• Forces Allemandes

           La majorité des unités allemandes stationnées l'ouest du Rhin sont sous la responsabilité de l'Oberbefehlshaber Ouest (OB West), commandé à l'époque par le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt.

    German Armed Forces Group (AFC) Netherlands

    General Flieger Friedrich Christiansen

    Groupe d'armées B 

    Generalfeldmarschall Walther Model 

    2e SS-Panzerkorps 

    SS-Obergruppenführer Wilhelm Bittrich 

    •  9e Panzerdivision SS Hohenstaufen - SS-Oberführer Walter Harzer
    •  10e Panzerdivision SS Frundsberg - SS-Brigadeführer Heinz Harmel 
    • Régiment en formation de la 1re division Fallschirm-Panzer Hermann Göring - Oberstleutnant Fritz Fullriede 
    • Kampfgruppe "Von Tettau" - Generalleutnant Hans von Tettau
    • Kampfgruppe Kraft"-SS Sturmbannführer Sepp Kraft en formation et en remplacement du 16e bataillon de la 16e Panzergrenadier Division SS Reichsführer-SS

     

    Quinzième Armée 

    Général Gustav-Adolf von Zangen 

    LXVIIIe Corps 

    Général Otto Sponheimer

    • 346e Division d'infanterie - Generalleutnant Erich Deister
    • 711e Division d'infanterie - Generalleutnant Josef Reihert
    • 719e Division d'infanterie - Generalleutnant Karl Sievers

     

    LXXXVIIIe Corps 

    Général Hans Reinhard

    • Kampfgruppe "Chill" - Generalleutnant Kurt Chill
    • 59e Division d'infanterie - Generalleutnant Walter Poppe
    • 245e Division d'infanterie - Oberst Gerhard Kegler
    • 712e Division d'infanterie - Generalleutnant Friedrich Wilhelm Neuman

     

    LXXXVIe Corps 

    Général Hans von Obstfelder

    • 176e Division d'infanterie - Oberst Christian Landau
    • Kampfgruppe "Walther" 6e Régiment de parachutistes - Oberstleutnant Friedrich August Freiherr von der Heydte 
    • 107eBrigade de Panzers - Major Freiherr von Maltzahn
    • 7e Division de parachutistes - Generalleutnant Wolfgang Erdmann

     

    XIIe SS Corps 

    Obergruppenführer Kurt von Gottberg

    • 180e Division d'infanterie - Generalleutnant Bernard Kloster Kemper
    • 190e Division d'infanterie - Generalleutnant Ernst Hammer
    • 363e Division d'infanterie - Generalleutnant Augustus Dettling

    Wehrkreis VI 

    Corps "Feldt" - General der Kavalerie Kurt Feldt 

    • 406e Division d'infanterie - Generalleutnant Scherbenning

    Luftwaffe West 

    Colonel General Kurt Student 

    • 1re Fallschirmarmee - Drawn from a pool of available units, almost all understrength; totaling 3,000 men as of September 1944
      • Ie Corps de parachutistes
      • IIe Corps de parachutistes - General der Fallschirmtruppen Eugen Meindl 
      • 86e Corps

    Renseignements  

    Alliés 

    Un certain nombre de rapports sur les mouvements des troupes allemandes a atteint le haut commandement des forces alliées, y compris des détails sur l'identité et la localisation des formations blindées allemandes. Le 16 Septembre, Bletchley Park décrypte le mouvement de la 9ème et 10ème Panzerdivision SS à Nimègue et Arnhem, mais Montgomery refuse de modifier les plans du débarquement.

    Ces informations sur l'emplacement des Panzerdivisions ont été complétées par des photographies aériennes de Arnhem prises par un vol de reconnaissance de la RAF, ainsi que par des messages de la résistance néerlandaise. Craignant que la 1ère division aéroportée puisse être en danger si elle atterrit à Arnhem, l'officier de renseignement de la division, le major Brian Urquhart, organise une réunion avec Browning et lui présente les défenses à Arnhem. Browning rejette ses demandes et ordonne au médecin de la division d'envoyer Urquhart en congé maladie en raison de "tension nerveuse et d'épuisement."  

    Allemands 

    Von Rundstedt et Model prévoient une grande offensive alliée imminente en raison du grand nombre de rapports de renseignement qu'ils reçoivent. L'officier de renseignement du Groupe d'armées B croit que la Seconde armée va lancer une offensive dans la direction de Nimègue, Arnhem et Wesel avec pour principal objectif de parvenir à la zone industrielle de la Ruhr. Il est convaincu que les troupes aéroportées seront utilisées dans cette offensive, mais n'est pas sûr de l'endroit où elles seraient déployées; il soupçonne la région de la ligne Siegfried, au nord d'Aix-la Chapelle ou peut-être même près de la Sarre.

    Déroulement des opérations 


     Des elements de la 101ème devant la cathédrale d'Eindhoven

     


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    Jour 1 : Dimanche 17 septembre 1944 

    Premiers succès 

    L'opération Market Garden s'ouvre avec succès pour les Alliés. Au premier largage, la quasi-totalité des troupes sont arrivées sur leurs zones de parachutage. Pour la 82e division aéroportée , 89% des soldats débarqués ont atterri sur ou dans les 1.000 mètres de leurs zones de largage et 84% des planeurs se sont posés sur ou dans les 1.000 mètres de leurs zones d'atterrissage. Cela contraste avec les opérations précédentes, où le largage de nuit avait provoqué un dispersement des unités allant jusqu'à 19 km.

    Dans le sud, la 101e division aéroportée rencontre peu de résistance et capture quatre des cinq ponts. Le pont à Son saute lorsque les parachutistes américains s'approchent de lui, après avoir été retardés par un engagement de courte durée avec un canon de 88mm et une mitrailleuse. Plus tard dans la journée, de petites unités de la 101e se déplacent au sud de Son.

      Vidéo montrant le parachutage de l'operation MARKET GARDEN

    Au nord, de petits groupes de la 82e progressent vers Grave et prennent le pont à la hâte. Ils ont également réussi à capturer un pont d'une importance vitale, à Heumen, au confluent de la Meuse et du canal qui la relie au Waal. Le but principal de la 82e au cours de de cette journée a été d'occuper les hauteurs de Groesbeek et de créer ainsi une position de blocage afin de prévenir d'une attaque et d'empêcher les observateurs allemands de guider les tirs de l'artillerie . Browning et Gavin ont estimé que cela devait être la priorité de la division. Le 508e Régiment de parachutistes d'infanterie a été chargé, si possible de prendre le pont de Nimègue, mais à cause de la mauvaise communication, l'attaque ne commence pas avant la fin de la journée. S'ils l'avaient attaqué plus tôt, ils auraient fait face à seulement une dizaine d'Allemands. Au moment où le 508e attaque, des troupes de reconnaissance du 9e bataillon de reconnaissance de SS arrivent. L'attaque échoue, laissant le pont de Nimègue aux mains des Allemands.

    Le contrôle de ce pont est vital, contrairement à certains des ponts vers le sud qui enjambent des petites rivières et des canaux et qui peuvent être remplacés par des unités du génie, car les ponts de Nimègue et Arnhem traversent deux bras du Rhin et ne peuvent être comblés facilement. Si ces ponts ne peuvent pas être capturés et tenus, l'avance de XXX Corps serait bloqué et l'opération Market Garden serait vouée à l'échec.

    La 1re Division aéroportée atterrit sans incident grave, mais les premiers problèmes apparaissent peu après. Seulement la moitié de la Division est arrivée avec la première vague et seulement la moitié d'entre eux (1ère Brigade de parachutistes) peut avancer vers le pont. Le reste des troupes défend les zones de largage pour le prochain parachutage le jour suivant. Ainsi, l'objectif principal de la division doit être réalisé avec l'effectif d'une demi-brigade. Alors que les parachutistes progressent à l'est d'Arnhem, l'escadron de reconnaissance de la division chemine vers l'avant pour s'emparer du pont. L'escadron constitué de jeep se heurte aux positions défensives allemandes et est obligé de faire retraite.

    Deux des trois bataillons de la 1re Brigade de parachutistes, faisant face à une solide résistance allemande, sont contraints à faire halte pour la nuit à Oosterbeek. Le lieutenant-colonel John Frost du 2e Bataillon arrive au pont d'Arnhem dans la soirée et met en place des positions défensives à l'extrémité nord. Deux offensives pour capturer le pont et l'extrémité sud sont repoussées.

    Problèmes de communication 

    Les radios britanniques ne fonctionnaient pas quelle que soit la distance. Il a été constaté après l'atterrissage que les radios étaient réglées sur des fréquences différentes, dont deux coïncidaient avec des stations de radio britannique et allemande. De plus, il est également possible que les dizaines de largages qui ont été planifiés puis annulés dans les semaines précédant l'opération aient conduit un déchargement précoce des batteries.

    Pour la 1re Division aéroportée, le seul moyen de demander un soutien aérien consiste en deux unités spéciales américaines larguées à Arnhem le même jour. Ces unités sont équipées de Veeps : des jeeps pourvues de radio RCS-193 à très haute fréquence. Malheureusement, les postes radio sont rapidement détruits par des tirs de mortier ; de ce fait, la 1ere Airborne dut utiliser des signaux visuels pour communiquer avec la RAF. Cependant, les pilotes avaient l'ordre de ne pas réagir aux signaux venant du sol car il n'y avait pas de moyen facile de distinguer l'ami de l'ennemi, ce qui a conduit à un manque critique de l'appui aérien à Arnhem et Oosterbeek.

    Avance du XXXe Corps

    Le lieutenant-général Brian Horrocks reçoit la confirmation du début de l'opération le matin du 17 septembre. A 12 h 30, Horrocks reçoit un signal indiquant que les premières vagues des forces aéroportées ont quitté leurs bases au Royaume-Uni et fixant l'heure de l'attaque au sol à 14 h 35. A 14 h 15, 300 canons ouvrent le feu et exécutent un tir de barrage de 1,6 km de large et 8,0 km de profondeur sur les positions allemandes à Valkenswaard, à l'avant de la ligne de départ du XXX Corps. Ce tir de barrage est appuyé par sept escadrons d'Hawker Typhoon de la RAF. L'avance est menée par les chars et l'infanterie des Irish Guards. Ces derniers traversent le canal Meuse-Escaut et entrent dans les Pays-Bas à 15 h 00. Après avoir traversé la frontière, les Irish Guards sont pris en embuscade par l'infanterie et les canons antichar allemands le long de la route principale. Après une nouveau tir de barrage de l'artillerie, les Hawker Typhons accomplissent une nouvelle vague sur les positions allemandes. Des soldats allemands capturés révèlent, certains de leur plein gré, d'autres après avoir été menacés, le reste des positions allemandes. Au crépuscule, la ville de Valkenswaard est atteinte et occupée par les Irish Guards.

    Horrocks a prévu que les Irish Guards puissent parcourir les 21 km les séparant d'Eindhoven en trois heures, mais ils réussissent à couvrir seulement 11 km. Au premier jour, l'opération a déjà pris du retard. A Valkenswaard, les ingénieurs construisent un pont Bailey de 58 m de long en 12 heures.

    Réactions allemandes

                       Les Allemands comprennent rapidement la situation. Le maréchal Walter Model séjourne à l'Hôtel Tafelberg à Oosterbeek lorsque les Britanniques commencent à atterrir dans la campagne à l'ouest d'Oosterbeek. Désorienté, il conclut qu'ils sont des commandos tentant de l'enlever. Il accomplit alors une course folle pour un endroit plus sûr. En attendant, Wilhelm Bittrich, commandant du 2e SS-Panzerkorps, envoie immédiatement un bataillon de reconnaissance de la 9e Panzerdivision SS à Nimègue pour renforcer la défense du pont. A minuit, Model se représente clairement la situation et donne des ordres qui se révéleront adaptés pour la défense d'Arnhem. La confusion attendue des défenses allemandes contre les opérations aéroportées était absente à Arnhem et l'avantage de la surprise a été réduit par la réaction rapide des forces allemandes.

    Jour 2 : Lundi 18 septembre 1944

                   Les météorologues alliés ont prévu que l'Angleterre serait couverte de brouillard le matin du 18 septembre. Le deuxième largage fut reporté de trois heures et d'épais nuages bas ont commencé à se développer sur la partie sud de la zone de combat, puis se sont répandus sur tout la zone durant la journée, ce qui a entravé l'approvisionnement et l'appui aérien (sept des huit prochains jours auront de mauvaises conditions météorologiques et les opérations aériennes ont été annulées le 22 septembre et le 24 septembre).

    Zone d'opération de la 1re Airborne

     

    Largages britanniques sur Arnhem 

    Le 1er et 3e bataillons de parachutistes avancent vers le pont d'Arnhem pendant les premières heures du 18 septembre et font de bons progrès, mais sont stoppés par les Allemands. Subissant de lourdes pertes, ils sont obligés de stopper leur progression.

    Tôt dans la journée le 9e bataillon de reconnaissance de SS (envoyé au sud la veille) conclut que sa présence n'est pas nécessaire à Nimègue et retourne à Arnhem. Bien conscient que des troupes britanniques tiennent le pont, il tente de le franchir par la force mais est repoussé et subit de lourdes pertes, y compris son commandant, le SS-Hauptsturmführer Gräbner.

    À la fin de la journée, les 1er et 3e bataillons de parachutistes, qui ne comptent plus que 200 hommes, soit un sixième de leur force originelle, sont entrés dans Arnhem et sont à environ à 2 km du pont. La plupart des officiers et sous-officiers sont tués, blessés ou capturés. Le deuxième largage est retardé par le brouillard, mais atterrit avec tous ses effectifs : la 4e Brigade de parachutistes composé des 10ème, 11ème et 156ème bataillons du régiment de parachutistes, commandée par le général de brigade John Winthrop Hackett et les compagnies C et D du 2e South Staffordshire Regiment.

    Zone d'opération de la 82e Airborne 

    Largages de la 82e à Nimègue

    Grave s'avère bien défendu et les forces allemandes continuent à faire pression sur la 82e déployée sur les hauteurs de Groesbeek. Le 505e Régiment de parachutistes d'infanterie défend Horst, Grafwegen et Riethorst des contre-attaques allemandes. Tôt dans la journée, une contre-attaque allemande capture l'une des zones de parachutage allié, où le deuxième largage est prévu pour 13 h 00. Le 508e Régiment de parachutistes d'infanterie attaque à 13 h 10 et reprend la zone à 14 h 00, capturant 149 prisonniers et 16 pièces de DCA allemandes. Retardée par la météo en Grande-Bretagne, le deuxième largage n'arrivera qu'à 15 h 30. Ce largage incorpore des éléments de la 319e et 320e des Glider Field Artillery , le 456e bataillon de Parachute Field Artillery et des éléments de soutien médical. Vingt minutes plus tard, 135 bombardiers B-24 larguent des équipements, dont 80% sont récupérées.

    Zones d'opération de la 101e Airborne et du XXXe Corps 

    Largages de la 101e à Eindhoven 

               Suite à la perte du pont à Son, la 101e, tente, sans succès, de capturer un pont à Best, situé à quelques kilomètres, mais la tentative est repoussée. D'autres unités se déplacent vers le sud et parviennent finalement à l'extrémité nord de la ville d'Eindhoven.

                  À 06 h 00, les Irish Guards continuent d'avancer tout en faisant face à la résistance déterminée de l'infanterie et des chars allemands. À 16 h 00, un contact radio alerte la force principale que le pont Son a été détruit et qu'un pont Bailey est demandé pour le remplacer. A la tombée de la nuit, les Guards Armoured Division sont établis dans la région de Eindhoven. Toutefois les colonnes de transport sont gênées dans les rues étroites de la ville et sont soumises à des bombardements aériens allemands au cours de la nuit. Finalement, les ingénieurs du XXXe Corps, aidés par des prisonniers de guerre allemands, construisent un pont Bailey en 10 heures sur le Canal Wilhelmine

                   Pendant la journée, les britanniques du VIIIe et XIIe Corps, en soutenant l'attaque principale, ont aménagé plusieurs têtes de pont sur le canal Meuse-Escaut tout en faisant face à une vive résistance allemande. Tout au long de la journée, des attaques allemandes ont été lancées contre le XXXeCorps et contre les têtes de pont sur le canal Meuse-Escaut, le tout sans succès.

    Jour 3 : Mardi 19 septembre 1944 

    Arnhem

    Vue aérienne du pont d'Arnhem 

    Aux premières heures du matin, le 1er et 3e Bataillon, ainsi que 2e South Staffordshires essaient de rallier le pont d'Arnhem, tenu tant bien que mal par le 2e Bataillon de Frost. Quand l'aube se lève, le 1er Bataillon est repéré et arrêté devant la principale ligne de défense allemande. Pris sous un feu croisé, le 1er Bataillon est désintégré et ce qui reste du 3ème Bataillon est contraint à la retraite vers Oosterbeek. 

    Le 2e Bataillon (environ 600 hommes) tient encore l'extrémité nord du pont d'Arnhem. Les Allemands comprenant que les attaques d'infanterie, comme celles qui ont été repoussés dans le sang, la veille, sont inutiles, bombardent les positions britanniques avec des mortiers, de l'artillerie et des chars ; ils démolissent systématiquement chaque maison afin d'y déloger les défenseurs. Cependant, les Britanniques s'accrochent à leurs positions. 

    Oosterbeek 

    Parachutistes britanniques à Oosterbeek 

                Au nord d'Oosterbeek, la 4e brigade de parachutistes tente de percer les lignes allemandes, mais les difficultés de communication et la résistance ennemie causent l'échec de l'attaque. La 1re Division aéroportée a subi de lourdes pertes et a perdu sa capacité offensive. Dans l'impossibilité d'aider le lieutenant-colonel Frost sur le pont, les autres bataillons se retirent à Oosterbeek et installent une tête de pont défensive sur la rive nord du Rhin. Au même moment commence à atterrir les planeurs transportant les Polonais de 1ère Brigade indépendante de parachutistes, des canons anti-chars et des véhicules, et qui étaient bloqués en Angleterre en raison d'un brouillard épais. Soudain, un Messerschmitt apparaît et fait feu sur les planeurs. Avant de même de pouvoir toucher terre, de nombreux planeurs sont détruits. L'approvisionnement devient critique : la zone de largage est au mains des Allemands. En conséquence, les Britanniques se retrouvent avec seulement 10% des équipements parachutés.

    Nimègue 

    Char Cromwell le long de l'"Hell's Highway" entre Eindhoven et Nimègue  

                    A 08 h 20, le premier contact est fait entre le XXXe Corps de le 504e Régiment de parachutistes d'infanterie. A 08 h 30 la Division blindée des Guards du XXXe Corps entre dans Grave. La force principale arrive trois heures plus tard. À ce moment, selon le plan, le XXXe Corps devrait être à Arnhem. Une tentative de prendre le pont de Nimègue échoue. Gavin propose alors le plan suivant : les parachutistes du 504e Parachute Infantry Regiment doivent traverser le fleuve en bateau, 2 km en aval du pont. Arrivés sur la rive opposée, ils doivent capturer l'extrémité nord du pont puis faire la jonction avec le XXXe corps qui s'avancera sur le pont depuis l'extrémité sud. Malheureusement, les bateaux, demandés pour la fin de l'après-midi, n'arrivent pas.

           Une tentative d'approvisionnement de 35 C-47 (sur 60 envoyés) échoue, les fournitures n'ayant pu être récupérés. Le mauvais temps sur les bases anglaises a empêché les planeurs transportant le 325e Glider Infantry Regiment de décoller, mettant fin à tout espoir de renforts pour la 82e Airborne.

    Eindhoven-Veghel 

                   Dans le sud, les unités de la 101e qui ont pris Best la veille sont contraintes de faire retraite face à une contre-attaque de Fallschirmjäger dans de la matinée. Les chars britanniques arrivent au cours de la journée et repoussent les Allemands vers la fin de l'après-midi capturant au passage environ 1000 prisonniers. Dans la journée, des chars Panther arrivent à Son, faisant feu sur le pont Bailey. Un canon anti-char britannique de 57 mm, récemment débarqué, réagit rapidement et élimine quelques-uns des chars. Les Panthers restants se retirent sans causer de dégâts au pont. Dans la nuit, la Luftwaffe bombarde Eindhoven. La flotte aérienne composée essentiellement de Jukers Ju-87 et de Dornier Do-17 surprend la population qui n'a pas le temps de se mettre à l'abri. On déplore plus de 200 morts et 800 blessés parmi les habitants.

    Jour 4 : Mercredi 20 septembre 1944 

    Arnhem 

    Prisonniers britanniques à Arnhem 

    Le 2e bataillon du lieutenant-colonel John Frost tient encore le pont d'Arnhem, bien qu'il n'y ait plus d'espoir que le XXXe Corps les rejoigne. L'après-midi, les positions britanniques autour de l'extrémité nord du pont d'Arnhem se sont considérablement affaiblies. Une grave pénurie de munitions anti-char permet aux blindés allemands de détruire les positions britanniques à bout-portant. La nourriture, l'eau et les fournitures médicales se font rares, de nombreux bâtiments sont en feu et, devant le risque d'effondrement, une trêve de deux heures est organisée pour évacuer les blessés (dont le lieutenant-colonel Frost) en captivité. Frederick Gough remplace Frost au commandement du bataillon.  

                   Les Allemands viennent à bout des poches de résistance tout au long de la journée, prenant le contrôle de l'extrémité nord du pont au crépuscule, ce qui leur permet d'envoyer des renforts plus au sud, à Nimègue. Le reste des troupes britanniques continue de se battre, parfois aux couteaux, mais la lutte se termine le jeudi matin, vers 9 h 00, la quasi-totalité des soldats étant faits prisonniers. Le dernier message radio diffusé à partir du pont - "Plus de munitions. God save the King» - n'a été entendu que par les opérateurs radio allemands. 

    Nimègue 

     Sherman du XXXe Corps traversant le pont de Nimègue

           Les bateaux demandés la veille par la 82e Airborne arrivent dans l'après-midi et l'ordre d'assaut est donné. À environ 15h00, les Américains du 504e Régiment de parachutistes d'infanterie traversent avec 26 bateaux d'assaut en toile les 365 mètres qui les séparent de la rive opposée. Une pénurie de pagaies oblige certains soldats à pagayer avec les crosses de leurs fusils. Environ la moitié des bateaux parvient à traverser sous un feu nourri. Les soldats survivants prennent d'assaut l'extrémité nord du pont. Les forces allemandes se retirent et le pont est sécurisé entièrement à 19h10. Beaucoup d'explosifs ont été trouvés sur le pont, mais pour une raison inconnue alors, les Allemands n'ont pas réussi à faire sauter le pont avant la traversée des chars britanniques. On sait aujourd'hui que les câbles des explosifs ont été coupés par le jeune résistant néerlandais Jan van Hoof. L'attaque a été coûteuse et fut surnommé "Little Omaha" en référence à la plage d'Omaha Beach 

                 Lorsque le lieutenant-général Dempsey de la Deuxième Armée rencontre le général Gavin, commandant de la 82e division aéroportée, il aurait déclaré (en référence à l'attaque de Nimègue), "Je suis fier de rencontrer le commandant de la plus grande division du monde actuel" (I am proud to meet the commander of the greatest Division in the world). 

    Eindhoven  

          Les parachutistes de la 101e division aéroportée sont attaqués par la 107e brigade blindée allemande soutenue par des troupes SS. Les Américains luttent longtemps et sont finalement secourus in extremis par les chars du XXXe Corps qui repoussent les Allemands. Toutefois ces derniers continuent à harceler l'autoroute reliant Eindhoven à Nimègue.

    Limiter les pertes  

             Le réduit constitué par Urquart ne peut joindre les Polonais de Sosabowski qui, largués n'importe comment peu de temps auparavant, ont été massacrés ou capturés. Afin d'éviter une destruction totale de la première division aéroportée, le général Urquart décide d'évacuer afin de tenter de rejoindre les lignes américaines et celles du XXXe corps. Le 25 et 26 septembre, soit 9 jours après les premiers largages, les rescapés regagnent les lignes alliées. 

    •  Résultats  

    Bilan humain  

              L'opération est un échec complet sur le plan des effectifs engagés, en revanche ce n'est qu'un demi-échec pour les objectifs. Depuis ce temps, et en mémoire des Diables Rouges tombés, notamment ceux du colonel Frost, les parachutistes britanniques portent un ruban noir derrière leur béret ; mais la légende des anciens du Parachute Regiment veut que ce soit en souvenir de la trahison de l'un des leurs, un parachutiste capturé qui aurait craqué sous la torture, que les parachutistes britanniques arborent un ruban noir à leur couvre-chef. Le colonel Frost et ses hommes ont été des hommes d'honneur, des combattants mais surtout des résistants. D'assiégeants, ils sont devenus assiégés ; on leur avait demandé de tenir 2 jours, ils ont tenu plus d'une semaine, soit neuf jours et neuf nuits, sans renfort, ni repos. 

           Au total, du côté allié les pertes humaines s'élevèrent à 16 805 hommes tués, blessés ou prisonniers : dont 7 640 Britanniques et Polonais des 1st British Airborne Division et 1st Polish Parachute Brigade, 3 664 Américains des 82nd et 101st Airborne et 5 354 Britanniques pour le XXX Corps. 

             Du côté allemand le Generalfeldmarschall Walther Model estima à 3 300 le nombre des pertes de son groupe d'armées B ; mais des calculs récents avancent le chiffre de 8 000 soldats allemands hors de combat, dont au moins 2 000 tués.

    Conséquences stratégiques

                 Près de 12 000 parachutistes furent ainsi perdus, et Montgomery dut constater que « Market Garden a réussi à 90 %... ». En tout cas, l'opération porta un bien mauvais coup à Model: sa ligne de résistance sur les cours d'eau des Pays-Bas avait été coupée en deux, et il dut rayer de ses effectifs environ 7 000 soldats et 95 blindés... Il s'agit néanmoins de l'un des derniers succès tactiques de l'Axe.

                  Par ailleurs, en raison de la priorité donnée à cette opération, le camp allié négligea de prendre le contrôle des rives de l'Escaut, qui donne accès au port d'Anvers (tombé intact aux mains des troupes britanniques le 7 septembre), en laissant libres sur ses arrières les restes importants d'une division parachutiste allemande, qui se réorganisa rapidement. La prise de contrôle d'Anvers n'aura lieu que plus tard, au prix de lourdes pertes, de sorte que le port d'Anvers ne sera utilisable qu'à partir du 28 novembre.

            Entre temps, l'approvisionnement devra toujours se faire au départ des ports artificiels installés sur les côtes normandes et du port de Cherbourg, ce qui provoquera une crise logistique, l'approvisionnement des unités en ligne se faisant difficile en raison de l'étirement excessif des itinéraires de ravitaillement.

    Famine aux Pays-Bas 

    Une conséquence tragique de l'échec de l'opération fut le Hongerwinter (« L'Hiver de la faim »). En effet, pendant la bataille, les travailleurs des chemins de fer néerlandais, incités par le gouvernement néerlandais à Londres, entamèrent une grève afin d'aider l'avance alliée. En représailles, les allemands interdirent le transport de nourriture, ce qui provoqua une famine durant l'hiver 1944-1945 et causa la mort d'environ 18 000 néerlandais.

    Lieux de mémoire

          Le pont d'Arnhem n'a pas survécu à la guerre du fait qu'il a été détruit par les Allemands en octobre 1944. Il a été remplacé par un pont d'apparence similaire en 1948. Ce dernier a été rebaptisé pont John Frost (John Frostbrug) le 16 septembre 1978.

                Le 16 septembre 1994, des anciens combattants de la 101e Airborne ont inauguré un "Monument pour les Néerlandais" à Sint-Oedenrode. Le monument est un don des anciens combattants aux civils qui ont combattu aux côtés des troupes américaines, à la surprise de ces dernières. Ce monument est "dédié à la population du Corridor par des vétérans de la 101e Airborne Division, en reconnaissance de leur courage, de leur compassion et amitié."

             Le 31 mai 2006, la 1ère Brigade Indépendante de Parachutistes Polonais a reçu l'Ordre militaire de Guillaume Ier par SM la Reine Beatrix en raison de sa bravoure à Arnhem pendant l'opération Market Garden. Le 82e division aéroportée avait également reçu le même ordre le 8 octobre 1945.

                Plusieurs musées des Pays-Bas sont dédiés à l'opération Market Garden, dont : le Musée national de libération à Groesbeek, le Wings of Liberation Museum Park à Schijndel, et l'Airborne Museum Hartenstein à Oosterbeek.

    Anecdotes 

             Avant le déclenchement de l'opération Market Garden, certains émettaient des doutes quant à la réussite plus qu'incertaine de l'opération, tel Browning (commandant du CA aéroporté) qui en vint à demander à Montgomery :

    « Combien de temps faudra-t-il aux blindés pour nous rejoindre ?

    — Deux jours, lui répond Montgomery.

    — Nous pourrons tenir quatre jours. Mais je crains bien, Monsieur le Maréchal, que nous n'allions un pont trop loin. » (Voir le film « un pont trop loin »)

    Patton, quant aux occasions manquées faute de carburant, déclara :

    « J'étais alors convaincu, et la suite me donna raison, que nous n'avions pas d'autres Allemands devant nous que ceux qui se battaient. En un mot, il n'y avait pas de profondeur. »

     


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  • Bastogne

    Ci-après  la liste officielle des pertes accusées par la Easy-compagnie à Bastogne

            La Easy a énormément souffert du froid pendant la bataille de Bastogne et le brouillard constant empêcha l'US Air Force d'effectuer des parachutages de nourriture et de munitions ou alors ces derniers étaient lâchés au-dessus des allemands . Les 'National Archives' américaines montrent la liste officielle des pertes accusées par la Easy à Bastogne, du 18 au 30 décembre 1944.
    Les renseignements sont les suivants :

    Tué en Action (TEA) : 0

    Sérieusement Blessé en Action (SBA) : 1
    (Caporal Gordon Walter S. Sr du Mississippi,13099280,SBA le 24 décembre 1944)

    Légèrement Blessé en Action (LBA) : 3
    (Caporal. Carson,Gordon F. de l'état de New York,12130792,
    LBA le 21 décembre 1944.
    Pvt McCauley, Carl F. de l'Indiana,35808113,
    LBA le 25 décembre 1944.
    Pfc Eggert, Walter F. de l'Illinois,36614595,
    LBA le 28 décembre 1944.)

    Le nom d'un homme manque à ce rapport,
    celui du Pfc John Julian,34806849,SBA le 21 décembre 1944.

    Il avait effectivement été blessé durant une patrouille et laissé
    sur place à cause de la forte puissance de feu allemande.
    Il est déclaré Mort à la Suite de ses Blessures (MSB)
    le 1er janvier 1945,la E-Company n'ayant toujours aucun signe de vie
    de John Julian.
    Selon l'historique divisionnaire du 506,
    Pfc John Julian a bien été tué et il est aujourd'hui
    enterré à Hamm au Luxembourg,
    dans le même cimetière où est enterré
    le général américain George S. Patton.

    Le jour de Noël,
    le Lieutenant Harry Welsh fut blessé par l'explosion
    d'un obus de mortier et a été rapidement rapatrié
    à la suite de sa blessure.

      


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  • Bataille des Ardennes

                      La Bataille des Ardennes est l'appellation donnée à l'ensemble des opérations militaires qui se sont déroulées dans les Ardennes belges et le nord du Grand-Duché de Luxembourg pendant l'hiver 1944-1945. La bataille commence le 16 décembre 1944 par une attaque surprise allemande à laquelle on a donné le nom d'« Offensive von Rundstedt ». Ironie de l'histoire, le vieux Maréchal y était opposé : il estimait que l'objectif était trop ambitieux. Les Anglo-Américains l'appellent « Battle of the Bulge » (Bataille du Saillant) vu la forme de coin que la ligne de front avait prise lorsque la pénétration allemande fut arrêtée. La bataille des Ardennes se termine fin janvier 1945 après le refoulement des Allemands au-delà de leur ligne de départ.

    Situation des Alliés début décembre 1944

      

                    Le front occidental s'est étendu. Après l'échec d'Arnhem, il suit d'abord une ligne est-ouest coupant les Pays-Bas en deux et ensuite une ligne nord-sud suivant très approximativement la frontière allemande jusqu'en Suisse. Depuis les ports français, les lignes de communication sont longues et Anvers vient seulement d'être dégagée. Les Alliés manquent de moyens mais, pour ne pas permettre à l'ennemi de se ressaisir, ils doivent continuer leur offensive.   

                Au nord, une attaque vient d'être lancée pour s'emparer des barrages de la Roer afin d'empêcher les Allemands de déclencher d'éventuelles inondations. Au sud, la 3e Armée de Patton prépare une offensive vers Francfort. Pour réunir les moyens nécessaires, le front a été dégarni dans les Ardennes où quatre divisions US tiennent 120 km de front.

    Le dispositif des Alliés comprend :

    • de la Zélande jusqu'au nord de Maastricht : le 21e Groupe d'armées (maréchal Montgomery) avec la 1re Armée canadienne et 2e Armée britannique
    • de Maastricht à Sarrebruck : le 12e Groupe d'armées (général Bradley) avec du nord au sud : la 9e Armée US (général Simpson), la 1re Armée US (général Hodges) couvrant toutes les Ardennes belges et le Grand-duché de Luxembourg et la 3e Armée US (général Patton)
    • de Sarrebruck à la frontière suisse : le 6e Groupe d'armées (général Devers) avec la 7e Armée US et la 1re Armée française
    • en réserve générale : six divisions, parmi lesquelles seules les 82e et 101e Division Airborne à Reims sont disponibles immédiatement.

    Au total, cela représente 69 divisions.

    Situation des Allemands début décembre 1944 

    Pour les Allemands, les lignes de communication et la longueur des fronts se sont réduites ; ce qui permet de regrouper les forces et même de constituer quelques réserves. Les fronts d'Italie et de Russie sont stabilisés. La mobilisation de tous les hommes entre 16 et 60 ans permet de rétablir les effectifs. La défense de la patrie ressaisit le moral de ceux qui ne sont pas encore résignés. Dos au mur, les Allemands acceptent l'idée de combattre sans idée de recul.

            La production de matériel militaire est satisfaisante. Une nouvelle 6e SS Panzer Armee a même pu être constituée. Toutefois, il faut agir rapidement car les bombardements stratégiques alliés deviennent inquiétants et les réserves en carburant s'amenuisent.

    Quatre groupes d'armées sont déployés face aux Alliés :

    • de la Zélande jusqu'à Roermond : le Groupe d'armées H ;
    • de Roermond à l'est de Luxembourg : le Groupe d'armées B du feldmarschall Model ;
    • au sud : le Groupe d'armées G ;
    • à l'extrême sud : le Groupe d'armées Oberrhein (Rhin supérieur).

    Avec les réserves, le total est de 74 divisions, soit un nombre équivalent à celui des Alliés.

    Le plan allemand

         Fin septembre 1944, Hitler charge un état-major restreint sous le contrôle du général Jodl de préparer une offensive en Ardennes. Cette opération reçoit le nom de « Wacht am Rhein » (Garde au Rhin). Des mesures draconiennes sont prises pour le maintien du secret. Les maréchaux von Rundstedt et Model sont informés le 24 octobre. Ce dernier est un fidèle du régime ; il commande le Groupe d'Armées B qui sera chargé de l'attaque et dont les unités auront du nord au sud les objectifs suivants :

    • La 15e Armée fixera l'ennemi en front.
    • La 6e SS Pz Armée (neuf divisions) sera chargée de l'effort principal. Nouvellement constituée, elle sera mise en place au dernier moment. Elle franchira la Meuse au sud-ouest de Liège, protègera elle-même son flanc nord, coupera les forces alliées du nord de leur ligne de communication et s'emparera d'Anvers.
      • La 5e Pz Armée (neuf divisions) franchira la Meuse dans la zone de Namur et avancera jusqu'à Bruxelles pour protéger le flanc sud au-delà de la Meuse.
      • La 7e Armée (onze divisions) attaquera pour protéger le flanc sud à la hauteur d'Arlon jusqu'à la Meuse.

      L'opération sera appuyée par :

      • Le parachutage de nuit au nord de Malmedy de l'unité du colonel von der Heydte chargée de bloquer les routes venant du nord (Opération Stösser).
      • L'infiltration en Ardennes de l'unité spéciale du colonel Skorzeny composée de militaires allemands en uniforme américain parlant l'anglais et chargée de créer la confusion dans les lignes américaines (Opération Greif).

    Forces en présence

    La bataille 

    Samedi 16 décembre 1944 

             Les positions avant l'attaque des Ardennes 16 décembre 1944 : la 6e Panzer Armée SS compte neuf divisions, la 5e Panzer armée sept et la 7e armée onze

             Dès 05h30, une importante préparation d'artillerie est déclenchée. Dès 06h00, des patrouilles de combat allemandes s'infiltrent entre les points d'appui américains afin de s'emparer de quelques passages obligés.

             À 08h00, couverte par le brouillard, la véritable offensive allemande commence :

    • À la 6e SS Pz Armée
      • Au nord, l'avance est rapidement bloquée, suite, principalement, à l'action de la 2e Div Inf US et à la réaction de l'artillerie américaine.

              Au sud, la progression de l'infanterie est freinée par l'ouverture des champs de mines et la résistance des points d'appui américains. Les blindés « piétinent » d'impatience, surtout la 1re SS Pz Div qui dispose de 164 chars dont 45 « Tigre royal » et 38 « Panther ». Sa colonne principale est commandée par le jeune lieutenant-colonel SS Peiper (29 ans). Fin d'après-midi, fatigué par l'attente, il traverse volontairement un champ de mines en perdant quelques blindés, et continue sa progression de nuit.

    • Devant la 5e Pz Armée, quatre malheureuses divisions du VIIIe Corps US déployées sur un front de 120 km résistent mais elles sont attaquées par des forces largement supérieures.
    • Plus au sud, la 7e Armée pénètre dans Echternach mais ne réalise qu'une percée de 5 km ; la 4e Div Inf US, solidement appuyée par l'artillerie, parvient à se maintenir.

              En fin d'après-midi, Eisenhower et Bradley qui sont en réunion à Versailles, sont informés de l'attaque. Ils n'en mesurent pas encore l'ampleur. Le mauvais temps empêche les reconnaissances aériennes. Néanmoins, Bradley donne des ordres à la 9e et à la 3e Armée pour envoyer respectivement les 7e et 10e Div Bl vers la 1re Armée. Ces unités commenceront leur mouvement dans la nuit.

    Dimanche 17 décembre 1944 

                     Vers 03h00, des Junkers 52 larguent un millier de Fallschirmjäger (parachutistes allemands) sous le commandement du colonel von der Heydte sur le plateau des Hautes Fagnes au nord de Malmedy. La dispersion est extrême ; les colis avec l'armement lourd sont rarement retrouvés. L'action sera peu efficace. Beaucoup d'hommes seront capturés assez rapidement. Non rejoints, les derniers se rendront aux Américains le 23 décembre.

             Les hommes de l'unité Skorzeny (Allemands habillés et équipés à l'américaine) coupent les lignes téléphoniques et créent la confusion, surtout dans les mouvements US. Ils n'auront toutefois pas l'effet espéré.

                Au nord de la pénétration, la colonne Peiper qui a déjà fait de nombreux prisonniers, s'empare vers 07h00 d'un dépôt US à Bullange et peut faire le plein de carburant. Elle reprend ensuite sa progression vers l'ouest. La 7e Div Bl US qui descend vers Saint-Vith passe quelques kilomètres devant la tête de la colonne allemande. À 12h30, Peiper capture, à Baugnez près de Malmedy, une centaine d'artilleurs de la colonne de la Div US. Ceux-ci sont rassemblés dans une prairie mais, vers 14h00, avec les troupes SS qui suivent, un officier déclenche la tuerie des prisonniers. Plusieurs peuvent s'enfuir et pour certains même rejoindre leurs lignes.

               L'information du « massacre de Baugnez » parviendra rapidement aux unités US qui, au lieu d'être terrorisées, penseront surtout à venger leurs camarades. Le soir, la 1re SS Pz Div rejette vers le nord la jeune 99 Div Inf US et la colonne Peiper arrive devant Stavelot.

    Au centre, soumis à l'attaque de la 5e Pz Armée :

    • à Saint-Vith, la 106 Div Inf US composée de jeunes recrues résiste comme elle peut. Presque encerclée, elle attend avec impatience le renfort de la 7e Div Bl US dont les premiers éléments arrivent vers 16h00. Il faut bien se rendre compte que le mouvement d'une Div Bl avec plus de 1000 véhicules dont des chenillés, dans les conditions qu'on imagine, constitue à lui seul une véritable opération.
    • En avant de Clervaux, la 28e Div Inf US, commandée par le major general Cota (célèbre depuis son action à Omaha Beach) est déployée sur un large front. Ce sont des vétérans mais ils sont attaqués par des forces cinq fois supérieures. Les points d'appui sont encerclés mais ils résistent et freinent ainsi la progression allemande.

          Au sud, le flanc de la pénétration allemande est contenu sur la ligne Echternach-Diekirch.

             À Reims, vers 20h30, les 82e et 101e Div Abn reçoivent leurs ordres de mouvement et partent dans la nuit.

    Les 18 et 19 décembre 1944 

    Au nord :

             Avec les renforts qui arrivent, le commandant de la 1re Armée US organise sa ligne de défense de la région d'Elsenborn vers le sud-ouest.

            Le 18, la colonne Peiper prend Stavelot mais ne peut s'emparer d'un dépôt US qui est incendié à son approche. Elle s'engage dans la vallée encaissée de l'Amblève, prend La Gleize et s'avance vers Stoumont. Elle est immobilisée par une attaque aérienne, ce qui permet au génie US de faire sauter un pont devant les premiers chars, les obligeant à faire demi-tour. Dès le 19, des unités US dont la célèbre 82e Div Abn qui vient d'arriver, la stoppent à Stoumont et attaquent même ses arrières.

    Au centre :

            Dans la région de Saint-Vith, isolés, deux des trois régiments de la 106e Div Inf ont été faits prisonniers mais la 7e Div Bl tient fermement une position en forme de fer à cheval. Elle oblige les Allemands à adapter leurs plans et à engager prématurément des renforts.

                    Du nord de Clervaux à Diekirch, les points d'appui de la 28e Div US luttent jusqu'à l'extrême. Les rescapés des deux régiments nord s'exfiltreront vers Saint-Vith et Bastogne où ils continueront le combat.

               À Bastogne, le 18 à 16h00, le groupement blindé B de la 10e Div Bl US et un bataillon antichar se sont déployés. À partir de 22h30, venant de Reims, la 101e Div Abn les rejoint. Le lendemain, ils subiront les premières attaques sérieuses.

    Au sud :

              Le 109e Régiment de la 28e Div, commandé par le colonel Rudder (le chef des rangers de la pointe du Hoc) mène le combat retardateur depuis Diekirch. Il tiendra jusqu'à l'arrivée des renforts.

    Au haut commandement allié :

            Le 19, Eisenhower (« Ike ») réunit les commandants de groupes d'armées et d'armées. Il prescrit à Devers d'étendre le front de son 6e Groupe d'armées vers le nord afin de permettre à Patton de regrouper des unités en vue d'une attaque sur le flanc sud du saillant. Il charge Bradley d'agir de manière similaire au nord. Ces directives du commandant en chef auront pour effet le déplacement de centaines de milliers d'hommes. Lorsque Ike demande à Patton le temps qui lui sera nécessaire pour tourner son armée de l'est vers le nord, ce dernier répond promptement 3 jours. Ce délai irréaliste fait sourire les généraux présents; surtout Monty qui prévoyait 6 jours pour une manœuvre similaire venant du nord . Ce qu'ils ignorent, c'est qu'avant de recevoir les instructions de Ike, Patton a déjà donné des ordres pour préparer le mouvement. Malgré les routes gelées, la célérité de la 3e Armée sera surprenante; l'attaque de Patton aura lieu dans les 3 jours annoncés !

    Les 20, 21 et 22 décembre 1944 

                Depuis le 19 et jusqu'au 22, le temps bouché empêche toute action importante de l'aviation.

    Au nord

                 Peiper est coupé de ses arrières. À Stoumont, le 20 et le 21, la bataille est féroce. La nuit, il y a des combats corps à corps entre les parachutistes et les SS. Peiper doit se replier sur La Gleize.

               La 6e SS Pz Armee est définitivement arrêtée et les Américains ont même repris Stavelot.

    Au centre

             À Saint-Vith, les Allemands attaquent en force et prennent la ville le 21 vers minuit. La 7e Div Bl se rétablit à l'ouest mais reçoit l'ordre de se replier. Sa remarquable défense de Saint-Vith a brisé la marée allemande et a surtout permis aux autres unités américaines de venir former la digue nord du saillant.

            Entre Saint-Vith et Bastogne, les 116e et 2e Pz Div de la 5e Pz Armee, après avoir attendu un ravitaillement en carburant, atteignent le 22 respectivement Hotton et Marche.         Elles se heurtent à la 84e Div US qui y a pris position la veille.

                À Bastogne, dès le 20, les « Panzer » allemands contournent par le nord et par le sud. La nuit du 21 au 22, la ville est complètement encerclée. Les Allemands mènent successivement mais infructueusement plusieurs attaques pour s'emparer de ce nœud routier particulièrement important. La place est défendue par 18 000 Américains comprenant la 101e Div Abn, un groupement blindé de la 10e Div Bl, un bataillon antichars, deux bataillons d'artillerie et des rescapés de la 9e Div Bl et de la 28e Div. La 101e Div est normalement commandée par le général Taylor mais il est aux États-Unis. C'est le brigadier général Anthony McAuliffe qui assure l'intérim.

               On lui a confié le commandement de toutes les unités encerclées. Officier d'artillerie, il utilise de manière remarquable le feu des sept bataillons d'obusiers dont il dispose (cinq organiques, deux en renfort). Le 22 à 12h00, les Allemands exigent la reddition de la ville sous menace de destruction. La réponse de McAuliffe est ferme et brève : « Nuts » (traduite dans ce contexte par "Des clous" dans le sens "Allez voir ailleurs si j'y suis").

    Au sud

                Le 22, la Pz Lehr Div qui a contourné Bastogne par le sud, s'empare de Saint-Hubert.

    Plus au sud

              Depuis le 20, la 4e Div Bl US s'est déployée dans la région d'Arlon. Le 22 à 06h00, sans attendre l'arrivée de toutes ses unités, Patton démarre sa contre-attaque en direction de Bastogne.

    Au haut commandement allié

           Le 20 décembre, Eisenhower décide de confier le commandement temporaire des unités US nord du saillant, soit la 9e Armée et la 1re Armée (sauf son VIIIe Corps), à Montgomery. Vu la situation, Ike juge que ces forces échappent désormais au contrôle de Bradley.

              Il estime aussi que c'est la meilleure manière d'obtenir un engagement franc du XXXe Corps britannique, seule grande réserve tactique disponible.

          Le XXXe Corps se porte en effet rapidement vers le sud afin de garantir d'abord la sûreté des passages sur la Meuse.

            La décision de « Ike » sera mal accueillie par Bradley et d'autres généraux américains qui n'apprécient pas l'orgueilleux maréchal britannique

    Les 23, 24 et 25 décembre 

    Des soldats américains de la 101e Airborne surveillent la route qui mène à Bastogne 

                       Dès le 23, le temps s'éclaircit et l'aviation alliée passe à l'attaque. Le 24, il y a 5 000 sorties alliées contre seulement 1 000 sorties allemandes.

    au nord

              La ligne de défense alliée est fermement installée.

             Le 24, avant l'aube, Peiper, abandonné, fait sauter ses véhicules et s'exfiltre à travers bois. Il laisse à La Gleize ses blessés et des prisonniers US. Tous ses chars sont perdus, la 1re SS Pz Div est brisée.

    Au centre

                     Bastogne subit de violentes attaques. Les défenseurs, qui disposent de moyens de communication, guident les attaques aériennes rapprochées. Chaque jour, plus de cent tonnes d'approvisionnement (surtout des médicaments et des munitions d'artillerie) leur sont parachutées.

                      Plus à l'ouest, les blindés allemands ont progressé dans la trouée entre Marche et Dinant mais avec lenteur car ils manquent de carburant et subissent sur leur flanc nord le harcèlement d'une brigade blindée britannique. Le 24, la 2e Pz Div prend Celles (8 km à l'est de Dinant) ; la Meuse est en vue. Hasard d'appellation, en face se trouve la célèbre 2e Div Bl US surnommée « Hell on wheels » (l'enfer sur roues) renforcée par une brigade blindée britannique.

               Le jour de Noël, la percée atteint son point extrême ; elle n'ira pas plus loin. La 2e Div Bl US débute une manœuvre en tenaille et, dans les trois jours qui suivent, avec l'appui de l'artillerie et de l'aviation, mettra fin au rêve de la 2e Pz Div d'atteindre la Meuse.

    Au sud

          Les unités de Patton attaquent et la 4e Div Bl pousse sur la route Martelange - Bastogne. Le 24, elle est bloquée à 10 km au sud de Bastogne et doit effectuer un débordement par l'ouest. Elle ne pourra pas atteindre Bastogne pour la Noël comme espéré.

    Tristesse

             La veille de la Noël, une tragédie s'accomplit à Bande (commune de Nassogne, à 10 km de Marche-en-Famenne). Chargée par Himmler de missions de représailles, la Gestapo arrête 35 hommes (de 16 à 32 ans) et les abat un par un ; un seul parvient à s'échapper.

           Les 23, 24 et 25 décembre, la ville de Malmedy est bombardée, par erreur, par des avions alliés. Il y a plusieurs centaines de tués parmi la population belge et les militaires américains.

    Du 26 au 31 décembre 1944 

     

                    Chaque jour l'aviation alliée fait des milliers de sorties. Le 26, Saint-Vith considéré comme un objectif capital est complètement détruit. Les sorties allemandes sont de moins en moins nombreuses ; elles dépassent rarement quelques centaines.

    Sur le bord nord du saillant

                Dix divisions alliées sont en ligne et deux en réserve. Le XXXe Corps britannique peut intervenir à bref délai et la 6e Div Abn UK est arrivée à Dinant.

    À Bastogne,

            Les ravitaillements par air continuent. Plusieurs planeurs atterrissent dont un amenant une équipe de chirurgiens.

                Le 26 à 16h45, l'avant-garde de la 4e Div Bl US parvient à réaliser la jonction. Le couloir est extrêmement étroit et les combats seront âpres pour l'élargir.

                 Le 27, un convoi d'ambulances peut évacuer des blessés. Le général Taylor a rejoint sa division. Après avoir remercié et félicité MacAuliffe, il reprend le commandement.

                Les jours suivants, munitions, équipements chauds, cigarettes et même, avec un peu de retard, dindes de Noël arrivent à Bastogne.

    À Celles,

               La 2e Pz Div, encerclée par la 2e Div Bl US, laisse 1 500 prisonniers et de nombreux véhicules. 

    À l'OKW,

               Le 28, Hitler finit par admettre qu'Anvers ne peut être atteint et change la mission : détruire les forces alliées dans les Ardennes.

              Le 30, la 5e armée de von Manteuffel lance une attaque importante pour essayer de couper le corridor vers Bastogne.

    Janvier 1945 

              Le 1er janvier, la Luftwaffe exécute une riposte bien conçue et exécutée par surprise; il s'agit de l'opération Bodenplatte. Volant en rase-mottes, l'aviation allemande attaque une trentaine de bases alliées. Selon certaines sources, 800 avions sont détruits ou endommagés ; 300 selon d'autres, mais pour ne pas inquiéter la population, les services d'information alliés ont minimisé les faits. La Luftwaffe perd toutefois dans ce raid 277 avions et beaucoup de ses derniers pilotes chevronnés. Elle ne sera plus en mesure de combler ses pertes et de jouer un rôle dans la fin de la guerre. Les Alliés qui n'ont presque pas perdu de pilotes dans cette opération remplaceront les avions perdus en deux semaines.

             Le même jour, profitant du déforcement du groupe d'armées Devers, les Allemands lancent une attaque de diversion en Alsace. Cela n'aura toutefois aucune répercussion en Ardennes.

             En ce mois de janvier 1945, les conditions atmosphériques sont épouvantables. Dans les Ardennes, il y a beaucoup de neige et la température est tellement basse qu'il faut faire tourner régulièrement tous les moteurs pour que l'huile ne gèle pas. C'est dans ces conditions que démarre le 3 janvier la contre-attaque de Montgomery. En fait, il s'agit de l'attaque du VIIe corps US du général Collins qui a été relevé sur ses positions par le XXXe Corps britannique. Elle démarre de la région de Hotton en direction de Houffalize. Elle sera appuyée sur sa droite, à partir du 6 janvier, par des unités britanniques (Welsh Div et la 6e Abn Div). La jonction avec la contre-attaque de Patton qui a commencé 12 jours plus tôt est prévue dans la région d'Houffalize. Les opérations sont lentes car les journées sont courtes et les Allemands se sont bien retranchés derrière des canons antichars et de nombreux champs de mines. La jonction aura lieu le 16 janvier. À la même date, le XXXe Corps britannique retourne vers le front de Hollande.

            Le 17 janvier, la 1re armée US est replacée sous le commandement de Bradley mais la 9e reste sous celui de Montgomery.

          Le Commandement suprême allemand (OKW) ordonne le repli car, après trois mois d'arrêt, les Soviétiques ont repris l'offensive.

            Le 24 janvier, Saint-Vith est repris et le 30, les Allemands sont rejetés au-delà de leur ligne de départ.

    Conséquences et conclusions 

           Tout en reconnaissant la précarité des a posteriori, les historiens militaires estiment que les Américains ont commis deux erreurs :

    • sur le plan du renseignement, malgré le remarquable secret du plan allemand, les Alliés disposaient d'informations qui auraient dû les mettre en garde mais ils les ont parfois ignorées, parfois mal interprétées.
    • sur le plan du dispositif, le déploiement en Ardennes constituait un fameux coup de poker. Quant aux Allemands qui avaient connu un succès foudroyant sur le même terrain en mai 1940, ils n'ont pas tenu compte (Hitler, du moins) des conditions qui avaient changé :
      • un hiver rigoureux a remplacé un printemps radieux ;
      • la supériorité aérienne a changé de camp ;
      • la coordination char-artillerie-aviation de la blitzkrieg n'existe plus ;
      • le ravitaillement, particulièrement en carburant, n'est pas assuré ;

      La bataille des Ardennes aura des conséquences militaires majeures pour les Allemands puisqu'ils y épuiseront leurs meilleures unités. Elle aura aussi des conséquences politiques importantes car en attaquant sur le front occidental, Hitler a fait le jeu de Staline. L'Armée rouge pourra ainsi franchir rapidement l'Oder et atteindre l'Elbe avec les suites que l'on connaît. De leur côté, les armées alliées occidentales ne bénéficieront pas autant qu'on l'aurait souhaité de l'épuisement des réserves allemandes.   

     


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  • Monument du Mardasson à Bastogne

            Le vainqueur de la Bataille des Ardennes, c'est le général Eisenhower qui, de nouveau, a assumé avec compétence les énormes responsabilités qui lui étaient confiées. Le véritable héros reste néanmoins le soldat américain qui, dans des conditions extrêmement difficiles a rempli sa mission avec courage et avec la conséquence, pour beaucoup d'entre eux, d'y perdre la vie. Pour témoigner leur reconnaissance, les Belges ont érigé à Bastogne un énorme monument sur la colline de la ville appelée Mardasson.

            Au cœur de ce mémorial, on peut lire la phrase latine « Populus belgicus memor liberatoribus americanis » (Le peuple belge se souvient de ses libérateurs américains). Le 16 juillet 1950, lors de l'inauguration, le président de la cérémonie ajouta : « Puisse cette inscription dans la pierre, l'être également dans les mémoires ».

    Régions concernées

         Les environs de Bastogne, Clervaux, Diekirch, Ettelbruck, Houffalize, Malmedy, Rochefort, Stavelot, Saint-Vith, Vianden, Wiltz ...

    Bilan humain

                Les pertes varient selon les sources.

            Selon le SHAEF, les pertes américaines seraient de 75 685 hommes dont 10 733 tués. Il est toutefois certain que les pertes ont été supérieures à celles du débarquement de Normandie (10 000 dont 2 500 tués).

           Selon L'OKW, les Allemands auraient perdu 110 000 hommes en tenant compte du fait qu'ils ont laissé plus de 28 000 prisonniers.

          Le Department of Defense reconnait 19 000 tués, 47 500 blessés et 23 000 disparus ainsi que la perte de 773 Tanks et tank destroyers et 592 avions.

          Les pertes allemandes officielles sont de 84 834 hommes dont 12 600 tués et 38 000 blessés ainsi que la perte de 600 à 800 blindés dont un grand nombre furent réparés et environ 800 avions

            Une autre source donne les chiffres suivants :

     

    Morts

    Disparus

    Blessés

    Total

    Perte en matériel

    Allemands

      17 236

    16 000

    34 439

    67 675

    600 à 800 blindés
    800 avions

    Américains

       8 607

    21 144

    47 139

    76 890

    773 blindés et 592 avions

    Civils

    2 501 Belges

    350

    ?

    ?

     

     


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