarquées à Sword Beach, aucun véritable contact n'a pu être établit et un couloir large de 3 à 6 kilomètres sépare les deux têtes de pont.

      

    Les forces canadiennes ont atteint au sud les villages d'Anisy et de Mathieu, ce qui représente une distance d'environ 12 kilomètres depuis la plage. Un des objectifs, l'aéroport de Carpiquet, est encore à plus de 5 kilomètres, tout comme la ville de Caen. Des chars Canadiens ont contrôlé en fin d'après-midi une portion de la route Caen-Bayeux, mais le manque de soutien en infanterie a forcé les blindés à se replier au nord .

       

    Le 6 juin 1944 au soir, même si près de 3 200 véhicules ont été débarqué, les pertes de la 3ème division d'infanterie sont très élevées : 1 074 soldats ont été tués ou sont blessés. C'est le rapport de pertes le plus lourd des trois plages d'invasion pour les forces du Commonwealth.

     

     

     


    votre commentaire
  • Sword Beach

      

    Sword Beach représente le troisième et dernier des secteurs de débarquement britanniques. La zone de Sword, à 5 kilomètres à l'est de Juno Beach, est située entre les localités de Saint-Aubin à Ouistreham, et représente le flanc est de l'invasion alliée en Normandie.

       

    Ce sont donc les Britanniques de la 8ème brigade (appartenant à la 3ème division d'infanterie) et des Commandos (numéros 4, 6, 8, 10, 41 et 45) de la 1ère brigade des services spéciaux (dont le Commando numéro 4 du bataillon des 177 fusiliers marins français commandé par le commandant Kieffer) qui débarqueront sur Sword Beach. Ces forces alliées évoluent sous les ordres du 1er corps d'armée, commandé par le Lieutenant General britannique John Crocker. La plage est divisée en quatre grands secteurs dénommés, d'Ouest à l'est : "Oboe", "Peter", "Queen" et "Roger". Les plages de Sword sont défendues par les hommes de la 716ème division d'infanterie allemande, composée de 29 compagnies et armée de 500 mitrailleuses, 50 mortiers et 90 canons de divers calibres.

       

    Cet assaut est précédé, comme sur les autres plages de l'invasion, d'un bombardement aérien puis d'un bombardement naval, deux heures avant le début du débarquement, qui doit commencer à 7 heures 25. Sur Sword Beach, comme sur Gold et Juno, des hommes-grenouilles sont chargés de dégager, 20 minutes avant l'Heure H, plusieurs accès à la plage, en déplaçant ou en supprimant des éléments des défenses de plage, afin de faciliter la navigation des engins de débarquement.

       

    Ce sont les chars d'assaut spéciaux, 25 au total, dénommés "funnies", qui sont chargés de débarquer en premier, avant l'infanterie. Malgré une navigation rendue difficile à cause d'une houle très forte, les embarcations atteignent à l'heure prévue la plage. Les tirs allemands sont nourris, et les obus de mortiers explosent à proximité d'unités, blessant ou tuant les assaillants.

       

     Lorsque l'infanterie commence à débarquer, les chars ont déjà détruit certains points d'appuis allemands, mais les Britanniques évoluent difficilement entre le rivage et la ligne de maisons directement en bordure de la plage, à la fois en raison des tirs des défenseurs et des défenses de plage, très nombreux sur un espace compact. La marée montante réduit encore l'aire de la plage qui petit à petit, se retrouve presque totalement encombrée de matériel divers, de véhicules détruits, de cadavres.

       

    Lorsque le Commandant (Lord) Lovat (à gauche avec la moustache) débarque, il est accompagné de son piper, Bill Millin, un joueur de cornemuse qui avant la guerre était à son service dans le château du Lord. Pendant le trajet du navire à la plage, Lovat dit à Millin, qui avait emporté son instrument et qui n'avait pas arrêté d'en jouer dans sa base militaire en Angleterre : "Fais-nous Highland Laddie".

     
     

    Et le piper s'exécute : lorsqu'il atteint sol Normand, il entame le morceau bien connu et la mélodie parvient même aux oreilles des Allemands, si l'on en croit le vétéran Maurice Chauvet, du 1er Bataillon Fusiliers Marins, témoin de la scène alors que lui aussi débarque sur Sword : "brusquement, quand Millin a commencé à jouer, les Allemands se sont arrêtés de tirer quelques secondes, ils n'en croyaient pas leurs yeux... et leurs oreilles !"

     
     

    Les assaillants se protègent derrière la dune ou le mur antichar bordant la route, se regroupent, traversent les lignes de fils de fers barbelés sous le feu des derniers points de résistance allemands, encore actifs sur la plage, et investissent l'intérieur des terres, appuyés au plus près par les chars amphibies et les "funnies".

     
     

    Les troupes débarquées doivent, après avoir contrôlé les différents points fortifiés allemands, s'emparer des villages environnants avant de poursuivre vers la ville de Caen qui doit être capturé dans la journée du 6 juin : vers 9 heures 30, les fantassins britanniques du 1er South Lancs pénètrent dans Hermanville et s'y heurtent à des poches de résistance allemandes.

      

    Ce n'est qu'aux alentours de midi que la plage est nettoyée de ses encombres  et que suffisamment de brèches sont ouvertes pour permettre un désengagement rapide des renforts continuant à débarquer. Les troupes du premier assaut accélèrent vers l'intérieur : Ouistreham et son fameux casino (qui, cela soit dit en passant, ne ressemble en rien à l'image donnée dans le film Le Jour le plus long) sont capturés en matinée, mais un fortin dans la ville résiste aux attaques franco-britanniques. La place ne sera enlevée que trois jours plus tard.

      

    Les Allemands sont désorganisés et n'opposent en grande majorité qu'une très faible résistance aux forces débarquées. Les troupes franco-britanniques, qui font route vers le sud, voient leur progression ralentie par des tireurs isolés, des "snipers", qui sont camouflés dans des trous individuels bordant les routes. Lord Lovat rejoint comme convenu les troupes aéroportées de la 6ème division britannique aux ponts de Bénouville (Pegasus Bridge) et de Ranville qu'il atteint à midi. La 3ème division d'infanterie britannique compte, à la fin de la journée, près de 630 victimes, des soldats tués ou blessés. 28845 hommes et 2603 véhicules appartenant à cette même division sont à pied d'oeuvre le 6 juin à 24 heures.

      

    Au soir du 6 juin 1944, les Britanniques disposent à l'ouest de l'Orne d'une tête de pont profonde de près de 8 kilomètres, jusqu'au village de Biéville-sur-Orne, situé à peine à 5 kilomètres de Caen. A l'est de l'Orne, divers points de résistance de la part des parachutistes de la 6ème division Airborne sont à signaler, au sud de Franceville et autour du village de Varaville.

      

    Les troupes débarquées ont fait leur jonction avec les divisions aéroportées ; elles ont traversées les deux ponts capturés dans les premières heures du 6 juin par les hommes du Major John Howard pour établir plusieurs points fortifiés, au sud du village de Ranville jusqu'aux limites Ouest de la forêt de Bavent.

       

    La jonction avec les troupes canadiennes débarquées à Juno Beach n'est pas encore réalisée par les Commandos numéros 8 et 41 qui se battent dans Lion-sur-Mer. La réalisation de cette jonction ce sera, avec la capture de la ville de Caen, l'un des objectifs majeurs pour les troupes britanniques, afin de protéger la tête de pont fraîchement installée pour assurer la bonne continuation de l'invasion alliée en Normandie.

     


    votre commentaire
  •  Ici Londres ...

              Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Mais derrière une phrase amusante se cache souvent une grave décision : la préparation d'un aterrissage, la réception de matériels ou d'hommes parachutés, ou même l'organisation d'opérations de guérilla.On le sait peut-être moins : ces messages personnels, diffusés sur la BBC, ont aussi été utilisés pour confirmer la bonne foi des agents, pour valider des transactions financières, ou pour signifier à un agent qu'il est remercié pour une action d'éclat.
     

    L'invention des messages personnels est attribuée à Georges Bégué, officier français du SOE (service de renseignements britannique), qui fut démasqué en 1942. 1800 agents du SOE furent envoyés en France pendant l'occupation de 1941 à 1945...

      

    Le 1er juin 1944, les brouillages n'arrivent pas à couvrir l'indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire. Et les auditeurs de la BBC présents ce jour-là derrière leur récepteur n'auront pas manqué de remarquer qu'il se prépare quelque-chose de spécial : en effet, les messages personnels se multiplient. On en compta près de 200 ce jour-là...

     

    Voici quelques exemples de messages :

     

    -        Andromaque se parfume à la lavande

      

    -        Fréderick était roi de Prusse; nous disons quatre fois (Parachutage (4 avions)

     

    -        Gabrielle vous envoie ses amitiés (Parachutage à réceptionner (message du 20 octobre 1941)

     

    -        Il fait chaud à Suez (Déclenchement du plan vert, à Paris)

       

    -        Je n'aime pas la blanquette de veau (Parachutages vers Donnemarie-Dontilly)

       

    -        Jean a une moustache très longue (Faire sauter les lignes de communication entre la zone de débarquement et les QG allemands) → Phrase citée dans le film « Le jour le plus long »

     

     

       

    -        Les sanglots longs des violons de l'automne (Annonce du débarquement) 

       

    -        Bercent mon coeur d'une langueur monotone (Annonce du jour du débarquement) 

     

     


    votre commentaire
  •  

    Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.

    L'appel du 18 Juin est le premier discours prononcé par le général de Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940, dans lequel il appelle à ne pas cesser le combat contre l'Allemagne nazie et dans lequel il prédit la mondialisation de la guerre. Ce discours – très peu entendu sur le moment mais publié dans la presse française le lendemain et diffusé par des radios étrangères – est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.

      

    De Gaulle arrive à Londres le 17 juin 1940 avec l'intention de négocier avec les Britanniques, alliés de la France, la poursuite de la guerre, après avoir exposé son plan à Paul Reynaud. Il rencontre le Premier ministre britannique, Winston Churchill, dans l'après-midi. De Gaulle expose son projet de maintenir la France dans le combat même en cas de capitulation du gouvernement installé à Bordeaux. Il émet le souhait de pouvoir s'exprimer à la radio dès que la nouvelle de la capitulation tombera. Churchill donne son accord de principe et met à disposition la BBC.

      

    Dans la soirée du 17, l'écho du discours du maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, parvient à Londres. Ce dernier annonce son intention de demander à l'ennemi la signature d'un armistice. Churchill et de Gaulle conviennent dès lors que le second s'exprimera dès le lendemain sur les ondes mais le Premier Ministre devra écarter les réticences de certains membres du cabinet, notamment Lord Halifax.

      

    De Gaulle lit son discours sur les antennes de la BBC à 18 heures, heure locale, le 18 juin 1940. C'est un appel à la poursuite du combat aux côtés des alliés britanniques. Pour le général de Gaulle, la bataille de France, qui vient certes d'être gagnée par les Allemands, ne signifie pas la fin de la guerre. Car « cette guerre est une guerre mondiale » et la France pourra s'appuyer sur la force industrielle de ses alliés et notamment celle des États-Unis. S'adressant aux soldats français, ce message d'espoir se termine par un appel à la « résistance », dont la flamme « ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas », faisant entrer le terme dans le vocabulaire politique du XXe siècle.

      

    Pour autant, contrairement à une idée courante, l'appel du 18 Juin n'est pas une invitation à constituer des réseaux de résistance sur le territoire français. En militaire, de Gaulle s'adresse avant tout, et de manière explicite, aux militaires (officiers et soldats) et aux spécialistes des industries de l'armement (ingénieurs et ouvriers).

      

    L'appel du 18 Juin marque néanmoins le début de la France libre qui, formée uniquement de volontaires (au début très peu nombreux), poursuit le combat sur terre, sur mer et dans les airs auprès des Britanniques et représente, face au régime de Vichy, la France qui se bat. L'évasion la plus impressionnante fut celle de l'Île de Sein au nombre de 133 pêcheurs. Le général de Gaulle[2]fut venu rendre hommage à l'épopée patriotique des Sénans en 1940.

    Plusieurs précisions sont à apporter au sujet de l'appel du 18 Juin 1940 :

    • Si le texte du 18 Juin est connu, nous ne disposons en revanche d'aucun enregistrement sonore. Les documentaires lui substituent souvent l'appel du 22 Juin (dont l'enregistrement, lui, nous est parvenu) mais sans toujours préciser qu'il ne s'agit pas (et qu'il ne peut s'agir) de celui du 18. Si la teneur des deux textes est assez proche, le général de Gaulle présente un argumentaire plus solide, le jour même de l'armistice franco-allemand.
    • Par ailleurs, l'appel du 18 Juin est très souvent confondu avec le texte de l'affiche « À tous les Français » qui fut placardée sur les murs du Royaume-Uni, début août 1940. L'un et l'autre textes ont été publiés en première page du no 1 du Bulletin officiel des Forces françaises libres le 15 août 1940.
    • Enfin un notaire français, Jacques Fourmy, et l'historien suisse Christian Rossé ont retrouvé les retranscriptions de l'appel réalisées par les services d'écoute de l'armée suisse. Cela constitue sans doute le seul enregistrement papier original. « Dans les archives fédérales suisses de Berne, le compte-rendu du discours du général du Gaulle apparaît dans le Bulletin n° 153 publié par le Gruppe Ohr (Service écoute de la Division Presse et Radio de l'État-major suisse) à 6 h 00 le 19 juin 1940, à la page 3. » 
    • Le général de Gaulle a en outre été filmé, le 2 juillet 1940, prononçant une version légèrement différente de son appel, pour les actualités cinématographiques.
    •  Après avoir déjeuné le jour même avec Duff Cooper ministre britannique de l’information, le général de Gaulle doit rendre son texte plus neutre, le cabinet de guerre britannique voulant ménager Philippe Pétain, le nouveau chef du gouvernement français. Toutefois, c'est la version originale qui a été publiée le lendemain dans la presse britannique, puis dans le Bulletin officiel des Forces françaises libres du 15 août 1940, le premier numéro du Journal officiel de la France libre le 20 janvier 1941 et l'ensemble des recueils de discours du général de Gaulle.

     

    Exemplaire tres rare de l’appel du 18 juin 1940 manuscrit par le général De Gaulle  

     

    Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.

     

      

     

     Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.

     

      

    Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.

      

    Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.


    votre commentaire