•  

    09:45
    - Fin du second tir de barrage sur Omaha Beach.

    09:55
    - La 352ème division d'infanterie allemande signale que tous les contacts radio avec le 916ème régiment de grenadiers sont rompus.

    10:00
    - Omaha Beach : 2 destroyers américains s'approchent à moins de 1 km du rivage pour appuyer au plus près les groupes isolés qui tentent de sortir de la plage.

    - Omaha Beach : environ 200 soldats du 1er Bataillon du 116ème Régiment (29ème division d'infanterie US) ont escaladé la falaise et atteignent Vierville-sur-Mer.

     

    Equipement d'un soldat de la 29ème division d'infanterie US.

      

    - Omaha Beach : le point fortifié Wn 64 est réduit au silence par les assaillants américains.

    - Le général Marcks prend la décision de contre-attaquer avec la 21ème Panzer Division.

    - Le général Edgar Feuchtinger reçoit l'ordre de contre-attaquer avec ses chars le long de la rivière de l'Orne face aux parachutistes britanniques de la 6th Airborne Division.

       

      

    10:12
    - Omaha Beach : le poste de commandement du 726ème régiment de grenadiers reçoit le message suivant en provenance du poste de résistance Wn 62* : "le Wn 60 tient toujours, le Wn 62 est encore action avec une mitrailleuse, mais la situation est critique. Des éléments des 1ère et 4ème compagnies contre-attaquent."

    Travail sur le WN62, devant un des canons de 75mm

    - Le 914ème régiment de grenadiers rend compte que de nombreuses embarcations ennemies ont pénétré le canal de Carentan mais n'ont pas encore commencé les opérations de débarquement.

      

    10:15
    - Omaha Beach : au point de défense Wn 62, près de Colleville-sur-Mer, les deux canons de 76,5 mm sont détruits en même temps par l'artillerie navale.

    - Omaha Beach : Le 916ème régiment de grenadiers rend compte qu'entre 60 et 70 barges sont en train de débarquer des soldats devant le WN 65 à Saint-Laurent-sur-Mer. Les troupes allemandes de la Pointe du Hoc ne répondent plus aux appels radio.

    10:25                     
    - Omaha Beach : trois chars sont signalés par le 916ème régiment de grenadiers à l'ouest du WN 38.

    10:30
    - A l'ouest de Utah Beach, les parachutistes américains de la Dog Company (505ème PIR) engagent le combat à proximité de la localité de Neuville-au-Plain.

    - Omaha Beach : les deux canons de 75 mm de la Pointe de la Percée, à l'origine de nombreuses destructions, sont mis hors de combat par le destroyer McCook.

    - Omaha Beach : le point fortifié Wn 65, à la jonction entre les secteurs de plage Easy Green et Easy Red et protégeant la sortie E1 est réduit au silence par les soldats américains.

    - Le général Feuchtinger reçoit l'ordre de déplacer sa 21ème Panzerdivision à l'ouest du canal de l'Orne, et de l'engager au nord de la ligne Bayeux-Caen.

    11:00
    - La station radio de la Pointe de la Percée est attaquée par le destroyer Thompson au large d'Omaha, qui tire des obus de 127 mm.

    - Pointe du Hoc : la 3ème compagnie du 726 régiment de Grenadiers signale à l'état-major de la 352ème division d'infanterie : "L'ennemi, avec un effectif de 2 compagnies, a investi le point d'appui de la Pointe du Hoc. Il tire depuis des navires au large des obus spéciaux munis d'échelles dans la falaise, avec lesquelles l'obstacle peut être escaladé."

    - Gold Beach : 7 sorties de plage ont été dégagées.

    11:12
    - Omaha Beach : le 914ème régiment rend compte que le WN 60 tient toujours tandis que le WN 61 est tombé et que le WN 62 est dans une situation critique même s'il dispose encore d'une mitrailleuse. Les rescapés des 1er et 4ème bataillons préparent une contre-offensive pour reconquérir le WN 61.

    11:20
    - Omaha Beach : des éléments du 5ème bataillon de Rangers ont atteint la localité de Surrain (Sud de Colleville-sur-Mer).

     

    11:27
    - Omaha Beach : le 916ème régiment de grenadiers rend compte que les assaillants tiennent les hauteurs de la plage de Saint-Laurent-sur-Mer. Le commandant de la 352ème division d'infanterie donne à nouveau l'ordre de "contre-attaquer pour rejeter l'ennemi à la mer".

    11:45
    - Omaha Beach : le 1er bataillon du 18ème régiment d'infanterie (1ère DI américaine) a débarqué.

    11:58
    - Le 726ème régiment de grenadiers signale que trois barges de débarquement ont été coulées dans le port de Port-en-Bessin.

    12:00 
    - Utah Beach : les 4 routes de sorties (Causeway en anglais) de plage sont aux mains des parachutistes de la 101st Airborne Division

    - Utah Beach : le 2ème bataillon du 8ème RCT entre dans Poupeville.

    - Pointe du Hoc : les 6 derniers défenseurs du poste d'observation du point d'appui se rendent aux Rangers américains.

    - Pointe du Hoc : le colonel Rudder transmet en morse le message "Arrivés à la Pointe du Hoc. Mission achevée. Avons besoin urgent munitions et renforts. Beaucoup de pertes."

    - Omaha Beach : par manque de munition, la batterie de Houtteville (à 4 500 mètres de la plage, près de Colleville-sur-Mer) refuse d'exécuter un ordre de tir par salves contres les péniches de débarquement en approche. Les canons de 105 mm ne tirent que pièce par pièce.

    - Environ 85 résistants français sont abattus à la prison Caen par la Gestapo, faute d'avoir pu être déplacés.

    - Churchill prononce son discours devant la Chambre des Communes, informant les députés britanniques de la libération de Rome et de début du débarquement.

    12:14
    - Omaha Beach : les Américains ont atteint l'Eglise de Colleville-sur-Mer.

    12:23
    - Omaha Beach : le 18ème régiment de la 1ère division d'infanterie US escalade la falaise et se dirige vers Colleville-sur-Mer.

     


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  •  

    12:40
    - Omaha Beach : le 726ème régiment de grenadiers rend compte que la sortie Sud de Colleville-sur-Mer a été atteinte par les Américains et que de nombreux chars ont été stoppés par les fossés antichars.

    13:00 
    - Pointe du Hoc. Le colonel Rudder  (voir photo ci-contre) reçoit la réponse à son message de 12:00 : "pas de renfort possible. Tous les Rangers débarqués à Omaha".

    - Omaha Beach : Le général Bradley apprend la percée de quelques groupes de soldats au sommet des falaises.

    - Omaha Beach : le point fortifié Wn 72 (Vierville-sur-Mer, secteur Dog Green) est réduit au silence).

    - Sword Beach : les hommes du 1er Suffolk Regiment enlèvent le point fortifié Morris situé à Colleville-Montgommery (à l'époque Colleville-sur-Orne).

    13:30 
    - Bombardement aérien de la ville de Caen.

    - Omaha Beach : Le général Omar Bradley, sur le navire amiral Augusta, reçoit le rapport suivant : "Troupes auparavant stoppées sur plages Easy Red, Easy Green, Fox Red, progressent sur hauteurs derrières plages".

    13:41
    - Omaha Beach : le 726ème régiment de grenadiers signale que les Allemands sont à nouveau maîtres de Colleville-sur-Mer.

    - Omaha Beach : la résistance allemande devant les plages de Dog Green, Easy Green, Easy Red et White Red a cessé.

    14:00
    - Pointe du Hoc : des défenseurs allemands appartenant au 84ème régiment d'infanterie abandonnent le point d'appui sur son flanc ouest.

    14:13
    - Omaha Beach : destruction par le destroyer USS Harding du clocher de l'Eglise de Vierville-sur-Mer supposé contenir des observateurs d'artillerie allemands.

    14:25
    - La localité de Périers, au sud de Sword Beach, est libérée par les chars du Staffordshire Yeomanry après de violents combats.

    14:30
    - Une barge de sauvetage est mise à l'eau par le navire USS Barton afin de porter secours aux Rangers blessés de la Pointe du Hoc (mais le tir de barrage allemand l'empêche d'y accéder).

    14:35
    - Juno Beach : Le général Keller donne une conférence de presse dans un verger près de Bernières.

    14:58
    - Omaha Beach : le 352ème régiment d'artillerie rend compte que le village de Colleville-sur-Mer est à nouveau tombé aux mains de l'ennemi.

    15:00 
    - Omaha Beach : deux destroyers américains s'approchent du rivage pour appuyer au plus près les troupes débarquées.

    - Omaha Beach : Le 916ème régiment de grenadiers contre-attaque les unités avancées américaines situées entre les WN 62a, 62b et 64.

    - Le général Marcks demande au colonel von Oppeln-Brokinoswski de contre-attaquer avec la 21ème Panzerdivision : "du succès de votre contre-attaque dépend le sort de l'Allemagne et du conflit."

    15:26
    - Omaha Beach : échec de la contre-attaque allemande du 916ème régiment de grenadiers à Colleville-sur-Mer.

    15:30 

     

    - Omaha Beach : Hein Severloh, dernier défenseur du point de défense Wn 62, abandonne son poste après avoir tiré 12 500 coups avec son fusil K98* et sa mitrailleuse MG 42*.

     

     

     

     

     Hein Severloh 

      

    K98 Mauser

    MG 42

      


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  •  

    15:45
    - Sword Beach : les hommes et les chars du 2ème bataillon East Yorkshire Regiment et du 13/18th Hussars enlèvent le point fortifié Fort Sole.

    16:00 
    - Contre-attaque allemande en direction du pont du lieu-dit La Fière, à 3 km de Sainte-Mère-Eglise, défendu par les parachutistes américains de la Able Company, 505th PIR de la 82nd Airborne.

    - Omaha Beach : le premier char Sherman* américain parvient à la route reliant par une vallée la plage à Colleville. Il est alors détruit par une pièce anti-char.

     

     

    - Le point fortifié allemand Wn 35 au Hamel est sous contrôle du 1er bataillon du Royal Hampshire.

    - Bombardement aérien de la ville de Caen. Bombardement de la batterie allemande au Mont-Canisy par 37 appareils Marauder, qui larguent 61 tonnes de bombes sur le site.

    - Contre-attaque allemande dans la localité de Périers au sud de Sword Beach.

    - Le Shropshire Regiment libère la localité de Biéville au sud de Sword Beach, alors que son appui blindé des chars du Staffordshire atteint Blainville.

    - Le Maréchal von Rundstedt reçoit l'autorisation d'engager ses deux divisions blindées.

    17:00 
    - Omaha Beach : Le général Clarence Huebner (voir ci contre)débarque sur le secteur de plage Easy Red.

    - Omaha Beach : le clocher de l'Eglise de Saint-Laurent-sur-Mer, qui contient des tireurs d'élite allemands, est détruit par l'artillerie américaine.

    - Omaha Beach : le point de résistance situé le plus à l'ouest d'Omaha, le Wn 73, est réduit au silence par des hommes du 5ème bataillon de Rangers et du 116ème Régiment (29ème division d'infanterie).

    17:10 
    - Le 916ème régiment de grenadiers informe le quartier général de la 352ème division d'infanterie que le village de Saint-Laurent-sur-Mer est tombé aux mains de l'ennemi.

    17:30 

    - Le discours du général de Gaulle ("La bataille suprême est engagée !") est diffusé sur la BBC.

    - Contre-attaque des blindées allemands menée par le colonel von Oppeln-Brokinoswski en direction de la localité de Biéville visant à repousser les soldats canadiens.

    - Contre-attaque des blindés allemands menée par le Major von Gottberg en direction de la localité de Biéville visant à repousser les soldats canadiens.

    18:00 
    - Le bâtiment de guerre français Georges-Leygues ouvre le feu sur la batterie de Longues-sur-Mer, à l'ouest de Gold Beach (qui venait d'attaquer les navires alliés) et plonge le site dans le silence.

    - Juno Beach : à Saint-Aubin-sur-Mer, les derniers défenseurs allemands des installations côtières dans le secteur Nan Red se rendent.

    - Sword Beach : les hommes du second bataillon du East Yorkshire Regiment enlèvent le point fortifié Daimler à Ouistreham.

    18:10 
    - Omaha Beach : le 915ème régiment de grenadiers rend compte qu'il a contourné les Américains par l'arrière au niveau du château de Colleville-sur-Mer et que ses blessés ne peuvent plus être évacués.

    18:25
    - Pointe du Hoc : Le général Dietrich Kraiss*, commandant la 352ème division d'infanterie, signale à l'officier en charge du 916ème régiment de Grenadiers que "la 1ère compagnie du 914ème régiment de Grenadiers doit contre-attaquer au niveau de la Pointe du Hoc pour résoudre la situation. Des détachements du point d'appui de Le Guay doivent également attaquer depuis l'est."

    18:30 
    - Omaha Beach : le 26ème régiment d'infanterie (1ème division d'infanterie US) commence à débarquer.

    18:54
    - Le destroyer USS Harding bombarde à nouveau le clocher de l'Eglise de Vierville-sur-Mer. Fin du tir à 18 heures 57.

     


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  •  

    19:00 
    - Omaha Beach : dans la localité de Colleville-sur-Mer, des combats violents s'engagent entre les troupes américaines débarquées et les défenseurs allemands.

    19:25
    - Pointe du Hoc : les Allemands ont lancé une contre-offensive à l'est avec des éléments du centre de soutien Le Guay.

    19:35
    - Le destroyer USS Harding bombarde à nouveau le clocher de l'Eglise de Vierville-sur-Mer pendant deux minutes ainsi que la zone située à proximité de l'Eglise. Des obus tombent sur le château de Vierville-sur-Mer.

    19:37
    - Nouveau bombardement par le destroyer USS Harding* du clocher de l'Eglise de Vierville-sur-Mer pendant moins de deux minutes ainsi que la zone située à proximité de l'Eglise.

     

    le destroyer USS Harding 

    19:40
    - Pointe du Hoc : Le général Kraiss est informé de la progression allemande, et "la 9ème compagnie du 726ème régiment de Grenadiers a encerclé l'ennemi par l'est et le sud."

    - Omaha Beach : tir de barrage allemand sur la plage dans le secteur de Colleville-sur-Mer, où les opérations de débarquement se poursuivent. Quelques pertes au sein des troupes américaines.

    19:45

    - Pointe du Hoc : le 916ème régiment de Grenadiers signale le "largage de parachutistes près du point d'appui Le Guay".

    20:00
    - 6 chars allemands font une percée jusqu'à Lion-sur-Mer où ils observent les opérations de débarquement avant de rebrousser chemin.

    - Les troupes First Suffolk Regiment enlèvent après de féroces combats le point fortifié Hillman, défendu par les hommes du 736ème Régiment de Grenadiers, situé au sud de Sword Beach.

    - Les commandos français du 1er BFM atteignent la localité de Le Hauger.

    20:15
    - La position allemande Hillman est enlevée par les hommes du Staffordshire, après de durs combats.

    21:00 
    - La 6ème brigade du général Kindersley se pose avec 256 planeurs dans la zone d'atterrissage de Ranville (Opération Mallard).

    - 32 planeurs Horsa du 434th Troop Carrier Group US atterrissent dans le Cotentin à proximité de Hiesville.

    - Attaque de 3 compagnies de la 21ème Panzer Division, commandée par le général Feuchtinger, au sud de Juno Beach : c'est un échec.

    - Pointe du Hoc : 24 Rangers de la compagnie A du 5ème bataillon ayant débarqué sur Omaha Beach accèdent au point fortifié de la Pointe du Hoc.

    21:30 
    - Le Maréchal Rommel arrive à son poste de commandement après un voyage en voiture de près de 800 kilomètres.

    21:45
    - Omaha Beach : des tirs de canons d'artillerie en provenance du sud-est et de la zone de Maisy sont signalés.

    22:30 
    - Bombardement aérien de la ville de Caen.

    - Libération après de durs combats de la localité de Tailleville, défendue par le 736ème Régiment de Grenadiers.

    - Les hommes du 1er Bataillon Royal Hampshire libèrent la localité d'Arromanches.

    23:00 
    - Pointe du Hoc : une contre-attaque menée par 40 soldats allemands appartenant aux 1er et 914ème régiments de la 352ème division d'infanterie est lancée contre les Rangers à la Pointe du Hoc.

    - Omaha Beach : le major Tegtmeyer signale par radio au colonel Ficchy que rien n'est en place pour évacuer les blessés et quelque chose doit être entrepris.

    23:30 
    - Pointe du Hoc : Le général Kraiss rend compte au général Marcks que "la contre-attaque de la 1ère compagnie du 914ème régiment de grenadiers est encore en cours".

     


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  •  Les îles Saint-Marcouf

    Lors des préparations du débarquement de Normandie, deux îlots de quelques dizaines de mètres carrés situés à quelques kilomètres seulement de la plage d’Utah Beach posent de sérieux problèmes aux Alliés.

       

    En effet, ils sont persuadés que les Allemands ont placé sur les ruines d'un ancien bastion construit par Napoléon III un poste d'observation avancé ou un poste de contrôle des mines sous-marines placées dans la baie de Seine (des soldats allemands ont été repérés par l'aviation alliée sur la plus grande île en mai 1944).

      

    Ces deux îles doivent donc impérativement être sous contrôle avant le début des opérations de débarquement.

      

    Le 6 juin 1944, peu avant 04h30, quatre soldats américains armés seulement de couteaux débarquent sur le rivage des deux îles afin de baliser les plages

      

    Les plages du débarquementIl s'agit des Sergeant Harvey S. Olson (décoré de la Silver Star pour son action sur les îles Saint-Marcouf, il est décédé en 2002) et Private Thomas C. Killeran de la Troop A (4th Squadron) et des Sergeant John W. Zanders et Corporal Melvin F. Kenzie de la Troop B (24th Squadron). Les deux îles sont désertes mais minées. Ces soldats sont les premiers américains à débarquer en Normandie le 6 juin 1944.

      

    A 04h30, soit deux heures avant l’heure H, un détachement combiné des 4th et 24th Cavalry Squadrons commandés par le Lieutenant-Colonel E. C. Dunn débarque sur les îles Saint-Marcouf. Une heure plus tard, à 05h30, les 132 hommes du détachement ont débarqué et occupent les îles.

      

    Les mines puis les tirs d'artillerie allemande dans l'après-midi du 6 juin (dont les effets sont encore visibles sur les vestiges de nos jours) ont causé la mort de 2 hommes et ont fait 17 blessés.

      

    Les plages du débarquement

      

    Des paras du 502e PIR longent l'église de Saint-Marcouf.

     
     

    Pointe du Hoc

     

    A mi-distance entre Omaha Beach et Utah Beach, la Pointe du Hoc domine la mer de sa falaise verticale. Elle est couronnée par une batterie sous abri bétonné mise en place par les Allemands : à 6 kilomètres à l'ouest d'Omaha, 6 obusiers de 155 mm de fabrication Française sont installés sur un plateau qui se termine abruptement en falaises rocheuses de 25 à 30 mètres de haut.

      

    Il faut s'en emparer pour libérer les plages (Omaha et Utah) de la menace qu'elle fait peser sur elles. Telle est la mission confiée à une unité américaine spéciale, créée spécialement pour l'occasion, le 2ème bataillon de Rangers. La Pointe du Hoc a fait l'objet, dans les jours et mois précédents le débarquement, de bombardements massifs. La position, au sommet de la falaise, reste cependant importante, et dure à conquérir.

     

    Convoqué 5 mois plus tôt au Q.G. du général Eisenhower, le Lieutenant-Colonel James Earl Rudder, un ancien fermier du Texas, apprend que le Vème corps de la 1ère armée du général Bradley doit prendre d'assaut le secteur ayant reçu le nom de code d'Omaha Beach. En voyant les photos aériennes de la Pointe du Hoc, il pense d'abord à une blague du commandement Allié en voyant cette batterie allemande, très fortement protégée par des bunkers et d'un rempart de hautes falaises, qu'on lui demande de prendre d'assaut. Mais Bradley, venu lui informer de la mission future, n'est pas là pour rire.

     

    L'assaut initial est prévu à 6 heures 30 et 225 Rangers, sous le commandement du colonel Rudder, participant lui aussi à l'attaque. A 7 heures, soit une demi-heure après l'assaut initial, les Rangers doivent signaler aux bateaux Alliés au large que la Pointe est capturée en tirant une fusée éclairante. Les Alliés doivent alors envoyer 500 Rangers en renfort pour retenir les contre-attaques allemandes et permettre d'attendre les troupes débarquées à Omaha Beach du 116ème régiment d'infanterie américain.

     

    Les Rangers doivent escalader la falaise des deux côtés de la Pointe du Hoc, Ouest et Est, capturer les bunkers et blockhaus qui renferment les pièces d'artillerie allemandes et les détruire. L'horaire doit être respecté si les américains veulent recevoir les 500 Rangers en renfort. Ils seront relevés le 6 juin par les hommes du 116ème régiment d'infanterie américain, accompagnés de chars Sherman, en provenance de Vierville, à l'ouest, au secteur d'Omaha Beach.

     

    Les plages du débarquementSi à 7 heures Rudder n'a pas lancé une fusée éclairante indiquant la prise de la Pointe du Hoc, les 500 Rangers de renforts seront directement envoyés à Omaha Beach, secteur Charlie.

       

    Sur le pont du H.M.S "Ben Machree", à 6 heures du matin, le 6 juin 1944, James E. Rudder se tourne vers ses hommes et dit : "Maintenant écoutez... Rangers ! Montrez leur ce que vous valez... Bonne chance les gars ! Démolissez-les... Départ dans cinq minutes."

       

    Les 225 Rangers, éclaboussés par l'eau et l'écume glaciale, atteint par le mal de mer en partie, chargés de leur équipement, naviguent dans les péniches de débarquement vers les falaises, cachées par la fumée des explosions, des incendies et par l'écran de fumée protégeant l'Armada alliée. Une équipe se chargera de la Pointe de la Percée, à l'est de la Pointe du Hoc, surmontée d'un site radar allemand..

      

    Les plages du débarquement

      

    Mais le courant est fort ; les barges sont déportées vers l'est et, quelques dizaines de mètres avant d'atteindre la falaise, Rudder réalise que la falaise vers laquelle ils se dirigent n'est pas la bonne... Les barges affectées au transport des soldats devant débarquer à la Pointe du Hoc font demi-tour et naviguent en longeant la côté vers l'ouest. Ils arrivent enfin en vue de leur objectif : il est 7 heures. A ce moment, les Alliés sur les bateaux, n'ayant pas vu la fusée éclairante signalant la prise de la falaise, s'imaginent que l'opération est un fiasco total. Les 500 Rangers destinés à renforcer Rudder et ses hommes sont alors dirigés vers la plage d'Omaha, où le débarquement a commencé... 

     

    Les Allemands, de leur côté, ont eu 30 minutes pour se rétablir : rejoindre les bunkers, établir un dispositif défensif, se réarmer... Et ils attendent de pied ferme, armes et grenades avec eux, ces soldats qui s'approchent de leur position. Le courant et les vagues font couler une barge, il n'y a qu'un survivant ; les autres coulent également, entraînés par leur équipement. Les mitrailleuses allemandes crépitent et déversent une pluie de fer qui s'abat sur les barges américaines. Certaines prennent l'eau ; une barge, transportant exclusivement des munitions destinées aux Rangers, explose dans un vacarme étourdissant, projetant des morceaux de toutes sortes à proximité. La première barge touche la plage de galet, côté Est de la pointe : la précipitation empêchera aux Rangers d'escalader la falaise des deux côtés de la Pointe. Les soldats américains s'élancent, découvrant une plage de cinq à six mètres de large déjà creusée par de nombreux trous de mortiers.

       

    Les premiers corps s'abattent sur les galets, tandis que les Rangers lancent, par fusils, des grappins et des cordes pendant que l'artillerie navale les appuie au plus près. Mais l'eau alourdie les cordes et les grappins retombent sur la plage. Certains se décident alors à grimper la falaise avec leurs mains, creusant des marches avec leur dague. Les Allemands lancent des grenades sur la fine bande de plage et l'arrosent avec les mitrailleuses MG.

      

     Les plages du débarquement

    Des échelles de pompiers, installées sur des chalands, permettent à des Rangers d'accéder au sommet, tandis que d'autres y arrivent en grimpant avec la corde qui est restée accrochée et que les Allemands n'ont pas eu le temps de couper. 

     

    Quelques minutes plus tard, les premiers soldats américains se dirigent vers les bunkers et découvrent un espace lunaire, creusé par les bombes. Les Allemands ont disparu mais des tireurs isolés frappent. Ces snipers utilisent les trous creusés par les bombes pour se rapprocher au plus près des Rangers. En 15 minutes, la Pointe est prise et couronnée par les Américains. Mais comble de malheur : les Allemands ont retiré les pièces d'artillerie de 155 mm. Elles ont été remplacées par des pylônes de bois qui ont trompé les avions alliés de reconnaissance !

      

    Une fois la surprise passée, le lieutenant-colonel Rudder* organise la défense du bout de terre qu'il contrôle. Il lance un appel radio, de son poste de commandement derrière un blockhaus de défense contre avions (D.C.A.), vers les navires alliés : "Ici Rudder, le Hoc est sous contrôle... Lourde pertes... J'ai besoin de renforts immédiats !" On lui répond peu après : "Bon boulot. Désolé pour les renforts, ils ont déjà débarqué à Omaha." 

      

    Les pertes sont, en effet, très élevées : sur les 225 Rangers débarqués, 90 sont hors de combat pendant l'escalade de la falaise et la prise de la batterie allemande. Rudder doit faire avec. Les bateaux au large effectuent un tir de barrage autour des zones contrôlées par les Américains. Une patrouille de deux Rangers, découvre environ à 1 kilomètre au sud de la batterie les canons de 155 mm, cachés derrière une haie, en position de tir. Une cinquantaine de soldats allemands sont présents, à environ cent mètres plus loin au sud. Le jeune soldat qui commande la petite patrouille donne ses ordres : son camarade doit fournir un tir très important sur les Allemands tandis qu'il lancera des grenades et détruira les systèmes de visée avec la crosse de son arme. Après avoir réussi cette opération, ils reviennent sur leurs pas pour rendre compte à Rudder de leur découverte et de ce qu'ils en ont fait.

    La nuit tombe et les Allemands organisent une contre-attaque. Ils s'infiltrent à travers les lignes américaines puis sont repoussés par les Rangers.

     

    Mais les munitions s'épuisent et les renforts ne sont toujours pas là. De plus, de nombreux Rangers sont faits prisonniers car, trop peu nombreux, ils ne peuvent offrir une défense solide et sont souvent pris à revers. Une explosion plus forte que les autres se fait entendre : un Rangers vient de faire exploser le dépôt de munitions allemand.

     

    Au petit matin du 7 juin, Rudder fait un nouveau terrible constat : les munitions et vivres sont insuffisants pour contenir ce siège et les effectifs américains baissent. Et le 116ème d'infanterie n'est toujours pas là ! Mais il faut tenir, ce sont les ordres. Le 116ème régiment d'infanterie a rencontré une très forte résistance, à Vierville et sur la route vers la Pointe du Hoc et est retardé. Personne ne connaît la date, l'horaire de leur arrivée pour relever les Rangers.

     

    La défense allemande se concentre à l'ouest de la Pointe, aux alentours du blockhaus de D.C.A. Ouest. Rudder abandonne l'idée de le capturer, ayant déjà perdu 20 soldats américains pour tenter de réduire au silence ce point de forte résistance allemande. Partout ailleurs, de nombreux tireurs isolés blessent, tuent des Rangers.

     

    La deuxième nuit tombe sur la Pointe du Hoc depuis que ce bout de terre appartient à moitié aux soldats américains qui s'y accrochent avec les ongles. Les renforts ne sont toujours pas arrivés, la fatigue gagne (beaucoup n'ayant pas fermé l'oeil depuis deux jours), les munitions et vivres sont pratiquement épuisés et les effectifs sont encore en baisse. Dans le but de mettre un terme à la résistance américaine, les Allemands lancent pas moins de trois contre-attaques sur le secteur tenu par les Rangers. Peu à peu, les points de résistance américains tombent, les combats deviennent des corps à corps sanglants. Au petit matin, le 8 juin 1944, alors que les Allemands lancent ce qui doit être pour eux le coup de grâce, les chars américains de soutien au 116ème régiment arrivent enfin à la Pointe du Hoc avec l'infanterie. Les Allemands s'enfuient et Rudder, blessé, peut enfin souffler, la première fois depuis plus de 48 heures. Les Rangers sont relevés.


    Les plages du débarquement

     

    Après les bombardements La pointe du Hoc ressemble a un "champ lunaire"

     

     

    Sur les 225 Rangers engagés à la Pointe du Hoc, seulement 90 d'entre eux sont encore en état de se battre et beaucoup sont blessés. Les 500 Rangers ayant débarqué à Omaha le 6 juin vers 7 heures 30 ont rencontré une très forte résistance sur la plage. Ils se sont séparés en deux groupes : l'un avec une cinquantaine de soldats qui ont débarqué comme prévu au secteur Charlie (Vierville), l'autre avec les centaines de Rangers restant à l'est d'Omaha Beach devant Colleville, estimant que les soldats avaient plus de chance de survivre à l'est que sur Charlie. En effet, sur la cinquantaine de soldats engagés sur Charlie, moins de dix ont réussi à survivre au débarquement tandis qu'à l'est, une dizaine de Rangers ont trouvé la mort sur les centaines engagés.

       

    Le courage des Rangers sur la plage d'Omaha a été exemplaire et ces hommes, particulièrement sur Charlie, ont ouvert des brèches au prix de pertes incroyablement élevées comme toutes les compagnies américaines sur Omaha.

       

    De nos jours, la devise des Rangers, unité d'élite de l'Armée des Etats-Unis d'Amérique, est "Lead the Way, Rangers !" ("Montrez le chemin, les Rangers !"). Cette devise a été prononcée la première fois par le général Cota sur Charlie, pour encourager ces soldats à aider les Américains de la 29ème division d'infanterie U.S. ayant eux aussi de nombreuses pertes.

      

    Les plages du débarquement

                                    

                Le general Eisenhower rendant visite au general Cota

      

      

      

      

     


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