•  Préparations   

    Pegasus Bridge - 6 juin 1944L'ordre de mission, signé par le général Gale commandant la 6ème division aéroportée, était de "prendre intacts les deux ponts de l'Orne et le canal de Caen, à Bénouville et à Ranville... La prise de ces deux ponts, qui sera l'opération "Coup de Main" (en français dans le texte), repose essentiellement sur l'effet de surprise, la rapidité d'exécution et la détermination à vaincre. Il faudra s'attendre à une contre-attaque et tenir jusqu'à la relève". Le but de cette mission est qu'en capturant ces ponts, le flanc est de l'invasion est protégé car le seul passage entre Ouistreham et Caen pour traverser l'Orne et le Canal de Caen est situé entre les localités de Ranville et de Bénouville : ces deux villes sont les objectifs principaux de la 6ème division aéroportée britannique.

      

    Pegasus Bridge - 6 juin 1944Jamais, probablement, une opération de commando n'avait été plus minutieusement préparée : deux ponts pratiquement identiques en Angleterre servent à entraîner une petite centaine de soldats tous volontaires sous les ordres du Major (commandant) John Howard. Cet entraînement, répété à de maintes reprises, est selon le Major Howard l'un des plus difficiles de l'armée britannique. Jim Wallwork, l'un des pilotes des trois planeurs Horsa qui prendront part à l'assaut, contenant environ 29 soldats avec leur équipement, raconte : "Nous avions effectués de nombreux exercices d'atterrissages, certains en condition normale de jour, de jour toujours mais avec les vitres teintées, et enfin pendant la nuit".

      

      

    Déroulement de l'attaque

      

            Cette opération eut lieu dans les premières heures du 6 juin 1944, vers 0 heures 25. 6 planeurs, aux ordres du Major John Howard, font route dans la nuit vers le canal de l'Orne. Les 3 planeurs chargés du pont de Bénouville - surnommé "Pegasus Bridge" (le "Pont Pégase") pour l'occasion du fait du surnom de la 6ème division : Pégase - se posent à moins de 50 mètres du pont : encore mieux qu'à l'exercice !

     

     

    Scène du film "le jour le plus long" représentant la prise de Pegasus Bridge.

            La surprise est totale. Les bombardiers qui tractent les planeurs, faisant évidemment du bruit, sont repérés par les sentinelles allemandes bien avant que les planeurs n'atterrissent, mais les fantassins de la Wehrmacht ne savent pas que les avions alliés tractent des planeurs. Pour camoufler l'opération, les avions alliés à moteur bombardent une usine de ciment située quelque kilomètres plus au sud des objectifs de la 6ème division aéroportée britannique. Ainsi, les Allemands pensent que les avions ne passaient par là que pour bombarder la cimenterie. La jeune sentinelle d'origine Slave et à peine âgée de 17 ans entend pourtant un bruit sourd et étrange à quelques dizaines de mètres à l'est du pont. Ce soldat se dit à lui-même : "c'est sûrement un des bombardiers qui s'est écrasé près du pont, il a été descendu par l'artillerie anti-aérienne de Caen". Le soldat reste ainsi quelques minutes à regarder dans la nuit noire en direction de ce qu'il croit être l'épave d'un bombardier, se disant que peut-être un des pilotes aura survécu.

            Mais en surface, rien ne bouge : les soldats britanniques, sonnés, émergent des planeurs et après une légère attente, s'infiltrent dans les blockhaus, protégeant les accès au pont, sans faire de bruit et y égorgent les quelques soldats allemands endormis. La sentinelle du pont recommence à effectuer ses cent pas, sans imaginer ce qu'il se passe à moins de dix mètres de lui.

    Dans un des bunkers souterrains où dorment les quelques fantassins allemands, certains se réveillent à cause de bruits étranges. Et lorsque l'un d'entre eux sort de son dortoir pour rejoindre le couloir d'accès illuminé par la faible lumière des ampoules, il découvre des soldats ennemis, accroupis, avançant lentement dans sa direction. Les commandos britanniques n'ont pas d'autre choix que d'utiliser leurs mitraillettes Sten. Les canons des armes automatiques crépitent et l'allemand tombe, mort. Mais l'alerte est donnée, le coup de feu ayant servit d'alarme.

      

    Des fusées éclairantes sont lancées, la panique chez les Allemands est complète. Ils tirent dans toutes les directions tandis que les Britanniques traversent le pont, à couvert de fumigènes. Ils lancent des grenades au phosphore dans les nids de mitrailleuses qui explosent presqu'aussitôt.

      

    Les Anglais récupèrent l'engin de mise à feu du pont, situé dans un des bunkers souterrains, et le mettent à l'abri - cet engin, les Allemands n'ont jamais voulu l'utiliser pour détruire le pont, au contraire, leur devoir était de protéger le Pegasus Bridge. Celui-ci ne risquait rien finalement rien -. Le message de la victoire "Ham and Jam" ("jambon et confiture") est immédiatement envoyé aux bateaux alliés après l'attaque par l'intermédiaire d'un pigeon voyageur.

     

    Le pont de Bénouville est pris en 10 minutes, tout comme le pont de Ranville à une centaine de mètres à l'est, mais un officier est tué, le Lieutenant Brotheridge, et le commandant Howard craint une contre-attaque allemande. C'est une longue nuit pour lui et ses hommes qui commence.

       

    Il y avait, stationnée à quelques centaines de mètres au sud du pont Pégase, au château de Bénouville, une garnison de chars Panzer (datant de 1939). Ayant entendu des explosions et des tirs, les Allemands sont venus inspecter les environs mais sans jamais s'approcher du pont : en effet, ils savaient qu'était organisé la nuit même un entraînement avec balles à blanc pour les hommes chargés de la défense du pont. Ils ont donc confondu la fusillade avec un entraînement. Seul un char prit la route de Bénouville et se présenta devant les parachutistes britanniques : ces derniers le firent exploser avec le seul P.I.A.T. ("Projectil Infantry Anti Tank", un lance-roquettes britannique) en leur possession. Mais, étrangement, aucun autre char ne vint les déranger.  

     

    Pegasus Bridge - 6 juin 1944 

    P.I.A.T. (Projectil Infantry Anti Tank) 

     

      

    Première maison libérée

     

    Les civils, eux-aussi, avaient été pour la plupart informés qu'un exercice était organisé par les Allemands aux alentours du pont. Le thème était : défense du pont contre un commando ennemi parachutiste. Mais cet exercice avait été annulé quelques heures auparavant.

       

    Pegasus Bridge - 6 juin 1944Maurice Chauvet*, vétéran du 1er bataillon fusiller marin commando de la France Libre raconte  "l'un des habitants de Bénouville, étant propriétaire d'une des maisons les plus proches du pont, (à l'emplacement de l'actuel bar-restaurant "Les 3 planeurs"), est sorti pour connaître les raisons de ces tirs à quelques mètres de sa maison. Tout-à-coup une rafale part, le Normand s'effondre, mort. On ne sait pas qui a tiré, mais les Britanniques seraient entrés par la suite dans sa maison, quelques temps avant d'entrer dans la maison de la famille Gondrée, de l'autre côté de la rue (l'actuel Café Gondrée)".

      Pegasus Bridge - 6 juin 1944

      

    Si l'on prend en compte la version de ce vétéran français du débarquement, qui a été avec les troupes du Lord Lovat pour rejoindre les hommes du Major Howard à Bénouville le mardi 6 juin à 13:32 après avoir débarqué sur Sword Beach à 7 heures 30, la première maison libérée de France ne serait pas - d'après ce témoignage - celle de la famille Gondrée. Selon Maurice Chauvet, la première maison libérée de France le 6 juin 1944 serait celle située à l'emplacement de l'actuel bar-restaurant "Les 3 planeurs", exactement en face de la maison des Gondrée.

                                                                                                    l'actuel Café Gondrée

     

     "Pegasus Bridge"

      Pegasus Bridge - 6 juin 1944

    Le major John Howard est designé commandant la Compagnie D du deuxième bataillon du 2nd Oxfordshire and Buckinghamshire Light Infantry ainsi que 30 hommes du 249ème Field Company-Royal Engineers.

     

    Voici la liste des pilotes et co-pilotes des planeurs :

     
     

    N° du planeur : 1                             Pilote : J.WALLWORK                  Co-Pilote : J.AINSWORTH

    N° du planeur : 2                             Pilote : O.BOLAND                        Co-Pilote : P.A.HOBB

    N° du planeur : 3                             Pilote : G.BARKWAY                    Co-Pilote : P.BOYLE

      

     

    Pegasus Bridge - 6 juin 1944

    Vue aérienne des 5 planeurs qui ont attaqués les ponts de Ranville et de Bénouville

     
     

    Jonction avec les troupes débarquées

     
     

    Pegasus Bridge - 6 juin 1944Le lendemain, vers midi, après que les hommes d'Howard aient détruit le char allemand de reconnaissance ainsi que deux canonnières ennemies qui patrouillaient sur l'Orne, les Français débarqués le matin sur Sword, accompagnés par des soldats britanniques commandés par Lord Lovat - ce dernier accompagné du célèbre joueur de cornemuse, Bill Millin ( Voir photo ci-contre)-  effectuent la jonction à 13 heures 32 minutes avec les hommes d'Howard en ayant 2 minutes 30 secondes de retard sur l'horaire prévu, ce dont Lovat prend la peine de s'excuser.

      

    Alors qu'il traverse le pont où des fumigènes ont été envoyés, le radio Mullen, un membre du Commando Kieffer ayant débarqué à Sword le matin, entend une balle ricocher juste derrière lui sur la structure du pont. Lorsqu'il se retourne, il aperçoit dans la fumée un de ses amis blessé (ce soldat meurt quelques instants plus tard à la suite de cette blessure) par la balle d'un tireur isolé, un sniper allemand. Il s'abaisse pour l'aider mais il est touché à son tour par un sniper et s'écroule, sans vie. Ses frères d'armes, notamment Maurice Chauvet, ont souhaité poser une plaque commémorative sur le pont Pegase que l'on peut voir actuellement dans le musée Mémorial Pegasus Bridge de Bénouville.

       

    Bilan

       

    Une attaque "parfaite" qui en fait de perfection, a bénéficié d'une chance miraculeuse. En effet, si l'opération fut une réussite, ce n'est que grâce à une série de circonstances imprévisibles, qui ont toutes jouées en faveur des Anglais. La prise de ce pont a permis aux alliés de protéger le flanc est de leur tête de pont des attaques allemandes les semaines suivantes.

         


    votre commentaire
  •  

    Bill Millin

      

    Bill Millin* est né le 14 juillet 1922 à Glasgow en Ecosse. Il n'a que 21 ans au moment du débarquement de Normandie, période à laquelle il sert au sein en tant que soldat de la 1st Special Service Brigade commandée par Simon Fraser, également connu sous le nom de Lord Lovat, quinzième du nom et vingt-cinquième chef du clan écossais des Fraser. Millin devient ainsi le joueur de cornemuse personnel de Fraser et est réputé dans son unité pour jouer régulièrement de son instrument pendant les phases de repos en Angleterre, avant le Jour J.

       

    Depuis la Première Guerre mondiale, un décret de l'English War Office, le ministère de la Guerre britannique, interdisait aux joueurs de cornemuses (aussi appelés pipers) d'utiliser leur instrument en première ligne pour des raisons évidentes de tactique et limitait leur emploi aux lignes arrières. Néanmoins, le Jour J, Lord Lovat demande à son piper de jouer pour encourager ses hommes dans la bataille, dans la pleine tradition des combattants écossais. Fraser lui précise : "Vous et moi sommes des Ecossais et c'est un décret anglais, cela ne nous concerne pas !" Millin s'exécute et prend sa cornemuse sous son bras au moment d'emprunter la rampe de débarquement, face aux défenseurs allemands de la plage de Sword, à Riva-Bella.

      

    Bill Millin

      

    Bill Millin débarque sur Sword Beach avec sa cornemuse

      

    Lovat lui demande d'interpréter les morceaux Hielan' Laddie et The Road to the Isles. Alors que les troupes britanniques débarquent sous le feu nourri adverse, le son nasillard d'une cornemuse se mêle soudain aux bruits des explosions et des mitrailleuses. Pendant un instant, d'après le témoignage du caporal Maurice Chauvet du commando Kieffer débarquant sur la plage à cet instant précis, les Allemands cessent leurs tirs, hébétés d'assister à une telle scène. Bill Millin débarque sans encombre et la plage tombe aux mains des Alliés.

    Pour les assaillants, la guerre n'est pas terminée pour autant. Ils doivent ensuite relever les troupes parachutistes de la 6th Airborne Division qui se sont rendus maîtres des ponts sur l'Orne et le Canal de Caen pendant la nuit du 5 au 6 juin 1944. Les troupes débarquées britanniques, accompagnées des commandos français commandés par Philippe Kieffer, se mettent en route vers ces ponts situés à Bénouville et Ranville, au sud de Ouistreham. En route, les Alliés sont ralentis par des tireurs isolés allemands. Malgré tout, ils parviennent à rejoindre les parachutistes à treize heures, deux minutes et trente secondes très précisément : Lovat s'excuse auprès du Major Howard et ses paras, qui ont tenu toute la nuit et la matinée du Jour J face aux attaques allemandes, pour les cent cinquante secondes de retard sur l'horaire prévu.

     

    Avant de traverser le fameux Pegasus Bridge, le pont de Bénouville, qui est encore à ce moment la proie de mortiers et de tireurs d'élite allemands, les soldats alliés déclenchent des grenades fumigènes pour limiter leur exposition au moment du franchissement. Au moment de la traversée, Bill Millin reprend sa cornemuse et les troupes débarquées reprennent la progression au son de son instrument.

      

     

    Vidéo des funerailles de Bill Millin 

     

     

    Le radio Mullen, un membre du commando Kieffer ayant débarqué à Sword Beach le matin, entend une balle ricocher juste derrière lui sur la structure du pont. Lorsqu'il se retourne, il aperçoit dans la fumée un de ses camarades blessé par la balle d'un tireur isolé, un sniper allemand (ce soldat meurt quelques instants plus tard des suites de sa blessure). Il s'abaisse pour l'aider mais est touché à son tour par un sniper et s'écroule, sans vie.

       

    Bill Millin a été immortalisé par le film The Longest Day (en français Le Jour le plus long) de 1962. Son personnage est interprété par le piper officiel de Sa Majesté la Reine d'Angleterre, le Pipe Major Leslie de Laspee. Jusqu'à sa mort, il se rendait presque tous les ans en Normandie pour assister et participer aux commémorations du débarquement, avec sa cornemuse et encadré par de nombreux pipers.

      

    Bill Millin

    Avant le Jour J, Bill Millin joue de la cornemuse pour ces camarades en Angleterre.

     
     

    Après la guerre, Bill Millin a souhaité donner ses cornemuses à différents musées du débarquement. L'instrument qu'il a utilisé à Sword Beach au moment du débarquement est aujourd'hui visible au Dawlish Museum dans le Devon (Grande-Bretagne). Une autre de ses cornemuses se trouve au musée mémorial du Pegasus Bridge de Bénouville en France.

      

    Il est décédé le 18 août 2010 à l'âge de 88 ans au Torbay Hospital de Torquay dans le Devon, des suites d'une attaque cardiaque.

     


    votre commentaire
  •  

                                                                                              Le mardi 6 juin 1944 minute par minute (Suite)

            00:16 (suite)

          La batterie allemande de Merville est attaquée par 5 bombardiers Avro Lancasters du 7th Squadron de la Royal Air Force.

          00:35
    - Capture du pont Pegase à Bénouville par les parachutistes anglais du Major John Howard.

     

    - 2 planeurs britanniques se posent à proximité du pont de Ranville, le Horsa Bridge. Le 3ème planeur prévu pour l'opération est manquant.

     

    00:45
    - Des rapports allemands, envoyés par le 3ème bataillon du 919ème régiment de Grenadiers commandé par le lieutenant-colonel Hoffmann, indiquent la présence de parachutistes ennemis.

     

    01:00
    - Les radars de la Marine allemande (ou Kriegsmarine en allemand) signalent une importante armada en face du Pas-de-Calais.

     

    - Le sergent Ludwig Förster découvre l'armada alliée au large de son point fortifié Wn 62, secteur Omaha Beach

     

    01:10
    - 36 parachutistes français, réunis au sein de 4 équipes, sautent au-dessus de la Bretagne, en forêt de Duault et près de Plumelec.

     

    - Mise en alerte de toutes les troupes allemandes aux ordres du 84ème corps allemands, de l'Orne à Saint-Malo.

     

    01:11
    - La 716ème division d'infanterie allemande prévient Le général Marcks du 84ème corps d'armée situé à Saint-Lô de la présence d'unités aéroportées ennemies dans le Cotentin.

     

    01:21
    - Les éclaireurs de la 82nd Airborne Division sautent sur la Normandie au-dessus du Cotentin pour tenter de baliser 3 zones d'atterrissage pour le reste de la division (Drop Zones N, O et T).

    01:30
    - Le caporal Emile Bouétard *, membre du 4ème bataillon Français Parachutistes est abattu au Moulin de Plumelec, en Bretagne.

     

    Le mardi 6 juin 1944 minute par minute (Suite)

     

    Le caporal Emile Bouétard

     

    - Le général Dollman ordonne la mise en alerte générale de la VIIème armée allemande.

    - Les sirènes de la batterie de la Pointe du Hoc sont mises en action pour signaler l'apparition de bombardiers alliés.

     

    01:45
    - Le général Marcks du 84ème corps d'Armée reçoit des nouvelles informations concernant les parachutistes ennemis, repérés entre Sainte-Marie-du-Mont et Sainte-Mère-Eglise.

     

    01:50
    - A Paris, près du Bois de Boulogne, le chef des opérations du Groupe Naval Ouest, l'amiral Hoffman, a convoqué les différents Etats-Major face à l'accumulation des rapports alarmants. Il envoit le message suivant en Allemagne : "Signalez au quartier général du Führer que c'est l'invasion".

     

    01:55
    - Décollage en Angleterre des bombardiers de la 8ème US Air Force. 1 198 appareils sont déployés au total.

    02:00
    - Le maréchal von Rundstedt est mis au courant des mises en alerte suite à la découverte de parachutistes, notamment signalés par la 352ème division.

    02:15
    - La 352ème division d'infanterie allemande signale la fin d'alerte pour l'ensemble de ses unités.

     

    02:29
    - Les navires de la Force U sont arrivés au large de Utah Beach * et jettent l'ancre à 24 kilomètres du rivage.

     

     Le mardi 6 juin 1944 minute par minute (Suite)

     

    Plan d’action sur Utah Beach (carte originale).

    02:30
    - De sérieux combats s'engagent dans la localité de Ranville entre les troupes aéroportées britanniques du 6th Airborne et les soldats allemands du 716ème d'infanterie et de la 21ème Panzerdivision.

    - Les émetteurs fixes "Bag Pipe" et "Chatter" d'Angleterre entrent en action et brouillent les communications de la Kriegsmarine et de la Luftwaffe (Armée de l'Air allemande).

    02:35

    - Deux avions remorquant des planeurs sont repérés par le Feldpostamt de la 352ème D.I.

    02:40

     - Le Maréchal von Rundstedt signale par radio à la VIIème armée allemande qu'il ne croit pas en un débarquement de grande envergure.

     

     Le mardi 6 juin 1944 minute par minute (Suite)

      Le Maréchal von Rundstedt

     


    votre commentaire
  •  

    02:45
    - Le 914ème régiment de grenadiers (352ème division d'infanterie) signale que 50 à 60 parachutistes ont sauté au sud du grand canal de Carentan.

    02:51
    - Les navires de la Force O sont arrivés au large d'Omaha Beach et jettent l'ancre à 23 kilomètres du rivage.

    03:00
    - Les S-Boote de la Kriegsmarine allemande partent en chasse dans la Manche, suite à l'atterrissage de parachutistes alliés. Mais la première patrouille ne rencontre aucune cible.

    - Les soldats américains de la Force O au large d'Omaha commencent à embarquer dans les chalands de débarquement.

    - Les soldats américains de la Force U au large de Utah Beach commencent à embarquer dans les chalands de débarquement.

    - Le sergent Ludwig Förster tire trois fusées blanches depuis le point de résistance Wn 62 situé près de Colleville-sur-Mer (Omaha Beach) pour demander aux navires au large de s'identifier. Les autres points de résistance de la zone font de même. Pas de réponse des navires.

    *  Le WN 62

          Le WN62 était l'un des quinze points d'appui d'Omaha Beach. C'était semble-t-il le plus important de tous, par sa puissance de feu en artillerie, mortiers et mitrailleuses.

         Il était occupé en permanence par 25 soldats de la 3ème compagnie du 726ème régiment d'infanterie de la 716ème division d'infanterie. Cette compagnie (commandée par le lieutenant Edmond Bauch) était répartie du WN 59 au WN 64, le PC de compagnie se trouvait au WN 63.

         En cas d'alerte, ce qui était le cas depuis le 4 juin 1944, 1 officier et 8 hommes de la 1ère batterie du régiment d'artillerie de la 352ème division d'infanterie étaient affectés au poste d'observation d'artillerie du WN 62. Cette batterie se trouvait à Houtteville, à 4,5 kilomètres de là.

         De plus, à la suite des précautions exceptionnelles supplémentaires prises par la 352ème division depuis l'envoi des messages d'action à la Résistance (qui avaient été bien interprétés par l'Abwehr), un canon antichar de 50 mm mobile, avec 4 artilleurs, avait été installé le 4 juin, fourni par la compagnie antichar de la 352ème division.

          Les casemates béton et les abris de cantonnement n'ont été construits par l'organisation Todt qu'au printemps 1944 après l'inspection de Rommel (le 29 janvier 1944).

     

     

          Plan du WN 62 - Les tranchées sont en vert les ruisseaux et fossés antichars en bleu, les chemins en marron

     

    Légendes:


    1 - 2 bunkers en béton, venant d'être achevés, ils abritaient 2 canons de 75mm, dont peut-être un PAK40 antichar, l'autre étant un canon de campagne classique. Effectifs: 8 hommes en tout.
    2 - 2 canons de 50mm antichar, PAK38. Effectifs en place: 4+2 hommes
    3 - Poste d'observation de l'artillerie (1ère batterie du Régiment 352, à Houtteville, Lt Frerking). Effectifs: 3 hommes
    4 - Poste de transmission téléphonique des artilleurs. Effectifs : 5 hommes
    5 - Poste de transmission optique avec le PC de la compagnie 3/726 au WN63, et avec le WN61. Effectifs: 2 hommes
    6 - 2 "Tobrouck" avec mortiers de 50mm. Effectifs: 1 homme par Tobrouck
    7 - 2 "Tobrouck" pour mitrailleuses MG. Effectifs: 3 hommes en tout
    8 - 4 positions pour mitrailleuses de type divers, dont 2 MG42. Effectifs: 4 hommes en tout
    9 - 3 abris sous béton, pour personnel et munitions
    10 - Villa utilisée comme poste de garde, cuisine, etc. Effectifs: 6 hommes
    11 - 5 entrées du WN à travers les clôtures en barbelés (figurées en violet)
    12 - Voie ferrée étroite, servant pour approvisionner en agrégats le chantier Todt en cours au WN 61
    13 - Position pour mitrailleuse de DCA, non occupée.

    Voir: http://omahabeach.vierville.free.fr/703-WN62.htm

     - La Royal Air Force bombarde des objectifs sur Caen.

    - Le 914ème régiment de grenadiers (352ème D.I.) signale que "de nouveaux groupes de parachutistes ont été repérés au sud de Brevands". D'autres unités parachutées sont localisées près de Cardonville.

    03:10
    - Compte rendu envoyé depuis le secteur de la Pointe du Hoc à l'état-major de la 352ème division d'infanterie allemande : "Atterrissage de parachutistes ennemis de part et d'autre de l'embouchure de la Vire."

    03:13
    - L'état-major du 84ème corps d'armée allemand est informé que tous les secteurs sont calmes exceptés au sud de Brévands où l'équivalent d'un bataillon a été parachuté, et près de Cardonville où des unités isolées sont repérées.

    03:14
    -Le commandant des troupes côtières est informé que des unités navales ont été repérées à 11 km au large de Grandcamp.

    03:25
    - Le lieutenant-colonel Terence Otway, qui n'a pu rassembler que 170 parachutistes britanniques sur les 635 prévus, passe à l'attaque de la batterie de Merville.

      

    03:35

    - 55 planeurs Waco* contenant des forces destinées à la 6ème Airborne Division britannique se posent dans le cadre dans la région de Ranville.

    - Compte rendu envoyé à l'état-major de la 352ème division d'infanterie allemande : "Très fortes attaques à la bombe sur Le Guay, Pointe du Hoc et Grandcamp."

    - Des parachutistes sont signalés à Amfraville, Herouvillette et Gonneville.

    03:54
    - 52 planeurs Horsa* américains contenant des forces destinées à la 101ème Airborne Division se posent dans le cadre de l'opération Detroit au nord de Hiesville.

     


    votre commentaire
  •  

    03:55
    - Le 914ème régiment de grenadiers de la 352ème D.I. signale que deux parachutistes en tenue de camouflage sont prisonniers près de Cardonville tandis qu'environ 70 parachutistes auraient sauté près d'Isigny.

    04:00

    - Libération de Sainte-Mère-Eglise* par les soldats américains du 3ème bataillon du 505ème régiment d'infanterie Parachutiste. La bannière étoilée est hissée à la mairie.

                                                   Soldat américain, à l'entrée du village de Ste Mère église

     

    - 52 planeurs Horsa américains se posent dans le cadre de l'opération Detroit au nord-ouest de Sainte-Mère-Eglise.

    - Le Maréchal von Rundstedt demande au commandement suprême à Berlin l'autorisation de donner l'ordre à deux divisions de se mettre en marche vers la côte. 

     - Violente attaque aérienne des points fortifiés WN 44, 47 et 48. 

    04:08

    - Mort du général Pratt *, commandant en second de la 101ème Airborne Division, dans l'atterrissage brutal de son planeur près de Hiesville.

    04:13
    - L'état-major de la 352ème D.I. donne l'ordre de mouvement au lieutenant Meyer du 915ème régiment de grenadiers déployer en direction de Montmartin-Deville, par le pont à l'ouest de Neuilly, formation en colonnes et par groupes réduits.

    04:25
    - L'état-major de la 352ème D.I. donne l'ordre de d'attaque au 914ème régiment de grenadiers contre les troupes parachutistes au sud de Carentan.

                                                                                 Le Général Pratt.

    04:30
    - 132 soldats américains appartenant aux 2ème et 4ème escadrons de Cavalerie, aux ordres du lieutenant-colonel Dunn, débarquent sur les plages (minées) des îles Saint-Marcouf.

    04:35
    - Le 916ème régiment de Grenadiers allemand capture un officier américain qui confirme l'existence des mannequins parachutistes munis d'explosifs.

     

                                                       Faux mannequins largués sur la Normandie

    - Bombardements aériens sur Le Guay, la Pointe du Hoc, Grandcamp et Maisy.

    04:45
    - Des sous-marin de poche (X20 et X 23) chargés de baliser la route de l'Armada alliée arrivent à près d'un kilomètre du rivage.

    -  Le lieutenant-colonel Terence Otway fait tirer une fusée jaune vers le ciel, repérée au large par le croiseur Arethusa, signe qu'il est désormais maître de la batterie allemande de Merville*. 70 officiers, sous-officiers et soldats du rang anglais sont tués pendant l'assaut.

                       Vue aérienne de la fameuse Batterie de Merville.

    04:53
    - La 352ème D.I. signale au 84 corps d'armée qu'elle n'est plus en mesure de localiser les navires.

    05:01
    - Plusieurs quadrimoteurs remorquant des planeurs au-dessus de Houlgate et de Cabourg sont signalés, ainsi que des sauts de parachutistes à Morsalines, Saint Côme et Sainte-Mère-l'Eglise. Trois parachutistes munis de cartes de l'embouchure de la Vire ont été capturés.

    05:07
    - La 716ème division d'infanterie allemande signale que le nombre de planeurs dans le secteur de l'Orne ne cesse d'augmenter.

    05:10
    - Premier tir de l'artillerie navale sur les positions côtières allemandes par le croiseur Orion au large de Gold Beach, puis par les croiseurs Ajax, Argonaut, Emerald, par la cannonière néerlandaise Flores et 13 destroyers. 

    - Attaque de la batterie allemande du Mont Canisy par 18 bombardiers Marauder* de la Royal Air Force.

     

                    B 26 Maraudeur

      

    - Les bâtiments de guerre de la France Libre Georges Leygues* et Montcalm* bombardent la batterie allemande de Longues-sur-Mer qui ouvre le feu sur le bâtiment américain Arkansas.

            Le Georges Leygues

     

    Montcalm

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique