• Sword Beach

      

    Sword Beach représente le troisième et dernier des secteurs de débarquement britanniques. La zone de Sword, à 5 kilomètres à l'est de Juno Beach, est située entre les localités de Saint-Aubin à Ouistreham, et représente le flanc est de l'invasion alliée en Normandie.

       

    Ce sont donc les Britanniques de la 8ème brigade (appartenant à la 3ème division d'infanterie) et des Commandos (numéros 4, 6, 8, 10, 41 et 45) de la 1ère brigade des services spéciaux (dont le Commando numéro 4 du bataillon des 177 fusiliers marins français commandé par le commandant Kieffer) qui débarqueront sur Sword Beach. Ces forces alliées évoluent sous les ordres du 1er corps d'armée, commandé par le Lieutenant General britannique John Crocker. La plage est divisée en quatre grands secteurs dénommés, d'Ouest à l'est : "Oboe", "Peter", "Queen" et "Roger". Les plages de Sword sont défendues par les hommes de la 716ème division d'infanterie allemande, composée de 29 compagnies et armée de 500 mitrailleuses, 50 mortiers et 90 canons de divers calibres.

       

    Cet assaut est précédé, comme sur les autres plages de l'invasion, d'un bombardement aérien puis d'un bombardement naval, deux heures avant le début du débarquement, qui doit commencer à 7 heures 25. Sur Sword Beach, comme sur Gold et Juno, des hommes-grenouilles sont chargés de dégager, 20 minutes avant l'Heure H, plusieurs accès à la plage, en déplaçant ou en supprimant des éléments des défenses de plage, afin de faciliter la navigation des engins de débarquement.

       

    Ce sont les chars d'assaut spéciaux, 25 au total, dénommés "funnies", qui sont chargés de débarquer en premier, avant l'infanterie. Malgré une navigation rendue difficile à cause d'une houle très forte, les embarcations atteignent à l'heure prévue la plage. Les tirs allemands sont nourris, et les obus de mortiers explosent à proximité d'unités, blessant ou tuant les assaillants.

       

     Lorsque l'infanterie commence à débarquer, les chars ont déjà détruit certains points d'appuis allemands, mais les Britanniques évoluent difficilement entre le rivage et la ligne de maisons directement en bordure de la plage, à la fois en raison des tirs des défenseurs et des défenses de plage, très nombreux sur un espace compact. La marée montante réduit encore l'aire de la plage qui petit à petit, se retrouve presque totalement encombrée de matériel divers, de véhicules détruits, de cadavres.

       

    Lorsque le Commandant (Lord) Lovat (à gauche avec la moustache) débarque, il est accompagné de son piper, Bill Millin, un joueur de cornemuse qui avant la guerre était à son service dans le château du Lord. Pendant le trajet du navire à la plage, Lovat dit à Millin, qui avait emporté son instrument et qui n'avait pas arrêté d'en jouer dans sa base militaire en Angleterre : "Fais-nous Highland Laddie".

     
     

    Et le piper s'exécute : lorsqu'il atteint sol Normand, il entame le morceau bien connu et la mélodie parvient même aux oreilles des Allemands, si l'on en croit le vétéran Maurice Chauvet, du 1er Bataillon Fusiliers Marins, témoin de la scène alors que lui aussi débarque sur Sword : "brusquement, quand Millin a commencé à jouer, les Allemands se sont arrêtés de tirer quelques secondes, ils n'en croyaient pas leurs yeux... et leurs oreilles !"

     
     

    Les assaillants se protègent derrière la dune ou le mur antichar bordant la route, se regroupent, traversent les lignes de fils de fers barbelés sous le feu des derniers points de résistance allemands, encore actifs sur la plage, et investissent l'intérieur des terres, appuyés au plus près par les chars amphibies et les "funnies".

     
     

    Les troupes débarquées doivent, après avoir contrôlé les différents points fortifiés allemands, s'emparer des villages environnants avant de poursuivre vers la ville de Caen qui doit être capturé dans la journée du 6 juin : vers 9 heures 30, les fantassins britanniques du 1er South Lancs pénètrent dans Hermanville et s'y heurtent à des poches de résistance allemandes.

      

    Ce n'est qu'aux alentours de midi que la plage est nettoyée de ses encombres  et que suffisamment de brèches sont ouvertes pour permettre un désengagement rapide des renforts continuant à débarquer. Les troupes du premier assaut accélèrent vers l'intérieur : Ouistreham et son fameux casino (qui, cela soit dit en passant, ne ressemble en rien à l'image donnée dans le film Le Jour le plus long) sont capturés en matinée, mais un fortin dans la ville résiste aux attaques franco-britanniques. La place ne sera enlevée que trois jours plus tard.

      

    Les Allemands sont désorganisés et n'opposent en grande majorité qu'une très faible résistance aux forces débarquées. Les troupes franco-britanniques, qui font route vers le sud, voient leur progression ralentie par des tireurs isolés, des "snipers", qui sont camouflés dans des trous individuels bordant les routes. Lord Lovat rejoint comme convenu les troupes aéroportées de la 6ème division britannique aux ponts de Bénouville (Pegasus Bridge) et de Ranville qu'il atteint à midi. La 3ème division d'infanterie britannique compte, à la fin de la journée, près de 630 victimes, des soldats tués ou blessés. 28845 hommes et 2603 véhicules appartenant à cette même division sont à pied d'oeuvre le 6 juin à 24 heures.

      

    Au soir du 6 juin 1944, les Britanniques disposent à l'ouest de l'Orne d'une tête de pont profonde de près de 8 kilomètres, jusqu'au village de Biéville-sur-Orne, situé à peine à 5 kilomètres de Caen. A l'est de l'Orne, divers points de résistance de la part des parachutistes de la 6ème division Airborne sont à signaler, au sud de Franceville et autour du village de Varaville.

      

    Les troupes débarquées ont fait leur jonction avec les divisions aéroportées ; elles ont traversées les deux ponts capturés dans les premières heures du 6 juin par les hommes du Major John Howard pour établir plusieurs points fortifiés, au sud du village de Ranville jusqu'aux limites Ouest de la forêt de Bavent.

       

    La jonction avec les troupes canadiennes débarquées à Juno Beach n'est pas encore réalisée par les Commandos numéros 8 et 41 qui se battent dans Lion-sur-Mer. La réalisation de cette jonction ce sera, avec la capture de la ville de Caen, l'un des objectifs majeurs pour les troupes britanniques, afin de protéger la tête de pont fraîchement installée pour assurer la bonne continuation de l'invasion alliée en Normandie.

     


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