•  Ici Londres ...

              Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Mais derrière une phrase amusante se cache souvent une grave décision : la préparation d'un aterrissage, la réception de matériels ou d'hommes parachutés, ou même l'organisation d'opérations de guérilla.On le sait peut-être moins : ces messages personnels, diffusés sur la BBC, ont aussi été utilisés pour confirmer la bonne foi des agents, pour valider des transactions financières, ou pour signifier à un agent qu'il est remercié pour une action d'éclat.
     

    L'invention des messages personnels est attribuée à Georges Bégué, officier français du SOE (service de renseignements britannique), qui fut démasqué en 1942. 1800 agents du SOE furent envoyés en France pendant l'occupation de 1941 à 1945...

      

    Le 1er juin 1944, les brouillages n'arrivent pas à couvrir l'indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire. Et les auditeurs de la BBC présents ce jour-là derrière leur récepteur n'auront pas manqué de remarquer qu'il se prépare quelque-chose de spécial : en effet, les messages personnels se multiplient. On en compta près de 200 ce jour-là...

     

    Voici quelques exemples de messages :

     

    -        Andromaque se parfume à la lavande

      

    -        Fréderick était roi de Prusse; nous disons quatre fois (Parachutage (4 avions)

     

    -        Gabrielle vous envoie ses amitiés (Parachutage à réceptionner (message du 20 octobre 1941)

     

    -        Il fait chaud à Suez (Déclenchement du plan vert, à Paris)

       

    -        Je n'aime pas la blanquette de veau (Parachutages vers Donnemarie-Dontilly)

       

    -        Jean a une moustache très longue (Faire sauter les lignes de communication entre la zone de débarquement et les QG allemands) → Phrase citée dans le film « Le jour le plus long »

     

     

       

    -        Les sanglots longs des violons de l'automne (Annonce du débarquement) 

       

    -        Bercent mon coeur d'une langueur monotone (Annonce du jour du débarquement) 

     

     


    votre commentaire
  •  

    Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.

    L'appel du 18 Juin est le premier discours prononcé par le général de Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940, dans lequel il appelle à ne pas cesser le combat contre l'Allemagne nazie et dans lequel il prédit la mondialisation de la guerre. Ce discours – très peu entendu sur le moment mais publié dans la presse française le lendemain et diffusé par des radios étrangères – est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.

      

    De Gaulle arrive à Londres le 17 juin 1940 avec l'intention de négocier avec les Britanniques, alliés de la France, la poursuite de la guerre, après avoir exposé son plan à Paul Reynaud. Il rencontre le Premier ministre britannique, Winston Churchill, dans l'après-midi. De Gaulle expose son projet de maintenir la France dans le combat même en cas de capitulation du gouvernement installé à Bordeaux. Il émet le souhait de pouvoir s'exprimer à la radio dès que la nouvelle de la capitulation tombera. Churchill donne son accord de principe et met à disposition la BBC.

      

    Dans la soirée du 17, l'écho du discours du maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, parvient à Londres. Ce dernier annonce son intention de demander à l'ennemi la signature d'un armistice. Churchill et de Gaulle conviennent dès lors que le second s'exprimera dès le lendemain sur les ondes mais le Premier Ministre devra écarter les réticences de certains membres du cabinet, notamment Lord Halifax.

      

    De Gaulle lit son discours sur les antennes de la BBC à 18 heures, heure locale, le 18 juin 1940. C'est un appel à la poursuite du combat aux côtés des alliés britanniques. Pour le général de Gaulle, la bataille de France, qui vient certes d'être gagnée par les Allemands, ne signifie pas la fin de la guerre. Car « cette guerre est une guerre mondiale » et la France pourra s'appuyer sur la force industrielle de ses alliés et notamment celle des États-Unis. S'adressant aux soldats français, ce message d'espoir se termine par un appel à la « résistance », dont la flamme « ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas », faisant entrer le terme dans le vocabulaire politique du XXe siècle.

      

    Pour autant, contrairement à une idée courante, l'appel du 18 Juin n'est pas une invitation à constituer des réseaux de résistance sur le territoire français. En militaire, de Gaulle s'adresse avant tout, et de manière explicite, aux militaires (officiers et soldats) et aux spécialistes des industries de l'armement (ingénieurs et ouvriers).

      

    L'appel du 18 Juin marque néanmoins le début de la France libre qui, formée uniquement de volontaires (au début très peu nombreux), poursuit le combat sur terre, sur mer et dans les airs auprès des Britanniques et représente, face au régime de Vichy, la France qui se bat. L'évasion la plus impressionnante fut celle de l'Île de Sein au nombre de 133 pêcheurs. Le général de Gaulle[2]fut venu rendre hommage à l'épopée patriotique des Sénans en 1940.

    Plusieurs précisions sont à apporter au sujet de l'appel du 18 Juin 1940 :

    • Si le texte du 18 Juin est connu, nous ne disposons en revanche d'aucun enregistrement sonore. Les documentaires lui substituent souvent l'appel du 22 Juin (dont l'enregistrement, lui, nous est parvenu) mais sans toujours préciser qu'il ne s'agit pas (et qu'il ne peut s'agir) de celui du 18. Si la teneur des deux textes est assez proche, le général de Gaulle présente un argumentaire plus solide, le jour même de l'armistice franco-allemand.
    • Par ailleurs, l'appel du 18 Juin est très souvent confondu avec le texte de l'affiche « À tous les Français » qui fut placardée sur les murs du Royaume-Uni, début août 1940. L'un et l'autre textes ont été publiés en première page du no 1 du Bulletin officiel des Forces françaises libres le 15 août 1940.
    • Enfin un notaire français, Jacques Fourmy, et l'historien suisse Christian Rossé ont retrouvé les retranscriptions de l'appel réalisées par les services d'écoute de l'armée suisse. Cela constitue sans doute le seul enregistrement papier original. « Dans les archives fédérales suisses de Berne, le compte-rendu du discours du général du Gaulle apparaît dans le Bulletin n° 153 publié par le Gruppe Ohr (Service écoute de la Division Presse et Radio de l'État-major suisse) à 6 h 00 le 19 juin 1940, à la page 3. » 
    • Le général de Gaulle a en outre été filmé, le 2 juillet 1940, prononçant une version légèrement différente de son appel, pour les actualités cinématographiques.
    •  Après avoir déjeuné le jour même avec Duff Cooper ministre britannique de l’information, le général de Gaulle doit rendre son texte plus neutre, le cabinet de guerre britannique voulant ménager Philippe Pétain, le nouveau chef du gouvernement français. Toutefois, c'est la version originale qui a été publiée le lendemain dans la presse britannique, puis dans le Bulletin officiel des Forces françaises libres du 15 août 1940, le premier numéro du Journal officiel de la France libre le 20 janvier 1941 et l'ensemble des recueils de discours du général de Gaulle.

     

    Exemplaire tres rare de l’appel du 18 juin 1940 manuscrit par le général De Gaulle  

     

    Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.

     

      

     

     Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.

     

      

    Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.

      

    Petit rappel sur l’appel du 18 juin 1940 par le général De Gaulle.


    votre commentaire
  •  

    John M. Steele Le Para de sainte mère église.

     
     

     Le Para de sainte mère église.John M. Steele est né à Métropolis dans l'Etat de l'Illinois (Etats-Unis), le 29 novembre 1912. A l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, John s'engagea dans les troupes aéroportées. Intégré dans la 82e division, précisément dans la Compagnie, 505e régiment de parachutistes, il arriva en mai 1943 en Afrique du Nord.

      

    Après quelques semaines, les unités de la 505e débarquèrent en Sicile dans la nuit du 9 juillet 1943. John s'y cassa la jambe gauche et fut rapatrié dans un hôpital d'Afrique du Nord. Revenu en Italie en septembre 1943, il combattit de Salerne à Naples puis quitta le pays afin de rejoindre les îles Britanniques en novembre 1943. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, lors du parachutage des troupes sur la zone de Sainte-Mère-Eglise, John fut atteint à la jambe par un éclat d'obus.

      

    Il ne pouvait plus contrôler son parachute et atterrit finalement sur le clocher de l'église aux alentours de 4h00 du matin. John se balançait et tentait de se libérer de son parachute tandis que sur la place, tout autour de l'église, la bataille faisait rage. Il essaya de se décrocher à l'aide de son couteau mais malheureusement il fit tomber son arme. Il prit alors la décision de faire le mort afin d'éviter de servir de cible à l'ennemi. Après plus de deux heures, un soldat allemand du nom de Rudolf May vint le décrocher. John fut soigné et fait prisonnier.

      

    Il s'évada trois jours après, rejoignit les lignes alliées et fut transféré vers un hôpital en Angleterre. En septembre 1944, il fut parachuté sur Ninejen, aux Pays-Bas, participa à la libération de la ville et à la sécurisation de la zone. En novembre 1944, il participa à la bataille des Ardennes près de la ville de Reims. En avril 1945, il arriva dans la zone de Frankfurt (Allemagne). Il participa à diverses opérations visant à la traversée de l'Elbe et termina la Seconde Guerre Mondiale dans cette zone.

      

     Dès lors, il fut réassigné à la 17e division aéroportée et se rendit à Marseille afin de prendre le bateau qui le reconduirait vers les Etats-Unis pour enfin retrouver une "vie normale", en septembre 1945. Par la suite, John revint plusieurs fois à Sainte-Mère-Eglise, lors de commémorations du Débarquement allié de 1944.

      

    Il mourut d'un cancer de la gorge en 1969, à l'âge de 57 ans, dans sa petite ville de Caroline du Nord et émit le souhait d'être enterré en Normandie... ce qui malheureusement ne fut pas réalisé.

      Le Para de sainte mère église.

    John Steele et son équipe, probablement juste avant le jour J au camp de Quorn
      


    votre commentaire
  • David 'Buck' Rogers (1st Sergeant, Hq Co, 1st Battalion, 506th PIR, 101st Airborne  Division (la fameuse Easy Company))

    Témoignages sur le D DAYA notre arrivée à l'aérodrome d'Upottery, le 31 mai 1944, nous fûmes placés dans un endroit gardé. Après notre installation, nous passions le plus clair de notre temps dans une large tente d'informations. Dans cet endroit, il y avait des cartes murales, des maquettes de sable et des photos aériennes. Nous assistions à des conférences, étudions les cartes, les maquettes et les photos aériennes. Nous apprîmes que nous atterririons sur la zone de saut " C ", juste à l'ouest de Sainte-Marie-du-Mont en Normandie. Ce village se trouvait dans les terres près de la plage nommée Utah.

     

     

    La nourriture à Upottery était la meilleure que nous ayons eu depuis notre départ des Etats-Unis. Nous avions de la crème glacée, du pain blanc, du steak et bien d'autres bonnes choses que nous n'avions pas eues depuis notre arrivée en Angleterre. Nous plaisantions souvent en disant que c'étaient les derniers repas des condamnés.

     

    Un jour avant notre départ pour la Normandie, on nous donna des parachutes, des munitions, des masques à gaz, des gilets de sauvetage, etc. C'était le 3 juin, car nous devions initialement quitter Upottery aux environs de 23h00, le 4 juin. Comme nous le savons maintenant, le Jour-J fut retardé d'un jour à cause des mauvaises conditions atmosphériques. Nous partîmes donc tard le soir du 5 juin.

     

    Témoignages sur le D DAY

     

    Nous montâmes dans des camions avec tout notre équipement aux environs de 21h00 le 5 juin et fûmes conduits à nos avions. En descendant des camions, nous mîmes nos parachutes, gilets de sauvetage, et tout le reste que nous portions. On nous donna des pilules contre le mal de mer. Nous montâmes dans les avions vers 22h30. Cela n'était pas tâche aisée que de monter dans les avions avec tout cet équipement, les armes et les munitions. Témoignages sur le D DAYJe portais un Témoignages sur le D DAYfusil 30.06 M-1 (voir ci-dessous), un pistolet Colt 45 automatique (photo de droite), un couteau de tranchée et des grenades à main. J'avais également la charge d'un grand drapeau orange que je devais sortir pour nous  signaler si je voyais d'autres forces qui avaient débarqué sur la plage. On nous donna aussi des francs français, combien, je ne m'en souviens pas. J'en ai gardé quelques-uns uns que j'ai toujours. Chacun de nous avait également un genre de cricket métallique qui nous servait à nous identifier. Une pression, "click-clack" devait recevoir comme réponse deux "click-clack". Témoignages sur le D DAY

     

    Mon avion décolla à 23h15. Si je me souviens bien, il ne faisait pas encore tout à fait nuit. Il fallut beaucoup de temps pour organiser en formation tous ces avions en vol vers la Normandie. Nous nous dirigeâmes finalement vers le sud et notre destination, volant à 150 mètres au-dessus de la mer. Nous ne parlâmes pas beaucoup durant le vol. Je pense que la plupart des hommes pensaient à ce qui allait arriver.

     

    Arrivant près de l'île de Guernesey, les avions commencèrent à tourner à l'est vers les côtes normandes. Quand nous fûmes au-dessus de la côte, les avions entrèrent dans une couche nuageuse ou bien du brouillard. C'est à ce moment, que certains des avions perdirent la formation. Les pilotes avaient reçu l'ordre de garder la formation à tout prix; la plupart le firent, mais certains ne le purent pas. A cause de cela, des parachutistes furent largués à des kilomètres de leur zone de saut. Le pilote de mon avion garda la formation et nous volâmes directement au-dessus de notre zone de saut " C ". Nous eûmes du mal à larguer un mortier juste avant notre propre saut et cela nous retarda quelque peu.

     

    Quand mon parachute s'ouvrit, j'étais directement au-dessus du clocher de l'église de Sainte-Marie-du-Mont. C'était la pleine lune et le ciel avait peu de nuages. Nous pouvions voir facilement ce qui se passait au sol. Quand je regardai en bas, je vis Sainte-Marie-du-Mont. Ca ressemblait à la photo que j'avais tant étudiée à Upottery. Je sus, sans équivoque, que j'étais au-dessus du clocher de l'église de ce petit village français.

     

    Témoignages sur le D DAY

     

     

    Je forçais mon atterrissage sur les environs du village et j'atterris avec mon parachute dans un petit taillis. J'étais probablement à une vingtaine de mètres des habitations. Je sortis de mon parachute et regardant autour de moi, je vis une ombre qui se dirigeait vers moi à une cinquantaine de mètres, le long d'une haie.

     

    J'activais mon cricket et reçu un double click en retour. Nous avançâmes l'un  vers l'autre et je reconnus mon Sgt. Major, Issac Cole. Nous fûmes très heureux de nous revoir. A ce moment, des avions transportant des troupes volaient au-dessus de nous et des coups de feu éclataient dans toutes les directions. Très vite, le Sgt. Cole et moi-même formèrent un groupe avec 6 ou 7 autres parachutistes que je ne connaissais pas. Je ne leur ai même pas demandé leurs noms ni à quelle unité ils appartenaient. Nous étions tout simplement contents d'être ensemble.

     

    Après en avoir discuté, nous nous dirigeâmes vers l'église et le centre du village. En marchant le long de la rue, nous décidâmes de frapper à une porte et d'essayer d'obtenir quelques informations au sujet de l'ennemi. Un vieil homme répondit à la porte. Un des hommes de notre groupe parlait un peu de Français et lui demanda où étaient les Allemands. Agitant la main au-dessus de sa tête, il répondit: " Partout!".

     

    Nous continuâmes notre route vers l'église et entrâmes dans l'édifice. Une partie de notre groupe fut posté en bas et l'autre partie dans le clocher. Le Sgt. Cole, moi-même et trois hommes nous nous installâmes dans le clocher. Du haut du clocher, nous pouvions tirer et voir dans toutes les directions. Nous étions déterminés à faire de notre mieux pour éviter les mouvements de troupes allemandes à travers le village.

     

    Le jour pointait déjà et quand il arriva, je regardai vers la plage Utah et je vis le plus fabuleux spectacle que je n'avais jamais vu. Il y avait des centaines de bateaux aux abords de la plage. Je pus voir certains des bateaux tirer sur la plage. Plus tard, des avions bombardèrent. Plus tard encore, nous vîmes les bateaux déverser les troupes sur la plage. Nous sûmes alors que le débarquement avait vraiment commencé.

     

    Un peu plus tard, nous vîmes un parachutiste avançant sur le trottoir en rasant les murs des habitations. Il passa l'angle d'une maison où une autre rue menait à la place de l'église et s'écroula sur le trottoir. Nous entendîmes le coup de feu et nous sûmes qu'il avait été touché. Il ne bougea plus après sa chute; étant probablement mort. Ce fut un triste spectacle. A ce moment, nous réalisâmes que nous étions dans un jeu de mort, où il faut tuer ou bien être tué. Après quelques minutes, un soldat allemand arriva au coin du bâtiment là où le soldat gisait et il lui fit les poches. Nous commençâmes à tirer et il s'effondra en travers du corps du parachutiste.

     

    Plus tard ce matin-la, deux soldats allemands arrivèrent dans le village dans un petit véhicule. Nous ouvrîmes le feu quand ils furent à notre portée. Je me souviens que l'un d'eux avait des cheveux roux et qu'il sauta hors du véhicule et courut sur le trottoir sous notre position. Il regardait à droite et à gauche essayant de savoir d'où venait le feu. Il n'alla pas très loin avant de s'effondrer sur le trottoir, mort. Le conducteur du véhicule fit marche arrière jusqu'à un bâtiment et s'arrêta. Mais il était mort avant que le véhicule ne stoppe. Au début de l'après-midi, je vis un char américain à a peu près 150 mètres, avec son canon pointé sur le clocher. Je sortis mon drapeau et l'agitai violemment. Cela ne nous sauva pas de quelques obus.

     

    Mais cela n'était pas le char qui nous tirait dessus, mais un obus d'artillerie qui vint très près du clocher. Au bruit, nous sûmes que cela ne venait pas du char mais d'une autre direction. Un moment plus tard, un autre. Celui-ci toucha le clocher au-dessus de nous avec un grand bruit d'explosion. Des débris s'écroulèrent et il y eu une grande brèche dans le clocher. Ce fut un miracle que personne n'ai été touché.

     

    Quelques troupes venant de la plage et d'autres parachutistes arrivèrent dans le village après l'incident du clocher et nous descendîmes du clocher. Cole et moi allâmes chercher mon parachute qui était resté accroché au buisson. Je coupai deux morceaux de mon parachute que je pliais et plaçais dans mon sac. J'ai toujours un de ces morceaux de mon parachute qui me fit atterrir sur le sol normand.

     

    Nous quittâmes Sainte-Marie-du-Mont tard cet après-midi là et allâmes au Holdy. Nous apprîmes là-bas que mon commandant de compagnie, le Capitaine Patch s'y trouvait ainsi que quelques autres membres de ma compagnie. On nous dit également qu'au Holdy ils avaient capturé quatre canons et que le Sgt. William King avait tiré sur le clocher de l'église de Sainte-Marie-du-Mont avec l'un de ces canons. Ils pensaient que le clocher était utilisé par les Allemands pour diriger des tirs d'artillerie.

     

    A l'emplacement des quatre canons, le sol était couvert de cadavres allemands et de quelques corps de parachutistes américains. Ces parachutistes étaient de notre groupe de mortiers. Ils avaient atterri aux environs de ces canons et avaient été immédiatement tués avant de pouvoir même sortir de leurs parachutes.

           

           A la tombée de la nuit, nous apprîmes que le matin suivant, 7 juin, nous nous dirigerions vers Carentan.

     


    votre commentaire
  • Marie madeleine Poisson (Carentan – Manche)

      

    J'avais 31 ans en juin 1944 et j'habitais dans la ferme de ma belle-mère située sur la route de Periers, à l'entrée Sud-Ouest de Carentan. Mon fiancé avait été capturé en 1940 par les allemands et je ne devais le revoir qu'après la fin de la guerre, en 1945. Les conditions de vie étaient très difficiles, nous avions des cartes de rationnement pour le pain, le sucre, la viande. Toutefois nous étions quand même mieux dans les fermes pour nous nourrir que dans les villes. La ferme de ma belle-mère était réquisitionnée par les allemands et servait d'infirmerie. Nous étions obligées de vivre dans les étables mais la cohabitation ne se déroulait pas trop mal.

    Quelques temps avant le débarquement les gens commençaient à s'inquiéter car il y avait beaucoup d'avions mais ils ne savaient pas ce qui se passait. Egalement beaucoup de bombardements qui se sont amplifiés au fur et à mesure que l'on approchait du mois de juin. Le 5 juin il y a eu d'importants bombardements, les avions visaient les lignes électriques, la ligne de chemin de fer, les ponts ; A Carentan le pont de saint-hilaire-petitville sur la Taute a été bombardé.

    Lorsque les événements ont débuté nous vîmes de nombreux largages de parachutistes vers le nord et en direction de la mer. Les blessés allemands traversaient les marais inondés pour venir se faire soigner à la ferme.

    C'était rempli d'allemands, ils avaient descendu tout le foin disponible et les blessés étaient entassés partout où cela était possible. Certains y mourraient à bout de sang, les blessés graves étaient emmenés autre part. Au fur et à mesure que le temps passait la situation à la ferme devenait de plus en plus difficile pour ma belle-mère et moi, les allemands devenant très nerveux. Notre voisin, Charles Pigault, est venu nous chercher en nous disant qu'il ne fallait pas rester là car cela devenait beaucoup trop dangereux pour nous et que nous n'étions pas en sécurité. Nous l'avons suivi jusqu'à sa ferme et avons retrouvé là une quarantaine d'autres réfugiés.

               Nous étions enfermés dans la maison et nous ne pouvions plus sortir ni nous montrer. Dès que les allemands nous voyaient ils tiraient, même en sachant que c'étaient des civils aussi nous ne bougions pas de la maison ni ne nous montrions aux fenêtres, les hommes avaient d'ailleurs placé une table et des matelas pour nous protéger. Plus le temps passait et plus les allemands devenaient vraiment méchants. Au cours des jours suivants la bataille se déroulait autour de nous et les obus tombaient continuellement, l'un d'eux est même tombé sur la cheminée. Les premiers américains qui sont arrivés étaient accompagnés d'un char, les hommes qui surveillaient depuis la porte de la maison les ont vus arriver dans la cour. Nous avons ouvert la porte et fûmes obligés de quitter la maison car le toit de chaume avait pris feu et la maison brûlait. Nous sommes repartis à travers champ en direction de notre ferme d'où les allemands avaient été délogés. La ferme était occupée par les américains et servait également d'infirmerie. Ils n'ont jamais voulu que nous restions chez nous aussi nous fûmes obligés de partir vers Carentan, sur la route parmi les américains qui montaient au front et les allemands emmenés comme prisonniers.

    Dès que des combats se produisaient nous étions obligés de nous coucher dans les fossés pour nous y réfugier. A ce moment là nous avons eu vraiment peur. Arrivés dans Carentan nous nous rendîmes à la maison de madame Lecomte. Nous y avons eu la visite d'un américain qui m'a semblé saoul, il tenait sa baïonnette à la main et elle n'arrêtait pas de tomber par terre. Il nous a tous mis en ligne et a pris un des hommes pour faire le tour des pièces et visiter la maison. Une fois ceci accompli et vu qu'il n'y avait que des civils il a semblé se détendre et nous a même donné à manger. Nous n'avons couché qu'une seule nuit dans cette maison, cela n'était pas prudent d'y rester, le quartier brûlait et la maison risquait d'être touchée à son tour. Nous avons donc déménagé à nouveau, pour un petit magasin de meubles où nous sommes restés plusieurs jours. Après un dernier déménagement dans une autre maison de Carentan nous sommes enfin retournées, saines et sauves, à la ferme d'où s'était éloignée la ligne de front.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique