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    15:45
    - Sword Beach : les hommes et les chars du 2ème bataillon East Yorkshire Regiment et du 13/18th Hussars enlèvent le point fortifié Fort Sole.

    16:00 
    - Contre-attaque allemande en direction du pont du lieu-dit La Fière, à 3 km de Sainte-Mère-Eglise, défendu par les parachutistes américains de la Able Company, 505th PIR de la 82nd Airborne.

    - Omaha Beach : le premier char Sherman* américain parvient à la route reliant par une vallée la plage à Colleville. Il est alors détruit par une pièce anti-char.

     

     

    - Le point fortifié allemand Wn 35 au Hamel est sous contrôle du 1er bataillon du Royal Hampshire.

    - Bombardement aérien de la ville de Caen. Bombardement de la batterie allemande au Mont-Canisy par 37 appareils Marauder, qui larguent 61 tonnes de bombes sur le site.

    - Contre-attaque allemande dans la localité de Périers au sud de Sword Beach.

    - Le Shropshire Regiment libère la localité de Biéville au sud de Sword Beach, alors que son appui blindé des chars du Staffordshire atteint Blainville.

    - Le Maréchal von Rundstedt reçoit l'autorisation d'engager ses deux divisions blindées.

    17:00 
    - Omaha Beach : Le général Clarence Huebner (voir ci contre)débarque sur le secteur de plage Easy Red.

    - Omaha Beach : le clocher de l'Eglise de Saint-Laurent-sur-Mer, qui contient des tireurs d'élite allemands, est détruit par l'artillerie américaine.

    - Omaha Beach : le point de résistance situé le plus à l'ouest d'Omaha, le Wn 73, est réduit au silence par des hommes du 5ème bataillon de Rangers et du 116ème Régiment (29ème division d'infanterie).

    17:10 
    - Le 916ème régiment de grenadiers informe le quartier général de la 352ème division d'infanterie que le village de Saint-Laurent-sur-Mer est tombé aux mains de l'ennemi.

    17:30 

    - Le discours du général de Gaulle ("La bataille suprême est engagée !") est diffusé sur la BBC.

    - Contre-attaque des blindées allemands menée par le colonel von Oppeln-Brokinoswski en direction de la localité de Biéville visant à repousser les soldats canadiens.

    - Contre-attaque des blindés allemands menée par le Major von Gottberg en direction de la localité de Biéville visant à repousser les soldats canadiens.

    18:00 
    - Le bâtiment de guerre français Georges-Leygues ouvre le feu sur la batterie de Longues-sur-Mer, à l'ouest de Gold Beach (qui venait d'attaquer les navires alliés) et plonge le site dans le silence.

    - Juno Beach : à Saint-Aubin-sur-Mer, les derniers défenseurs allemands des installations côtières dans le secteur Nan Red se rendent.

    - Sword Beach : les hommes du second bataillon du East Yorkshire Regiment enlèvent le point fortifié Daimler à Ouistreham.

    18:10 
    - Omaha Beach : le 915ème régiment de grenadiers rend compte qu'il a contourné les Américains par l'arrière au niveau du château de Colleville-sur-Mer et que ses blessés ne peuvent plus être évacués.

    18:25
    - Pointe du Hoc : Le général Dietrich Kraiss*, commandant la 352ème division d'infanterie, signale à l'officier en charge du 916ème régiment de Grenadiers que "la 1ère compagnie du 914ème régiment de Grenadiers doit contre-attaquer au niveau de la Pointe du Hoc pour résoudre la situation. Des détachements du point d'appui de Le Guay doivent également attaquer depuis l'est."

    18:30 
    - Omaha Beach : le 26ème régiment d'infanterie (1ème division d'infanterie US) commence à débarquer.

    18:54
    - Le destroyer USS Harding bombarde à nouveau le clocher de l'Eglise de Vierville-sur-Mer. Fin du tir à 18 heures 57.

     


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    19:00 
    - Omaha Beach : dans la localité de Colleville-sur-Mer, des combats violents s'engagent entre les troupes américaines débarquées et les défenseurs allemands.

    19:25
    - Pointe du Hoc : les Allemands ont lancé une contre-offensive à l'est avec des éléments du centre de soutien Le Guay.

    19:35
    - Le destroyer USS Harding bombarde à nouveau le clocher de l'Eglise de Vierville-sur-Mer pendant deux minutes ainsi que la zone située à proximité de l'Eglise. Des obus tombent sur le château de Vierville-sur-Mer.

    19:37
    - Nouveau bombardement par le destroyer USS Harding* du clocher de l'Eglise de Vierville-sur-Mer pendant moins de deux minutes ainsi que la zone située à proximité de l'Eglise.

     

    le destroyer USS Harding 

    19:40
    - Pointe du Hoc : Le général Kraiss est informé de la progression allemande, et "la 9ème compagnie du 726ème régiment de Grenadiers a encerclé l'ennemi par l'est et le sud."

    - Omaha Beach : tir de barrage allemand sur la plage dans le secteur de Colleville-sur-Mer, où les opérations de débarquement se poursuivent. Quelques pertes au sein des troupes américaines.

    19:45

    - Pointe du Hoc : le 916ème régiment de Grenadiers signale le "largage de parachutistes près du point d'appui Le Guay".

    20:00
    - 6 chars allemands font une percée jusqu'à Lion-sur-Mer où ils observent les opérations de débarquement avant de rebrousser chemin.

    - Les troupes First Suffolk Regiment enlèvent après de féroces combats le point fortifié Hillman, défendu par les hommes du 736ème Régiment de Grenadiers, situé au sud de Sword Beach.

    - Les commandos français du 1er BFM atteignent la localité de Le Hauger.

    20:15
    - La position allemande Hillman est enlevée par les hommes du Staffordshire, après de durs combats.

    21:00 
    - La 6ème brigade du général Kindersley se pose avec 256 planeurs dans la zone d'atterrissage de Ranville (Opération Mallard).

    - 32 planeurs Horsa du 434th Troop Carrier Group US atterrissent dans le Cotentin à proximité de Hiesville.

    - Attaque de 3 compagnies de la 21ème Panzer Division, commandée par le général Feuchtinger, au sud de Juno Beach : c'est un échec.

    - Pointe du Hoc : 24 Rangers de la compagnie A du 5ème bataillon ayant débarqué sur Omaha Beach accèdent au point fortifié de la Pointe du Hoc.

    21:30 
    - Le Maréchal Rommel arrive à son poste de commandement après un voyage en voiture de près de 800 kilomètres.

    21:45
    - Omaha Beach : des tirs de canons d'artillerie en provenance du sud-est et de la zone de Maisy sont signalés.

    22:30 
    - Bombardement aérien de la ville de Caen.

    - Libération après de durs combats de la localité de Tailleville, défendue par le 736ème Régiment de Grenadiers.

    - Les hommes du 1er Bataillon Royal Hampshire libèrent la localité d'Arromanches.

    23:00 
    - Pointe du Hoc : une contre-attaque menée par 40 soldats allemands appartenant aux 1er et 914ème régiments de la 352ème division d'infanterie est lancée contre les Rangers à la Pointe du Hoc.

    - Omaha Beach : le major Tegtmeyer signale par radio au colonel Ficchy que rien n'est en place pour évacuer les blessés et quelque chose doit être entrepris.

    23:30 
    - Pointe du Hoc : Le général Kraiss rend compte au général Marcks que "la contre-attaque de la 1ère compagnie du 914ème régiment de grenadiers est encore en cours".

     


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  •  Les îles Saint-Marcouf

    Lors des préparations du débarquement de Normandie, deux îlots de quelques dizaines de mètres carrés situés à quelques kilomètres seulement de la plage d’Utah Beach posent de sérieux problèmes aux Alliés.

       

    En effet, ils sont persuadés que les Allemands ont placé sur les ruines d'un ancien bastion construit par Napoléon III un poste d'observation avancé ou un poste de contrôle des mines sous-marines placées dans la baie de Seine (des soldats allemands ont été repérés par l'aviation alliée sur la plus grande île en mai 1944).

      

    Ces deux îles doivent donc impérativement être sous contrôle avant le début des opérations de débarquement.

      

    Le 6 juin 1944, peu avant 04h30, quatre soldats américains armés seulement de couteaux débarquent sur le rivage des deux îles afin de baliser les plages

      

    Les plages du débarquementIl s'agit des Sergeant Harvey S. Olson (décoré de la Silver Star pour son action sur les îles Saint-Marcouf, il est décédé en 2002) et Private Thomas C. Killeran de la Troop A (4th Squadron) et des Sergeant John W. Zanders et Corporal Melvin F. Kenzie de la Troop B (24th Squadron). Les deux îles sont désertes mais minées. Ces soldats sont les premiers américains à débarquer en Normandie le 6 juin 1944.

      

    A 04h30, soit deux heures avant l’heure H, un détachement combiné des 4th et 24th Cavalry Squadrons commandés par le Lieutenant-Colonel E. C. Dunn débarque sur les îles Saint-Marcouf. Une heure plus tard, à 05h30, les 132 hommes du détachement ont débarqué et occupent les îles.

      

    Les mines puis les tirs d'artillerie allemande dans l'après-midi du 6 juin (dont les effets sont encore visibles sur les vestiges de nos jours) ont causé la mort de 2 hommes et ont fait 17 blessés.

      

    Les plages du débarquement

      

    Des paras du 502e PIR longent l'église de Saint-Marcouf.

     
     

    Pointe du Hoc

     

    A mi-distance entre Omaha Beach et Utah Beach, la Pointe du Hoc domine la mer de sa falaise verticale. Elle est couronnée par une batterie sous abri bétonné mise en place par les Allemands : à 6 kilomètres à l'ouest d'Omaha, 6 obusiers de 155 mm de fabrication Française sont installés sur un plateau qui se termine abruptement en falaises rocheuses de 25 à 30 mètres de haut.

      

    Il faut s'en emparer pour libérer les plages (Omaha et Utah) de la menace qu'elle fait peser sur elles. Telle est la mission confiée à une unité américaine spéciale, créée spécialement pour l'occasion, le 2ème bataillon de Rangers. La Pointe du Hoc a fait l'objet, dans les jours et mois précédents le débarquement, de bombardements massifs. La position, au sommet de la falaise, reste cependant importante, et dure à conquérir.

     

    Convoqué 5 mois plus tôt au Q.G. du général Eisenhower, le Lieutenant-Colonel James Earl Rudder, un ancien fermier du Texas, apprend que le Vème corps de la 1ère armée du général Bradley doit prendre d'assaut le secteur ayant reçu le nom de code d'Omaha Beach. En voyant les photos aériennes de la Pointe du Hoc, il pense d'abord à une blague du commandement Allié en voyant cette batterie allemande, très fortement protégée par des bunkers et d'un rempart de hautes falaises, qu'on lui demande de prendre d'assaut. Mais Bradley, venu lui informer de la mission future, n'est pas là pour rire.

     

    L'assaut initial est prévu à 6 heures 30 et 225 Rangers, sous le commandement du colonel Rudder, participant lui aussi à l'attaque. A 7 heures, soit une demi-heure après l'assaut initial, les Rangers doivent signaler aux bateaux Alliés au large que la Pointe est capturée en tirant une fusée éclairante. Les Alliés doivent alors envoyer 500 Rangers en renfort pour retenir les contre-attaques allemandes et permettre d'attendre les troupes débarquées à Omaha Beach du 116ème régiment d'infanterie américain.

     

    Les Rangers doivent escalader la falaise des deux côtés de la Pointe du Hoc, Ouest et Est, capturer les bunkers et blockhaus qui renferment les pièces d'artillerie allemandes et les détruire. L'horaire doit être respecté si les américains veulent recevoir les 500 Rangers en renfort. Ils seront relevés le 6 juin par les hommes du 116ème régiment d'infanterie américain, accompagnés de chars Sherman, en provenance de Vierville, à l'ouest, au secteur d'Omaha Beach.

     

    Les plages du débarquementSi à 7 heures Rudder n'a pas lancé une fusée éclairante indiquant la prise de la Pointe du Hoc, les 500 Rangers de renforts seront directement envoyés à Omaha Beach, secteur Charlie.

       

    Sur le pont du H.M.S "Ben Machree", à 6 heures du matin, le 6 juin 1944, James E. Rudder se tourne vers ses hommes et dit : "Maintenant écoutez... Rangers ! Montrez leur ce que vous valez... Bonne chance les gars ! Démolissez-les... Départ dans cinq minutes."

       

    Les 225 Rangers, éclaboussés par l'eau et l'écume glaciale, atteint par le mal de mer en partie, chargés de leur équipement, naviguent dans les péniches de débarquement vers les falaises, cachées par la fumée des explosions, des incendies et par l'écran de fumée protégeant l'Armada alliée. Une équipe se chargera de la Pointe de la Percée, à l'est de la Pointe du Hoc, surmontée d'un site radar allemand..

      

    Les plages du débarquement

      

    Mais le courant est fort ; les barges sont déportées vers l'est et, quelques dizaines de mètres avant d'atteindre la falaise, Rudder réalise que la falaise vers laquelle ils se dirigent n'est pas la bonne... Les barges affectées au transport des soldats devant débarquer à la Pointe du Hoc font demi-tour et naviguent en longeant la côté vers l'ouest. Ils arrivent enfin en vue de leur objectif : il est 7 heures. A ce moment, les Alliés sur les bateaux, n'ayant pas vu la fusée éclairante signalant la prise de la falaise, s'imaginent que l'opération est un fiasco total. Les 500 Rangers destinés à renforcer Rudder et ses hommes sont alors dirigés vers la plage d'Omaha, où le débarquement a commencé... 

     

    Les Allemands, de leur côté, ont eu 30 minutes pour se rétablir : rejoindre les bunkers, établir un dispositif défensif, se réarmer... Et ils attendent de pied ferme, armes et grenades avec eux, ces soldats qui s'approchent de leur position. Le courant et les vagues font couler une barge, il n'y a qu'un survivant ; les autres coulent également, entraînés par leur équipement. Les mitrailleuses allemandes crépitent et déversent une pluie de fer qui s'abat sur les barges américaines. Certaines prennent l'eau ; une barge, transportant exclusivement des munitions destinées aux Rangers, explose dans un vacarme étourdissant, projetant des morceaux de toutes sortes à proximité. La première barge touche la plage de galet, côté Est de la pointe : la précipitation empêchera aux Rangers d'escalader la falaise des deux côtés de la Pointe. Les soldats américains s'élancent, découvrant une plage de cinq à six mètres de large déjà creusée par de nombreux trous de mortiers.

       

    Les premiers corps s'abattent sur les galets, tandis que les Rangers lancent, par fusils, des grappins et des cordes pendant que l'artillerie navale les appuie au plus près. Mais l'eau alourdie les cordes et les grappins retombent sur la plage. Certains se décident alors à grimper la falaise avec leurs mains, creusant des marches avec leur dague. Les Allemands lancent des grenades sur la fine bande de plage et l'arrosent avec les mitrailleuses MG.

      

     Les plages du débarquement

    Des échelles de pompiers, installées sur des chalands, permettent à des Rangers d'accéder au sommet, tandis que d'autres y arrivent en grimpant avec la corde qui est restée accrochée et que les Allemands n'ont pas eu le temps de couper. 

     

    Quelques minutes plus tard, les premiers soldats américains se dirigent vers les bunkers et découvrent un espace lunaire, creusé par les bombes. Les Allemands ont disparu mais des tireurs isolés frappent. Ces snipers utilisent les trous creusés par les bombes pour se rapprocher au plus près des Rangers. En 15 minutes, la Pointe est prise et couronnée par les Américains. Mais comble de malheur : les Allemands ont retiré les pièces d'artillerie de 155 mm. Elles ont été remplacées par des pylônes de bois qui ont trompé les avions alliés de reconnaissance !

      

    Une fois la surprise passée, le lieutenant-colonel Rudder* organise la défense du bout de terre qu'il contrôle. Il lance un appel radio, de son poste de commandement derrière un blockhaus de défense contre avions (D.C.A.), vers les navires alliés : "Ici Rudder, le Hoc est sous contrôle... Lourde pertes... J'ai besoin de renforts immédiats !" On lui répond peu après : "Bon boulot. Désolé pour les renforts, ils ont déjà débarqué à Omaha." 

      

    Les pertes sont, en effet, très élevées : sur les 225 Rangers débarqués, 90 sont hors de combat pendant l'escalade de la falaise et la prise de la batterie allemande. Rudder doit faire avec. Les bateaux au large effectuent un tir de barrage autour des zones contrôlées par les Américains. Une patrouille de deux Rangers, découvre environ à 1 kilomètre au sud de la batterie les canons de 155 mm, cachés derrière une haie, en position de tir. Une cinquantaine de soldats allemands sont présents, à environ cent mètres plus loin au sud. Le jeune soldat qui commande la petite patrouille donne ses ordres : son camarade doit fournir un tir très important sur les Allemands tandis qu'il lancera des grenades et détruira les systèmes de visée avec la crosse de son arme. Après avoir réussi cette opération, ils reviennent sur leurs pas pour rendre compte à Rudder de leur découverte et de ce qu'ils en ont fait.

    La nuit tombe et les Allemands organisent une contre-attaque. Ils s'infiltrent à travers les lignes américaines puis sont repoussés par les Rangers.

     

    Mais les munitions s'épuisent et les renforts ne sont toujours pas là. De plus, de nombreux Rangers sont faits prisonniers car, trop peu nombreux, ils ne peuvent offrir une défense solide et sont souvent pris à revers. Une explosion plus forte que les autres se fait entendre : un Rangers vient de faire exploser le dépôt de munitions allemand.

     

    Au petit matin du 7 juin, Rudder fait un nouveau terrible constat : les munitions et vivres sont insuffisants pour contenir ce siège et les effectifs américains baissent. Et le 116ème d'infanterie n'est toujours pas là ! Mais il faut tenir, ce sont les ordres. Le 116ème régiment d'infanterie a rencontré une très forte résistance, à Vierville et sur la route vers la Pointe du Hoc et est retardé. Personne ne connaît la date, l'horaire de leur arrivée pour relever les Rangers.

     

    La défense allemande se concentre à l'ouest de la Pointe, aux alentours du blockhaus de D.C.A. Ouest. Rudder abandonne l'idée de le capturer, ayant déjà perdu 20 soldats américains pour tenter de réduire au silence ce point de forte résistance allemande. Partout ailleurs, de nombreux tireurs isolés blessent, tuent des Rangers.

     

    La deuxième nuit tombe sur la Pointe du Hoc depuis que ce bout de terre appartient à moitié aux soldats américains qui s'y accrochent avec les ongles. Les renforts ne sont toujours pas arrivés, la fatigue gagne (beaucoup n'ayant pas fermé l'oeil depuis deux jours), les munitions et vivres sont pratiquement épuisés et les effectifs sont encore en baisse. Dans le but de mettre un terme à la résistance américaine, les Allemands lancent pas moins de trois contre-attaques sur le secteur tenu par les Rangers. Peu à peu, les points de résistance américains tombent, les combats deviennent des corps à corps sanglants. Au petit matin, le 8 juin 1944, alors que les Allemands lancent ce qui doit être pour eux le coup de grâce, les chars américains de soutien au 116ème régiment arrivent enfin à la Pointe du Hoc avec l'infanterie. Les Allemands s'enfuient et Rudder, blessé, peut enfin souffler, la première fois depuis plus de 48 heures. Les Rangers sont relevés.


    Les plages du débarquement

     

    Après les bombardements La pointe du Hoc ressemble a un "champ lunaire"

     

     

    Sur les 225 Rangers engagés à la Pointe du Hoc, seulement 90 d'entre eux sont encore en état de se battre et beaucoup sont blessés. Les 500 Rangers ayant débarqué à Omaha le 6 juin vers 7 heures 30 ont rencontré une très forte résistance sur la plage. Ils se sont séparés en deux groupes : l'un avec une cinquantaine de soldats qui ont débarqué comme prévu au secteur Charlie (Vierville), l'autre avec les centaines de Rangers restant à l'est d'Omaha Beach devant Colleville, estimant que les soldats avaient plus de chance de survivre à l'est que sur Charlie. En effet, sur la cinquantaine de soldats engagés sur Charlie, moins de dix ont réussi à survivre au débarquement tandis qu'à l'est, une dizaine de Rangers ont trouvé la mort sur les centaines engagés.

       

    Le courage des Rangers sur la plage d'Omaha a été exemplaire et ces hommes, particulièrement sur Charlie, ont ouvert des brèches au prix de pertes incroyablement élevées comme toutes les compagnies américaines sur Omaha.

       

    De nos jours, la devise des Rangers, unité d'élite de l'Armée des Etats-Unis d'Amérique, est "Lead the Way, Rangers !" ("Montrez le chemin, les Rangers !"). Cette devise a été prononcée la première fois par le général Cota sur Charlie, pour encourager ces soldats à aider les Américains de la 29ème division d'infanterie U.S. ayant eux aussi de nombreuses pertes.

      

    Les plages du débarquement

                                    

                Le general Eisenhower rendant visite au general Cota

      

      

      

      

     


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    Omaha Beach

      

    Omaha Beach est le second des deux secteurs de débarquement américains. Longue de 5,9 kilomètres, cette plage est située à 12 kilomètres à l'est d'Utah Beach.

       

    Le 16ème régiment de la 1ère division d'infanterie américaine et le 116ème régiment de la 29ème division d'infanterie américaine sont désignés pour attaquer cette plage, répartie en quatre grandes zones de débarquement. Ils sont nommés, De l'ouest à l'est : "Charlie", "Dog", "Easy" et "Fox". Selon le déroulement de l'attaque de la Pointe du Hoc au même moment, ces précédentes unités peuvent être renforcées par les 2ème et 5ème bataillons de Rangers.

       

      Ces formations militaires évoluent sous le commandement du général de division Leonard T. Gerow, commandant le 5ème corps d'armée américain, et du général Omar N. Bradley, commandant la 1ère armée américaine.

       

    Toute la nuit précédant l'attaque amphibie des Américains sur Omaha, de nombreux bombardiers alliés larguent des centaines de tonnes de bombes sur les défenses de plage allemandes. Mais sur Omaha, la précision des bombardements fait terriblement défaut : handicapés par un très fort brouillard et par les nuages, les bombardiers ouvrent les soutes remplies de bombes quelques secondes trop tôt ou trop tard. Le résultat est catastrophique pour les Alliés : les 13000 bombes larguées manquent leurs objectifs et explosent à l'intérieur des terres, à quelques kilomètres des plages.

       

    Au petit matin, une épaisse fumée due aux bombardements de la nuit cache la côte aux navires alliés. A l'aube, les tirs de l'artillerie navale dirigés vers le mur de l'Atlantique sont tout autant imprécis que les largages des avions bombardiers. Les Allemands sont éprouvés par ces bombardements, mais leurs pertes sont très faibles, autant en vies humaines qu'en matériel. De leur côté, les Alliés voient la côte s'embraser et s'illuminer des mille feux, et ils pensent que les Allemands sont écrasés sous des tonnes de terre.

       

    La première vague d'assaut débarque à 06h36 : 1450 soldats qui sont répartis dans 36 barges à fond plat. La mer est basse et elle découvre les pieux minés installés quelques mois auparavant. En revanche, les assaillants doivent parcourir 500 mètres à découvert avant de pouvoir se mettre à l'abri.

       

    Les Allemands, se tenant prêt à défendre leurs positions, attendent le dernier moment pour ouvrir le feu afin de ne pas dévoiler immédiatement leurs emplacements. Aussitôt que les premières barges touchent la plage, une pluie d'obus et de balles de mitrailleuses s'abat sur les Américains. La première vague d'assaut est en un instant décimée : on estime qu'elle perd dans les premières cinq minutes de l'assaut près de 90% de ses effectifs. Tous les officiers et les sous-officiers sont blessés ou tués et les survivants s'organisent comme ils le peuvent par petits groupes.

      

     

    Quelques instants avant la descente du chaland sur la plage d’Omaha beach.

      

             Les américains qui débarquent à Omaha n'ont pas le soutien des chars amphibies, comme à Utah ou sur les plages anglo-canadiennes. Le 6 juin à 3 heures du matin, 29 chars Duplex Drive amphibies* sont mis à l'eau à près de 18 kilomètres de la plage. Ces chars font partie des deux bataillons de blindés prévus pour débarquer à 06h30 sur Omaha.

     

       

     

    char Duplex Drive amphibie

     

    Le chef d'un des deux bataillons décide de ne pas mettre à l'eau ses chars, car il estime que la houle en mer est trop forte et que les duplex drive ne résisteront pas. Il n'a pas tort : sur les 29 chars mis à l'eau, seuls 3 parviennent à gagner par leur propre moyen le rivage. Les autres couleront dans la Manche.

     
     

    Mais sur la plage, les 270 sapeurs qui doivent ouvrir, en 27 minutes, 16 passages pour permettre aux véhicules et notamment aux chars de traverser au plus vite les 500 mètres qui séparent la mer des positions allemandes, font un travail désespéré. Ils détruisent les défenses de plages, utilisées par les soldats débarqués comme protection, pour ouvrir des passages qui ne serviront pas dans l'immédiat. En restant sur la plage afin d'effectuer leur mission, ils restent à découvert et sont des cibles faciles pour les tireurs embusqués allemands. Au terme des 27 minutes établies par les officiers généraux de nombreuses semaines avant le Jour J, seul un passage était ouvert et une grande partie des sapeurs avaient été tués.

     
     

    Les vagues de débarquement américains se poursuivent et les tirs allemands restent extrêmement nourris. Ces derniers disposent de 17 points de défenses dont 8 points d'appuis infranchissables : murs antichars, champs de mines, nids de mitrailleuses, lance-flammes, abris pour mortiers, canons de divers calibres... De plus, les défenseurs allemands ne sont pas des éléments de la division d'infanterie comme prévu sur les plans. Cette dernière a été remplacée en mai 1944 par la redoutable 352ème division d'infanterie, de retour du front Russe. Un message de la Résistance Française avait été envoyé avant le Jour J par pigeon voyageur à Londres, mais pas suffisamment tôt pour que les autorités soient prévenues.

     
     

    Les troupes débarquées trouvent leur salut derrière le mur antichar situé devant un rebord (qui peut mesurer jusqu'à 185 mètres de large par endroit), lui-même situé au pied du plateau qui domine la plage. Ce mur antichar est d'une hauteur variable mais est suffisamment élevé pour qu'un homme se tienne accroupis sans être repéré par les Allemands situés dans leurs casemates. A l'extrême Ouest de la plage d'Omaha, devant Vierville-sur-Mer, au secteur "Charlie", le mur antichar est remplacé par un rempart naturel formé par des galets. Les soldats américains sont obligés de rester couchés à cet endroit s'ils ne veulent pas être pris pour cible. Mais les obus de mortiers allemands parviennent tout de même à donner la mort derrière cette maigre protection.

     
     

     La plage est jonchée de matériel divers et de corps humains déchiquetés par les balles et les éclats d'obus. Tous ces éléments sont petit à petit rapportés par la marée montante et les blessés situés au milieu de la plage et ne pouvant plus bouger sont condamnés à mourir par noyade si personne ne leur vient en aide. Les soldats américains sont tous mélangés et personne n'a véritablement débarqué à l'endroit prévu. En effet, les conducteurs des péniches d'assaut estiment qu'il vaut mieux débarquer les hommes à un endroit où le feu se fait moins dense, plutôt que de les faire respecter un simple plan et de les envoyer à une mort plus que certaine. Les artilleurs allemands font régulièrement mouche et détruisent de nombreuses barges avant mêmes qu'elles n'atteignent le rivage.

     

    Les survivants des cinq premières vagues d'assaut tentent de survivre à l'enfer. Les snipers allemands tirent sur les officiers américains et sur ceux qui semblent vouloir prendre les choses en mains, les mitrailleuses crachent depuis les bunkers et les points fortifiés un déluge de métal qui est croisé par d'autres mitrailleuses, les canons et les mortiers font exploser des véhicules qui ont réussi à débarquer... Tout mouvement, toute percée semble impossible.

     
     

    Vers 9h30, les choses commencent à évoluer sur Omaha, principalement à l'est de la plage, aux environs du secteur Fox, où les tirs sont moins denses qu'à l'ouest d'Omaha. Un groupe d'américain évolue alors vers l'est en direction de la ville de Port-en-Bessin afin d'effectuer la jonction avec les troupes débarquées britanniques, distantes de près de 16 kilomètres.

     
     

    Il est 10 heures. Voici près de trois heures et demie que les forces américaines piétinent sur Omaha Beach : quelques hommes des 1er, 2ème et 3ème bataillons du 16ème régiment de la 1ère division d'infanterie, tentent une sortie. Ils se sont regroupés et forment une force de près de 200 unités, ce qui relève du miracle. Profitant d'un épais nuage de fumée provenant de l'incendie du plateau causé par les bombardements alliés, les soldats américains progressent, parfois même avec des masques à gaz sur leur visage pour se protéger.

     
     

     Le général Bradley, situé sur le pont du croiseur USS Augusta, observe avec ses jumelles l'évolution de la bataille. Les rapports de la Marine sont catastrophiques : les pertes sont monstrueusement élevées. Bradley pense même, durant un instant, interrompre le ballet des renforts vers Omaha et de les rediriger vers Utah dont les rapports sont bien meilleurs. Mais il se persuade que la seule chance pour les Alliés de capturer cette plage est d'envoyer encore et encore de très nombreux renforts : les Allemands devront bien plier à un moment ou à un autre sous le poids de l'immense machine de guerre américaine.

     
     

                   Le géneral Bradley (deuxième à gauche avec les lunettes) à bord de l'Augusta.

     

    Cette réaction fait face à la probabilité d'un renforcement des troupes allemandes alors que les Américains piétinent toujours sur la plage. Si les troupes ennemies sont renforcées en hommes et en munitions pensent les soldats alliés sur Omaha Beach, il sera impossible de tenter une vaste percée.

       

    Mais ces renforts allemands ne viennent pas : les généraux du 3ème Reich sont mal informés de la situation et ils n'estiment pas nécessaire d'envoyer immédiatement des moyens lourds vers les plages.

       

    Sur la plage, les véhicules qui ne sont pas encore détruits par les canons allemands ne peuvent pas évoluer au milieu d'un désordre épouvantable : les morts et les blessés jonchent le sable de Normandie, des carcasses de véhicules brûlent, des casques, des armes, des cartouchières, des habits sont abandonnés et donnent ainsi aux hommes qui se battent sur Omaha un avant-goût de l'enfer plus que réaliste.

       

     Les officiers généraux de l'armée américaine s'inquiètent : la silhouette de la  défaite plane sur Omaha. Le Major General Clarence Huebner, commandant la 1ère division d'infanterie, demande à l'artillerie navale d'appuyer au plus près les fantassins. Certains navires alliés s'approchent à près de 800 mètres de la plage pour tirer presqu'à bout portant sur les points fortifiés allemands qui continuent de vomir des balles et des obus sur les assaillants qui fourmillent sur la plage.

       

    Vers 11 heures, les percées vers le plateau se multiplient et des centaines de soldats, engourdis par le bruit et le froid, se ruent à l'assaut des positions allemandes dominant la plage et toujours actives. Alors que les débarquements de véhicules sont interrompus, des centaines de fantassins mettent pied sur la plage désormais appelée : bloody Omaha ou Omaha la sanglante. Le 18ème régiment d'infanterie, fraîchement débarqué sur le secteur "Easy", gagne le plateau et presse en direction du village de Colleville-sur-Mer dans lequel le 16ème régiment d'infanterie combat déjà.

       

    Les positions allemandes dominant le rivage sont capturées une par une à revers et peu à peu, en début d'après-midi, le vacarme assourdissant cesse sur Omaha. Les véhicules sont ensuite à nouveau autorisés à débarquer, car les sapeurs ont dégagé 5 autres sorties ce qui porte à 6 au total le nombre de sorties créées, sur les 16 prévues au préalable.

       

    En fin d'après-midi, la plage est sous contrôle, mais régulièrement des tireurs embusqués allemands ouvrent le feu sur les troupes débarquant ou sur les blessés regroupés et attendant leur évacuation vers l'Angleterre. En début de soirée, la route côtière reliant Vierville-sur-Mer, Saint-Laurent-sur-Mer et Colleville-sur-Mer est atteinte par différents groupes américains, notamment des 115ème et 116ème régiments de la 1ère division d'infanterie. La tête de pont qui jusqu'alors était de 5,9 kilomètres de long, soit la longueur totale d'Omaha Beach, représente à ce moment une ligne de front de 9 kilomètres de long et 3 kilomètres de large.

      

    Au soir du 6 juin 1944, près de 30 000 hommes et femmes sont débarqués sur Omaha Beach. 2500 soldats américains ont perdu la vie, ont été blessé, sont portés disparus ou ont été fait prisonnier dans les premières heures de l'assaut. Le 6 juin à 24 heures, on dénombre près de 3000 américains tués. La tête de pont est extrêmement fragile et les Alliés sont en position de faiblesse à Omaha : la moindre contre-attaque massive avec blindés de la part des Allemands peut brusquement mettre en péril le bon déroulement de l'opération Overlord. Les prochaines 24 heures seront, au sud et sur les flancs d'Omaha, décisives.

      

      

    2 juin 2004, Normandie, France. En tenue militaire, Pat Brown, Américain de Virginie-Occidentale, essuie des larmes sur la plage d'Omaha Beach, en se souvenant de parents morts lors du Débarquement allié 60 ans auparavant, pendant la Seconde Guerre mondiale.

     

     


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    Utah Beach

      

      

    Utah Beach est le premier secteur des deux zones de débarquement américaines. Cette plage a été voulue par le général anglais Bernard Montgomery qui souhaitait que soit établit une tête de pont directement dans le Cotentin, afin que la capture de Cherbourg et de son port en eau profonde soit plus rapide.

       

    Deux secteurs de plages sur Utah sont désignés : Uncle Red et Tare Green, situés entre le village des Dunes-de-Varreville au nord et La Madeleine au sud. Ces plages sont protégées par la 709ème division d'infanterie allemande qui dispose de 7 points d'appui et de 20 batteries. Deux batteries d'artillerie, situées à Montebourg et Saint-Marcouf, menacent la côte de leur feu, mais également le large, les canons de ces deux fortifications ayant une portée de près de 30 kilomètres.

       

     C'est la 7ème armée du Major General J. Lawton Collins, composée des 8ème, 22ème et 12ème régiments d'infanterie de la 4ème division d'infanterie américaine et sous les ordres du général Omar C. Bradley, commandant la 1ère armée américaine, qui doit se lancer à l'assaut d'Utah Beach le Jour J afin de capturer les secteurs de plage, d'y établir une solide tête de pont et d'effectuer dans un premier temps la jonction avec les troupes parachutistes des 82ème et 101ème divisions aéroportées américaines.

      

    L'assaut doit se faire tôt le matin, à 6 heures 30, un horaire qui correspond à un coefficient de marée très faible, les défenses de plages installées par les Allemands étant alors à marée basse découvertes. Ainsi, les soldats du génie peuvent dégager des brèches sur la plage afin de faire débarquer les renforts suivants les premières vagues d'assaut.

     
     

    Le mardi 6 juin, à 3 heures du matin, la flotte U (Utah) arrive au large des secteurs de plage du Cotentin et mouille à environ 18 kilomètres de la côte, une distance qui limite l'efficacité des batteries allemandes.

      
     

    Le jour se lève à 5 heures 58 exactement, 28 minutes après le début du bombardement des positions allemandes par les navires alliés. Ce déluge de feu fait lui aussi suite à un bombardement des côtes du Calvados et du Cotentin, par des avions bombardiers alliés qui avaient pour objectif le mur de l'Atlantique.

     
     

    Les soldats américains de la 4ème division d'infanterie qui se sont placés dans des barges de débarquement assistent à ces bombardements qui labourent le sol français et qui emplissent le ciel d'immenses panaches de fumée. Même si beaucoup d'entre eux souffrent d'un terrible mal de mer, ils sont heureux de voir les bunkers qu'ils doivent attaquer, quelques minutes plus tard, voler en poussière.

      

    Deux escadrons de chars duplex drive sont mis à l'eau à 3 kilomètres du  rivage et doivent rejoindre les secteurs de plage par leurs propres moyens grâce à deux hélices et une jupe de caoutchouc qui leur permet de naviguer vers leur objectif. Ils s'approchent en deux vagues d'assaut de la plage (la première composée de 12 chars D. D. et la seconde de 16) et lorsque les Allemands se réorganisent après le terrible bombardement allié qui s'arrête tout juste, ils découvrent des chars américains sortants de l'eau et tirant sur leurs casemates.

    La première vague d'assaut américaine débarque aussitôt après afin d'appuyer l'action des chars et pour capturer les bunkers et blockhaus d'Utah Beach.

     
     

    Pendant les premières minutes du débarquement de la 4ème division d'infanterie américaine sur Utah Beach, les tirs allemands sont nourris mais en grande partie peu précis et peu à peu, les mitrailleuses légères et lourdes allemandes se taisent pour laisser la place aux explosions aléatoires mais meurtrières des canons à longue distance des défenseurs de la 709ème division d'infanterie allemande.

     
     

    Ces canons tirent depuis des positions situées quelques kilomètres à l'ouest de la plage de débarquement et sont camouflées de manière à ce que les avions alliés qui patrouillent dans le ciel Normand ne les repèrent pas.

     
     

    Très rapidement, la plage est capturée. La marée est basse et découvre les défenses de plages sur une distance de 500 mètres entre les dunes et la mer. La cinquième et dernière vague d'assaut débarque une demi-heure après l'Heure H. Une heure après l'Heure H, à 7 heures 30, les soldats du génie ont ouvert des brèches à travers les obstacles de plage pour que les péniches de débarquement approchent sans encombre.

      

    Le général de brigade américain Théodore Roosevelt, fils du premier président des Etats-Unis d'Amérique portant ce nom, débarque avec la première vague d'assaut. Il réalise très vite, après avoir discuté avec les membres d'état-major de la 4ème division d'infanterie fraichement débarqués, que le courant marin a déporté les péniches d'assaut et que les soldats américains débarquent 2 kilomètres au sud du point initialement prévu sur le plan d'invasion. En effet, ils ne se trouvent pas au nord de la Madeleine, comme convenu, mais bien au sud de ce village, face au point fortifié allemand W5.

       

    Le point faible de cette nouvelle plage est qu'à cet endroit une seule route permet de gagner l'intérieur de terre à partir des dunes alors que qu'au nord, quatre routes permettent d'évacuer la plage et de laisser la place aux renforts. La question est posée : les renforts débarqueront-ils sur la plage prévue par le plan où débarqueront-ils au sud du village de la Madeleine ? Roosevelt indique que les renforts doivent suivre les troupes d'assaut quel que soit le point de débarquement.

    Dans le feu de l'action sur Utah Beach

    En revanche, le point fort de cette plage est que la résistance est moindre qu'au nord et toutes les tentatives de percées vers les plages initialement prévues sont repoussées par les forces allemandes, appuyées par les tirs des batteries de la Kriegsmarine à Montebourg et Saint-Marcouf. Roosevelt décide d'avancer à l'intérieur des terres en empruntant cette seule route dont il dispose, malgré les risques d'encombrements qui menacent. En effet, 30 000 soldats américains et 3 500 véhicules doivent être débarqués dans la journée sur Utah Beach et le simple chemin de campagne, lancé entre les terrains inondés par les Allemands, semble insuffisant pour supporter un tel effectif.

      

    Pendant ce temps, les chars américains sur la plage attendent que les artificiers du génie militaire détruisent les murs antichars, avant de poursuivre leur progression. Deux heures après l'Heure H, à 8 heures 30, ils traversent la dune et accélèrent vers l'intérieur des terres.

    Si les tirs sur les plages sont devenus rares, les explosions de mortiers et de l'artillerie allemande continuent à tuer. Ce bombardement désespéré de la part des Allemands continuera jusqu'en fin de soirée.

       

     En fin de journée à Utah Beach, le 6 juin 1944, 1 700 véhicules ont débarqué ainsi que près de 23 250 soldats américains. Le bilan des pertes atteint le chiffre de 197 tués et 60 disparus.

       

    Les chars amphibies ont fait leurs preuves sur cette plage, en étant appuyés par l'infanterie et en l'appuyant lors de la progression à l'intérieur des terres. Les Allemands ont été impressionnés de voir débarquer des chars, ce qui a sérieusement entamé leur moral et a donc réduit leur valeur combattante. 28 des 32 chars prévus pour l'assaut de la première vague ont réussi à débarquer, nettoyant les points forts allemands avec une forte puissance de feu.

       

    En fin de journée, les troupes débarquées effectuent leur jonction avec les troupes parachutées des 82ème et 101ème Airborne Division américaines. Le débarquement sur le secteur d'Utah Beach est le plus réussi des cinq secteurs de plages prévus pour l'invasion le 6 juin 1944.

     

     


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